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Les taxis-motos de Bangui : indispensables mais dangereux

Les taxis-motos de Bangui : indispensables mais dangereux

 

circulation dans la ville de Bangui circulation-dans-la-ville-de-Bangui-1 Bangui, grogne des conducteurs des taxis-motos
circulation-dans-la-ville-de-Bangui-1 – Bangui, grogne des conducteurs des taxis-motos

 

Sous le soleil ardent de Bangui la capitale, au milieu du bruit du marché PK-12, les taxis-motos s’activent. Ils zigzaguent habilement entre les étals et les piétons, transportant des passagers à travers la ville. Pour beaucoup de Banguissois, ces deux-roues sont devenus le seul moyen fiable de se déplacer. Pourtant, leur omniprésence dans la capitale n’est pas sans poser des problèmes, notamment en termes de sécurité.

 

Bangui, 04 septembre 2024.

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Les taxis-motos de Bangui, une solution à la pénurie de transports.

 

Les taxis-motos ont progressivement pris la place des taxis jaunes traditionnels et des mini-bus verts, trop rares ou souvent en panne à cause des routes de la capitale. “Moi, je n’ai pas le choix, malgré la dangerosité de ce moyen de transport. Le matin, c’est la galère pour trouver un bus ou un taxi”, explique Cyrille Boundou, un jeune étudiant de l’Université de Bangui. “Mais avec les motos – taxis, je sais que je vais arriver à l’heure à mes cours”.

 

Effectivement, qu’il s’agisse d’aller du PK-12 jusqu’au centre-ville, de se rendre au marché PK-5 ou de rallier des quartiers comme Boy-Rabe ou Bimbo, les taxis-motos offrent une mobilité indispensable aux habitants. Ce sont souvent les seuls véhicules capables de circuler sur les routes défoncées et boueuses de certains quartiers de la capitale. “Même pour aller à Damara ou Boali, on peut compter sur les motos”, ajoute Aline Sarah, vendeuse de légumes au marché de Tournon, non loin de l’aéroport de Bangui.

 

Les taxis-motos de Bangui , des risques d’accidents en hausse.

 

Mais cette dépendance a ce moyen de transport à un coût. Chaque jour, les hôpitaux de Bangui enregistrent de nouveaux blessés à cause des accidents de motos. Les chiffres sont alarmants, et les témoignages se multiplient. “J’ai perdu mon frère l’année dernière à cause d’un accident de moto. Le conducteur roulait trop vite, et ils ont percuté un mini-bus  au niveau de l’avenue des martyrs”, raconte tristement Marc, un habitant du quartier Combattant.

 

Les causes de ces accidents sont multiples : routes en mauvais état, excès de vitesse, manque de formation des chauffeurs… “Les chauffeurs de motos, ils roulent comme des fous ! Ils ne respectent aucune règle”, s’indigne Monique, mère de famille à Kassaï-Bangui. “Et puis, il n’y a personne pour les contrôler. Même la police, au lieu de les arrêter, ils préfèrent les racketter”.

 

Un phénomène d’arnaque bien connu.

 

Les policiers qui arnaquent les conducteurs de taxis-motos sont un secret de Polichinelle à Bangui. “Tout le monde sait que les policiers sont devenus les ‘généraux des motos’. Ils nous arrêtent pour n’importe quoi, juste pour nous racketter  ”, dénonce Janvier , conducteur de taxi-moto depuis quatre ans. “C’est comme ça ici. Si tu ne paies pas, ils te prennent ta moto, et tu ne la revois plus jamais”, ajoute-t-il.

 

Ce phénomène d’extorsion complique encore la situation des conducteurs, déjà soumis à une rude concurrence et à des conditions de travail difficiles. “Avec l’état des routes, c’est déjà assez dur. Mais si en plus on doit payer la police, comment on va s’en sortir ?” se demande-t-il.

 

L’urgence d’une réglementation.

 

Face à cette situation, beaucoup de Banguissois estiment qu’il est urgent de mettre en place une véritable réglementation pour encadrer le secteur des taxis-motos. “Il faut former les chauffeurs, contrôler leurs permis, et surtout, réparer les routes !”, suggère Séraphine, une infirmière qui voit défiler chaque jour des victimes d’accidents dans son service.

 

Pour l’instant, les taxis-motos continuent de circuler, indispensables mais dangereux. Et les habitants de Bangui n’ont pas d’autre choix que de les utiliser, en espérant chaque jour arriver à destination sans encombre.

 

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