Centrafrique: journée des martyrs, la jeunesse réclame une éducation de qualité
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Bangui 19 janvier 2017, CNC.
Par Eric NGABA
18 janvier 1979, 18 janvier 2017, 38 ans, jour pour jour que les élèves et étudiants centrafricains se souviennent encore de leurs martyrs. Pour cette année 2017, la journée est célébrée sous le thème « une éducation de qualité, gage d’un développement durable ». A la célébration de cette édition 2017, l’éducation de qualité et l’emploi des jeunes étaient au centre de revendication.
La République Centrafricaine commémore chaque année à la date du 18 janvier 2017, la journée des Martyrs. Cette journée mémorable marque la disparition des élèves et étudiants tombés sous les balles du fait du soulèvement contre le régime de Jean Bedel Bokassa qui exigeait le port des tenus scolaires à l’époque où les parents d’élèves accumulaient plusieurs mois d’arriérés de salaires. Cette date laisse des souvenirs dans la mémoire de la jeunesse centrafricaine ayant vécu sous l’empire Bokassa. Le 18 janvier 2017 au monument érigé en mémoire de ces Martyrs, élèves et étudiants, les autorités politiques, le corps universitaire et le corps diplomatique ont pris part à la célébration de cette journée.
Le Conseil National de la Jeunesse Centrafricaine (CNJ-CA) qui a organisé la commémoration, a placé cette journée sous le thème « une éducation de qualité, gage d’un développement durable ». A travers ce thème, la jeunesse centrafricaine attire l’attention des autorités du pays et des partenaires au développement à se mobiliser sans faille pour une éducation de qualité des adolescents et des jeunes. Selon le CNJ-CA, le choix de ce thème traduit les attentes de la jeunesse centrafricaine quant à leur formation et leur éducation. L’on constate une baisse criarde de niveau dans le système éducatif centrafricain. Cette baisse de niveau se justifie du fait de la crise milita-politique qui a conduit à la destruction des bâtiments scolaires, le pillage des tables blancs et à l’occupation de certains bâtiments par les groupes armés. Cette situation a favorisé sans cesse l’augmentation du taux d’analphabétisme et d’incivisme lié à la déscolarisation.
Dans sa déclaration relative à cette journée, le CNJ-CA note que l’une des conséquences les plus graves de la crise en Centrafrique demeure l’inaccessibilité des jeunes à l’éducation de qualité dans un environnement sécurisé. Après les récentes élections ayant permis l’installation des autorités issues des urnes, la jeunesse centrafricaine s’est nourrie d’espoir quant à promesse du président de la République Faustin Archange Touadera qui a fait voulu faire de l’éducation sa priorité.
Dans son discourt des 100 jours à la magistrature suprême de l’Etat, le président Touadera a promis de transformer la République Centrafricaine en un vaste chantier, offrant des opportunités d’emplois aux jeunes, créant des richesses pouvant être distribuées de manière équitable et d’accroître la participation des jeunes à la vie publique. En termes de perspectives, il a mis l’éducation et la formation de qualité au cœur de mes priorités. Dans cet élan, il a augmenté le budget de l’Education Nationale de 4% à 22 %.
« Nous restons attentifs et vigilants à cette promesse et comptons sur son sens patriotique pour que les jeunes de tout bord sans exclusivité aucune bénéficient de ces opportunités d’emploi et participent pleinement à la vie politique », a déclaré le président du Comité d’organisation de la journée des Martyrs, Yannick Andiba.
Quelle image pour la jeunesse centrafricaine ?
La jeunesse centrafricaine est depuis fort longtemps victimes de multiples crises que le pays a connues. Elle est souvent indexée d’être responsable de destruction. En plus, les jeunes sont souvent à la solde des hommes politiques du pays qui les manipulent. Aujourd’hui, la jeunesse centrafricaine réunie à travers le CNJ décide de soigner son image afin de contribuer au développement du pays.
«Chers camarades, il est temps que chacun de nous, là où il se trouve doit prendre la résolution à travers une prise de conscience pour que plus jamais ça. Plus jamais ça ; afin de trouver la confiance de nos parents. Nous devons prouver notre maturité intellectuelle, artistique et culturelle à tous les niveaux, je dis bien à tous les niveaux. La jeunesse centrafricaine n’est pas assimilée à la manipulation, à l’irresponsabilité, à l’instrumentalisation. Elle est aussi l’espoir de ce pays en pleine reconstruction», a insisté le président du Comité d’organisation.
Les jeunes centrafricains réclament du gouvernement la création d’emploi, les opportunités afin de relever les défis. La conférence de Bruxelles avec les bailleurs e fonds pourrait être l’espoir de cette jeunesse qui est désormais débout pour la reconstruction du pays. « Oui, nous voulons rêver comme les autres jeunes du monde entier. Oui la jeunesse centrafricaine est politisée, instrumentalisée parce qu’elle est sous éduquée, elle n’est pas écoutée, elle est désoeuvrée et mal insérée socialement. Mais une chose est sûre, elle est debout », a-t-il martelé.
La journée des Martyrs, pour le rappeler, a été instituée par le parlement centrafricain en mémoire des victimes de 1979.