l’instabilité chronique nous a conduit au fond d’un gouffre” dixit Catherine Samba-Panza
Bangui (Corbeau News Centrafrique): 01-12-2014. 1er décembre 1958, 1er décembre 2014, la République centrafricaine a 56 ans déjà. A l’occasion de la célébration de ce 1er décembre 2014, jour anniversaire de la proclamation de la République centrafricaine, Catherine Samba-panza, Chef de l’État de transition, en profite pour s’adresser au peuple centrafricain. Une traditionnelle célébration de la proclamation de la République centrafricaine organisée tous les 1er décembre de chaque année.
Malheureusement cette fois-ci, les années ne se ressemblent pas. Vu le contexte dans lequel la République centrafricaine se trouve, la commémoration de cette journée exceptionnelle dans l’histoire du pays n’est, hélas, pas la même. Au regard à cet aspect, la présidente de la transition veut changer le tempo. S’adressant à la nation, Catherine Samba-panza appelle le peuple centrafricain à la prise de conscience. Elle l’a fait savoir dans son discours aujourd’hui devant la presse nationale.
“Ce 1er décembre 2014, nous célébrons le 56è anniversaire de la proclamation de la République Centrafricaine. 56 ans dans la vie d’une nation et d’une République digne de ce nom, c’est l’âge de toute une génération qui arrive à son apogée. Une génération qui a muri. Dans le contexte national actuel caractérisé par la persistance de la crise politico-militaire sur tout le territoire national, j’ai tenu à donner un caractère particulier à cette célébration en invitant chaque centrafricain, ou qu’il se trouve, à méditer sérieusement sur le bilan de ces 56 années et sur l’avenir de notre pays“, a interpellé Catherine Samba-Panza, présidente de la transition.
Donnant un caractère particulier à cet anniversaire de la République centrafricaine, Madame Samba-Panza n’a pas voulu, dit-elle, organiser des manifestations fastueuses au regard de la misère dans laquelle croupit la majorité des Centrafricains dont certains se trouvent encore en exil forcé tandis que d’autres ne peuvent regagner leur domicile.
“J’ai pris la mesure de cette situation en décidant que la fête de cette année se fasse de la manière la plus sobre possible, en solidarité avec tous ceux qui souffrent dans ce pays et dont certains n’auront pas un repas digne en ce jour mémorable“, a-t-elle souligné.
La présidente de la transition centrafricaine a vite compris le sentiment de centrafricain lambda pouvant se jouir d’une manifestation de grande envergure sur fond de la douleur et la misère en dépit de la crise qui persiste dans le pays. Elle a enfin constaté la situation chronique du pays 56 ans après la constitution et 54 ans après l’indépendance caractérisée par une léthargie, 56 ans de maturité, la République centrafricaine n’arrive toujours pas retrouver la stabilité considérée par la présidente, comme “havre de paix”. Un échec qui repose, selon madame Samba-Panza, sur la responsabilité collective de tous les Centrafricains. La responsabilité est, à cet effet, partagée puisque tout le monde a d’une manière à une autre contribué à la destruction du pays.
“Oui, l’instabilité chronique nous a conduit au fond d’un gouffre d’où nous éprouvons aujourd’hui d’énormes difficultés pour sortir. De BOGANDA à SAMBA-PANZA, en passant par DACKO, BOKASSA, DACKO, KOLINGBA, PATASSE, BOZIZÉ et DJOTODIA, l’histoire de la République centrafricaine a été celle d’une succession de tumultes, de désordres, de coups d’État, de mutineries et de rébellions armées, avec de très courtes périodes d’accalmie qui n’ont pas permis d’asseoir les bases d’un développement durable. Aussi bien du côté des gouvernants que des gouvernés, cette mentalité s’est manifestée par notre incapacitéà mettre en avant les intérêts supérieurs de notre pays “, a-t-elle ajouté.
L’alternative pour la République centrafricaine aujourd’hui demeure un changement radical de comportement de ses filles et fils afin de quitter l’état d’une République de l’immobilisme. La célébration de 56è anniversaire de cette année change de l’angle. Elle sera marquée par le déplacement des Ministres résidents dans les 16 préfectures de la République centrafricaine à l’initiative de la présidente de transition.
” Les ministres résidents auront ainsi l’occasion de plaider pour le dialogue comme dernier recours et de manifester la présence de l’autorité de l’Etat dans nos préfectures. La célébration m’offre aussi l’occasion d’appeler les partis politiques, la société civile, les communautés religieuses, les groupes armés, les femmes et les jeunes à se mobiliser pour les préparatifs du Forum national de Bangui du début du mois de janvier 2015 sur problèmes de la RCA, en vue de la réconciliation et de la reconstruction nationale”, a fait savoir Catherine Samba-Panza.
Dans son discours à la nation, la présidente de transition interpelle le peuple centrafricain au rassemblement pour, dit-elle, barrer la route définitivement au spectre du chao irrémédiable et surtout de la partition du pays agitée par, selon elle, les ennemis de la paix et de la réconciliation nationale. Elle a montré par la même occasion les piliers de son action axés sur la sécurité, les consultations populaires dans les 16 préfectures du pays pour, dit-elle, une véritable réconciliation à la base, le forum national de Bangui pour la refondation du pays sur de nouvelles bases et l’organisation des élections crédibles pour le retour apaiséà l’ordre constitutionnel.
Bangui/ Eric NGABA / Corbeau News Centrafrique.