Centrafrique : le jeu trouble du Premier ministre Sarandji
Après avoir manigancé les députés à sa guise, le Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, désormais maître incontesté du régime Touadera, tente à nouveau de manipuler l’opinion nationale et internationale au risque de mettre en péril la tranquillité et la sécurité des Centrafricains.
Ce n’est plus un secret pour personne. Le duel politique mené depuis plus d’un an entre le Chef de l’État Faustin Archange Touadera et Abdoul Karim Meckassoua vient de tourner à l’avantage du camp présidentiel.
Sauf que dans le fond, ce n’est pas vraiment le chef de l’État qui a remporté ce duel, mais plutôt son Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji, le plus puissant maître à penser de son ami Touadera. C’est lui, Simplice Mathieu Sarandji, qui a activé la procédure de destitution de Meckassoua et avait consulté l’honorable Laurent Gon-baba pour le remplacer. À ce titre, il a mis en place un pactole que le président Touadera avait complété, à la dernière minute, à travers son frère Frédéric Inamo DG de la Douane.
Limogeable depuis plus d’un an, Simplice Mathieu Sarandji, rajoute manigances sur menaces. Il tape sur tables devant Touadera, il achète des consciences pour bien manigancer. Les jeunes et les médias sont les principaux groupes cibles. Mission : redonner à la crise centrafricaine un caractère religieux et attaquer la France. Qu’à cela ne tienne si cela peut emporter le régime.
Manipulation du conflit centrafricain
La crise centrafricaine, que certains tentent de dénoncer avec force qu’elle n’est pas du tout confessionnelle est désormais la cible principale du Premier ministre Sarandjji.
Après avoir déboursé d’importante somme d’argent pour le vote de l’ancien ministre de Patassé Laurent Gon Baba à la présidence de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Sarandji s’attaque désormais à rendre son nom plus musulman qu’avant. Pour ce jeu, il s’appuie sur certains médias qu’il les manipule.
Au lieu de Monsieur Laurent Gon Baba connu par tous les Centrafricains depuis plus de 40 ans, Sarandji voudrait désormais que les médias et autres l’appellent El-Adj Moussa Laurent Gon Baba. Une manière de dire à la communauté nationale et internationale que l’Assemblée nationale est confiée à un autre musulman et non à un chrétien et que le poste du Premier ministre doit rester à un chrétien et à lui seul jusqu’à la fin de leur mandat en 2021.
Une manipulation très vite comprise par certains Imams.
« On ne s’improvise pas musulman ». À fait savoir Abdul Rahman Ibn Abdul Aziz Al-Sudais lors d’un prêche depuis la grande mosquée d’Arabie Saoudite. Une sorte de réponse du berger à la bergère :
« L’homme politique qui se dit musulman doit avoir des partenariats avec les pays islamiques qui font en ce moment beaucoup de dons pour aider les pays pauvres ». Ce qui n’a jamais été le cas de Laurent Gon Baba alias El-Adj Moussa et aussi de Abdoul Karim Meckassoua non plus. Et d’appeler les musulmans de Centrafrique de ne pas croire aux discours des politiciens qui utilisent le nom de l’islam au quotidien pour tuer, boire, manger :
« ….. Je demande à la communauté musulmane de la République centrafricaine de ne pas suivre les politiciens criminels, les mécréants qui utilisent le nom de l’islam, les ennemis de la paix et de l’islam. Ce qui s’est passé dans votre pays est horrible et cela ne doit plus se répéter avec le nom de l’islam ». Une mise en garde sans doute.
Comme si cela ne suffisait pas, le nouvel homme puissant de Bangui Simplice Mathieu Sarandji s’attaque ensuite à une autre cible facile pour créer un trouble dans le pays.
La France, proie facile de Sarandji
Tout le monde le sait, partout dans le monde, que les colonisateurs sont toujours mal vus par les colonisés. C’est sur cette conception que notre fameux PM Sarandji voudrait surfer là-dessus pour satisfaire son intérêt personnel.
Après la visite officielle de 48 heures du ministre des affaires étrangères français dans le pays la semaine dernière, un mystérieux groupe des jeunes fait son apparition à la radio Bangui pour appeler la population centrafricaine à sortir massivement dans les rues de Bangui ce jeudi 8 novembre 2018 pour manifester contre, soi-disant, déclaration du ministre français qui aurait demandé le retrait des forces de la MINUSCA en Centrafrique.
En réalité, ce groupe des jeunes n’est que le bras manipulateur du Premier ministre Simplice Mathieu Sarandji qui n’a pas du tout apprécié le souhait du ministre français des Affaires étrangères Le Drian de voir le président Touadera accélérer le processus du dialogue inter centrafricain sous l’égide de l’union africaine au point mort depuis plus d’un an. Un dialogue, s’il se tient, éjectera sans doute Simplice Mathieu Sarandji de son fauteuil du Premier ministre. Ce qui l’irrite à fond.
« La France veut utiliser ce dialogue pour faire du régime démocratiquement obtenu du président Touadera, à un régime de transition. Ce dialogue n’aura pas lieu avant 2020 ». A fait savoir le Sarandji.
En agissant ainsi, Simplice Mathieu Sarandji est beau est bien conscient qu’il attise la tension dans le pays et ainsi continuer son jeu machiavélique.
Chose à craindre, la population centrafricaine, formée politiquement par des « les on-dit » et qui ne connait pas la réalité des choses, risque de tomber dans le panneau de Sarandji.
En attendant la marche du 8 novembre, Sarandji renoue avec son jeu habituel, distribuer de l’argent aux jeunes désoeuvrés afin de les manipuler.
Bangui, Gisèle Moloma pour CNC.
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