Centrafrique : Quand les milices du Km5 s’affrontent…
Bangui, 20 juillet 2018 (CNC) –
C’est peut-être du feu qui sort de l’eau. Touadéra est encore en vie, mais son pouvoir lui, est au centre de dispute à coups de canons au quartier Km5 en pleine capitale. Toute la batterie de détonations d’armes légères et lourdes ayant perturbé le sommeil des Banguissois dans le nuit de mercredi à jeudi 19 juillet ne se justifie, à terme, que par le souci criminel de contrôle de l’enclave musulmane du Km5 entre le groupe milice de Numeri Matar alias Force et un nouveau groupe montant d’un certain ‘’Apo’’.
D’aucuns croyaient que les tirs nourris entendus aux environs de minuit dans la nuit de mercredi à jeudi proviendraient d’une attaque menée par la Minusca ou les Forces de défense et de sécurité contre la base de Force ; loin s’en faut. Il s’agit d’un affrontement sanglant et meurtrier entre groupes de milices, un nouveau groupe qui monte en puissance dans la localité et dirigé par un certain ‘’Apo’’ contre les éléments de Force.
Même si jusque-là, aucune déclaration officielle n’est enregistrée pour situer l’opinion, le moins qu’on puisse dire est que des sources concordantes affirment que tout est parti d’une confusion entre les deux groupes de milices rivaux. Les éléments de Forces qui se croient ‘’maîtres’’ du Km5 ont confondu les éléments du mouvement de ‘’Apo’’ aux Forces armées centrafricaines et ont ouvert le feu sur eux. La riposte a déclenché l’échauffourée qui a duré plus d’une heure d’échange de tirs à l’arme automatique et lourde. Des déflagrations de grenades ont été entendues.
D’autres sources ajoutent que les FACA basées non loin du Km5 seraient également intervenus dans la danse vers la fin des échanges de tirs.
Tout comme pour les précisions qui nous échappent encore, le bilan exact de ces affrontements n’est pas connu. Toutefois, certaines sources évoquent trois morts, tous des miliciens, ainsi que des blessés.
Ce qui est ahurissant, c’est que, c’est sous la barbe de Touadera, Chef de l’Etat, Chef suprême des armées que ces petits bandits constitués en milices se disputent sa propre autorité. Malheur aux Centrafricains et aux habitants de Km5 et environs en particulier qui sont sans défense et livrés aux caprices criminels de ces ogres caressés dans le sens du poil par les autorités.
Par : Fred Krock, CNC.