vendredi, novembre 15, 2024
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La jeunesse centrafricaine en danger : l’échec des autorités face à la prolifération des débits de boissons

La jeunesse centrafricaine en danger : l’échec des autorités face à la prolifération des débits de boissons

 

le nouvel immeuble de l'école saint-Paul à Ouango bangui le 31 octobre 2020 par cyrille le-nouvel-immeuble-de-lecole-saint-Paul-a-Ouango-bangui-le-31-octobre-2020-par-cyrille RCA : inauguration d’un nouveau bâtiment de l’école Saint-Paul fille
le-nouvel-immeuble-de-lecole-saint-Paul-a-Ouango-bangui-le-31-octobre-2020-par-cyrille – RCA : inauguration d’un nouveau bâtiment de l’école Saint-Paul fille

 

Le paysage urbain de Bangui se caractérise désormais par l’omniprésence de bars et débits de boissons à proximité immédiate des écoles. Ce qui devait rester une exception est devenu la norme, au mépris des réglementations en vigueur. Le parc du Cinquantenaire, autrefois lieu de détente familiale, illustre parfaitement cette dérive qui met en danger la jeunesse centrafricaine.

 

“J’ai 16 ans et j’ai fini l’examen. Je suis venu me détendre avec mes amis, c’est tout”, déclare Serena, une lycéenne rencontrée sur place. Son témoignage révèle une banalisation inquiétante de la fréquentation de ces lieux par les mineurs.

 

Les conséquences de cette situation sont multiples et graves. La consommation d’alcool et de substances illicites par les élèves augmente de façon exponentielle. Les cas de violence et de délinquance juvénile se multiplient. Plus alarmant encore, des témoignages font état de viols sur des jeunes filles en état d’ébriété.

 

L’inaction des autorités face à la corruption qui menace la jeunesse centrafricaine.

Comment expliquer une telle dérive malgré les directives présidentielles ? Pour Chris O’Gone Menehoul, observateur politique, la réponse est sans appel : “C’est la corruption. Ces gens qui ouvrent des établissements soudoient ceux qui sont censés faire appliquer les textes.”

 

Cette accusation dévoile les carences du système de contrôle et d’application des lois. Les autorités locales, au premier rang desquelles la mairie de Bangui, semblent dépassées par l’ampleur du phénomène. “La mairie de Bangui a cette responsabilité, effectivement, de pouvoir assurer la police administrative au niveau de ces sites”, rappelle Emery Ela, ministre conseiller du président Touadera.

 

L’absence d’espaces de loisirs adaptés pour la jeunesse centrafricaine aggrave le problème. “Nous n’avons pas assez d’espace pour pouvoir loger nos opérateurs économiques”, reconnaît M. Ela. Cette carence pousse de nombreux jeunes vers les seuls lieux de socialisation disponibles : les bars et débits de boissons.

 

Un enjeu pour l’avenir de la jeunesse centrafricaine et du pays.

Au-delà du drame humain immédiat, c’est l’avenir même de la République centrafricaine qui est en jeu. “Si l’État ne prend pas ses responsabilités, c’est l’avenir de notre pays qui est en danger”, alerte un jeune témoin interrogé au parc du Cinquantenaire.

 

Antoinette Montaigne, ancienne ministre, partage cette inquiétude : “Cette corruption de la jeunesse doit être arrêtée coûte que coûte et la corruption de l’administration sur le secteur de la jeunesse doit être arrêtée aussi coûte que coûte.” Elle plaide pour la création urgente d’une “brigade de protection des mineurs” dotée de moyens conséquents.

 

Des solutions concrètes pour sauver la jeunesse centrafricaine.

Face à l’urgence de la situation, plusieurs pistes d’action se dégagent :

 

  1. Renforcement du cadre légal : Une révision des textes existants s’impose pour durcir les sanctions contre les établissements en infraction et les fonctionnaires complices.

 

  1. Création d’une brigade spécialisée : La mise en place d’une unité dédiée à la protection des mineurs, comme le suggère Mme Montaigne, permettrait une action plus efficace sur le terrain.

 

  1. Réappropriation des espaces publics : La transformation du parc du Cinquantenaire en véritable lieu de loisirs familiaux et éducatifs enverrait un signal fort à la jeunesse centrafricaine.

 

  1. Campagne de sensibilisation : Une vaste opération d’information auprès des parents et des jeunes sur les dangers de ces pratiques est indispensable.

 

  1. Développement d’alternatives : La création d’espaces de loisirs et de socialisation adaptés aux jeunes doit devenir une priorité des autorités locales.

 

L’implication de tous les acteurs est décisive pour la réussite de ces mesures. “Chacun doit connaître sa place dans notre société. Je ne dirais pas que tout doit se reposer sur l’État, même s’il a un rôle important à jouer”, souligne M. Menehoul.

 

La mise en œuvre rapide et coordonnée de ces solutions est désormais une nécessité absolue. L’avenir de toute une génération, et par extension celui de la République centrafricaine, en dépend. Les autorités doivent prendre la pleine mesure de leurs responsabilités et agir sans délai pour enrayer ce fléau qui menace les fondements mêmes de la société centrafricaine et l’avenir de sa jeunesse.

 

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