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CENTRAFRIQUE : LE PROJET DU RÉFÉRENDUM CONSTITUTIONNEL SYNONYME D’UN TROISIÈME MANDAT PRÉSIDENTIEL SERAIT-IL VIABLE SANS LA CONTRIBUTION DU BLOC RÉPUBLICAIN POUR LA DÉFENSE DE LA CONSTITUTION ?

Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l'article. Photo courtoisie.
Monsieur Bernard Selemby Doudou, auteur de l’article. Photo courtoisie.

 

Bangui, 07 mai 2023 (CNC) — Pendant que nos frontières traditionnelles sont menacées dans ce bourbier triangulaire Centrafrique-Tchad-Soudan caractérisé par l’afflux massif, dangereux et non maîtrisé des armes, de mercenaires et de réfugiés…le pouvoir de Bangui s’agite, s’époumone à matérialiser son projet de référendum constitutionnel en vue de s’éterniser à la magistrature suprême de l’état à l’instar des autres états de la sous-région.

 

Pour ce faire, des scénarios de coupler le référendum constitutionnel aux élections locales sont envisagés et les organismes de financement se raréfient.

C’est dans ce climat délétère caractérisé par la gouvernance décriée dans le rapport de Human Rights Watch avec le rétrécissement drastique de l’espace politique, médiatique, sécuritaire…que le Bloc Républicain pour La Défense de la Constitution (BRDC) annonce à travers une conférence de presse la suspension de toutes contributions à un quelconque processus électoral en vue de renforcer les capacités démocratiques de notre patrimoine commun.

À ce stade, il apparaît important de rappeler qu’en dehors des élucubrations, des distractions de certains partis politiques écrans, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) demeure la seule plateforme de l’opposition démocratique crédible, légitime et audible qui peut cautionner tout processus politique.

On en déduit par voie de conséquence que cette plateforme de l’opposition associée à la société civile sont des acteurs incontournables de veille et de légitimité politique.

Par ailleurs, il faut noter que le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution conditionne son retour dans l’arène politique au rétablissement de la cour constitutionnelle dans sa légitimité d’antan et la réforme consensuelle de l’Autorité Nationale des Élections (ANE).

Conscient que le projet de référendum constitutionnel en vue de sauter les verrous du nombre de mandat est dans une impasse qu’on ne peut aiguiller, le citoyen lambda s’interroge :

Le référendum constitutionnel en gestation en vue de se maintenir indéfiniment au pouvoir serait-il viable sans la contribution du Bloc Républicain pour la Defense de la Constitution ?

Le résultat d’un tel référendum sera t-il fiable, respecté et imposable à la communauté internationale ?

Le boycott du processus référendaire qui s’impose comme une évidence à l’opposition démocratique est-il une solution rationnelle et adaptée ?

Est-ce que c’est la non-reconnaissance de la légitimité de la cour constitutionnelle et de l’autorité nationale des élections qui empêche l’opposition démocratique d’opter pour la victoire du « Non »…qui serait un désaveu cinglant ?

Ivre de se mettre au dessus des institutions de la république contrairement à la célèbre maxime de l’historique président américain Barack Obama, le limogeage abusif du président de la cour constitutionnelle a scellé le sort du pouvoir de Bangui rendant la réforme référendaire juridiquement impossible et politiquement injustifiable.

Ce processus référendaire n’était en évidence pas demandé par le peuple souverain qui ne s’attendait qu’à une réforme économique et sociale pour améliorer ses conditions de vie dégradées par les violences de l’inflation économique.

Pour finir, nous sommes convaincus qu’aucun homme politique à travers le monde…aussi intelligent soit-il ne peut gérer seul une nation.

À défaut de se ressaisir, l’entêtement risque d’entraîner une démission sous la pression d’une contestation populaire à l’instar des dictatures de la Guinée et du Burkina.

Avant d’en arriver au seuil du non-retour, nous invitons humblement le pouvoir de Bangui de ne pas écouter les chants de sirènes car au dernier jour, il sera le seul comptable devant le peuple souverain.

N’oublions surtout pas qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets…malheur à ceux ou celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat contraire.

Mais attention ne le dites à personne. Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi.

 

Paris le 06 mai 2023.

Bernard SELEMBY DOUDOU.

Juriste, Administrateur des élections.

Tel : 0666830062.

 

 

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