Centrafrique : près de 10 morts au quartier Km5 ce vendredi après un échange des tirs entre les miliciens d’autodéfense.
Bangui, le 23 février 2018.
Par : Anselme Mbata, CNC.
Depuis quelques années, vivre au quartier Km5, c’est vivre presque à l’enfer. Ce matin vers 8 heures du matin à Bangui, les différentes factions de la milice d’autodéfense de ce quartier se sont affrontés violemment. Plusieurs personnes innocentes ont trouvé la mort.
En effet, selon nos informations, c’est à la suite d’un affrontement entre deux factions rivales de la milice d’autodéfense du Km5 que les choses se sont envenimées dans ce quartier.
Alors que hier après-midi, la tension était perceptible entre les deux factions de la milice d’autodéfense contrôlées par « Force » et l’autre par « Younn », ce matin vers 8 heures locales, les deux groupes se sont accrochés pour le contrôle de ce quartier commercial de Bangui à majorité musulmane. Les éléments de « Force » ont réussi a assassiné deux miliciens de la faction contrôlée par Younn, ce que ce dernier n’a pas apprécié et il compte le faire savoir à son rival « Force ».
Entre temps, six autres personnes ont trouvé la mort dans cet affrontement ce matin (l’une dans la mosquée Babolo en train de prier, deux autres par balles perdues chez elles, tandis que les restes se sont pris entre les deux feux ).
Le ministre de l’Intérieur, qui s’est déplacé ce matin en personne au Km5, a pu s’échapper de justesse aux attaques des éléments de Younn contre le quartier général de Force.
Choqué de cette perturbation à répétition dans ce quartier, le ministre de l’Intérieur décide , après une réunion avec les forces de l’ordre au commissariat du 3e arrondissement, d’ouvrir un poste de police de l’OCRB dans le quartier Km5 ainsi que le renforcement d’une équipe des forces spéciales de la police et de la gendarmerie dans le coin. Des soldats Faca seront aussi déployés en nombre pour appuyer leurs compagnons d’armes du Km5.
L’objectif pour le ministre, selon nos informations, c’est d’empêcher la circulation massive des armes dans les rues du 3e arrondissement de Bangui.
Rappelons que les miliciens d’autodéfense, pour des raisons d’enrochement personnel, imposent des taxes aux commerçants locaux. Une manne financière qu’ils se battent quotidiennement pour son contrôle.
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