Surveillance des magistrats : vers une dictature judiciaire ?
La récente déclaration du ministre de la Justice d’examiner la vie privée des juges marque un tournant inquiétant. Cette intrusion dans la sphère personnelle des magistrats menace de compromettre l’intégrité et l’autonomie de la justice centrafricaine.
Bangui, 17 juillet 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Inspection de la vie privée des magistrats : une mesure disproportionnée .
En déclarant vouloir ordonner l’inspection générale des services judiciaires à scruter la vie privée des juges, Arnaud Djoubaye Abazène franchit un seuil inquiétant. Si l’exemplarité des magistrats est essentielle, cette intrusion pourrait violer des droits fondamentaux et miner la confiance au sein de la profession. La surveillance de la vie privée, au prétexte de garantir une conduite irréprochable, menace de créer un climat de suspicion et d’entrave à l’indépendance judiciaire.
Un ministre au passé trouble.
Ironie du sort, le ministre lui-même n’est pas exempt d’accusation. Arnaud Dubaï Abazen, magistrat et ancien vice-procureur de la République, traîne un lourd passé de malversations et de criminalité. Connu pour avoir bloqué abusivement des biens, des véhicules des particuliers, Abazène est non seulement un chef mafieux au sein du gouvernement, mais aussi un gros criminel du régime de son oncle Michel Djotodia. Il a construit un immeuble grâce à des pratiques douteuses, et aujourd’hui, il prétend donner des leçons de moralité. Cette posture est non seulement malhonnête mais aussi mafieuse, jetant un doute profond sur la sincérité de ses intentions de réforme.
dictature judiciaire : abus d’autorité et comportements indignes.
Le ministre pointe des dérives notables : juges influencés par des pressions, endettements excessifs, non-paiement de dettes et comportements irresponsables vis-à-vis de leurs obligations familiales. Ces comportements décrits comme « indignes » appellent une réponse ferme, mais l’approche annoncée semble punitive plutôt que réformatrice. Il est déterminant de distinguer les solutions systémiques des mesures répressives pour instaurer une réelle réforme.
Corruption et détournements : la plaie du système judiciaire.
La corruption et le détournement des recettes publiques par des magistrats sont des fléaux endémiques. Le ministre a légitimement rappelé la nécessité d’un combat acharné contre ces pratiques. Toutefois, l’efficacité de ce combat repose sur des actions structurantes et une transparence accrue, et non sur des sanctions individuelles qui peuvent manquer leur cible sans réformes profondes.
Conséquences potentielles et perspectives.
La tenue de cette assemblée générale des magistrats, précédant la première session criminelle de 2024 de la cour d’appel de Bangui, s’annonce sous haute tension. Les initiatives du ministre, si elles ne sont pas accompagnées de garanties de respect des droits des juges et d’un soutien systémique, risquent d’aggraver la défiance envers l’institution judiciaire.
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