CENTRAFRIQUE : KM5, UNE ENCLAVE TERRORISTE EN GESTATION ? ?

Publié le 5 avril 2018 , 6:37
Mis à jour le: 5 avril 2018 6:37 pm

CENTRAFRIQUE : KM5, UNE ENCLAVE TERRORISTE EN GESTATION ? ?

 

 

 

 

Un homme monte la garde au quartier PK5 le 17 novembre 2017. Photo AFP.

 

 

Bangui, le 6 avril 2018.

Par : Joseph Akouissonne de Kitiki, CNC.

 

L’ETAT TERRORISÉ PAR LES BANDITS DU KM5

 

          Stupéfiant ! Les rufians du KM5 ont lancé une attaque époustouflante contre des Casques bleus portugais de la MINUSCA ! 

          C’est une menace supplémentaire gravissime pour un pouvoir qui semble ne pas savoir quoi faire face aux périls. Nous n’avons pas cessé d’alerter ici sur les dangers potentiels que représentent ces groupuscules mafieux pour la capitale centrafricaine.

          Organisés en groupes d’auto-défense pour, disent-ils, protéger les musulmans du KM5, ils constituent, en fait, une tête de pont chargée de déstabiliser ce quartier emblématique de la capitale. Ils n’ont pas tardé à montrer leur vrai visage, celui de criminels racketteurs.

          Depuis le début de la prise en otage du KM5 et de ses habitants, on est surpris par l’immobilisme du gouvernement face à cette menace qui pèse sur la capitale, alors que Bangui représente le seul endroit à peu près calme d’un pays occupé et transformé en une vaste zone de violence. 

          On est enclin à se demander légitimement pourquoi le pouvoir a laissé naître et se développer dans la capitale ce piège potentiellement mortifère. Il semblerait que les forces de sécurité seraient sur le point de négocier avec ces bandits. Est-ce qu’on n’a pas vu le ministre de la Sécurité aller au KM5 sans appréhender les chefs de bandes ? Faisant preuve d’une insolence insupportable, ces derniers se sont empressés, le lendemain de sa visite, d’aller se pavaner dans le 3e arrondissement pour intimider les habitants qui ne savent plus à quels saints se vouer. Cette exhibition indécente de voyous, sous le regard d’un pouvoir tétanisé, constitue un bras d’honneur que le gouvernement d’un pays souverain ne peut tolérer.

          Aux États Unis, à l’époque de la prohibition, on avait réussi à arrêter de redoutables crapules. Elles étaient autrement plus coriaces que les petites frappes du KM5. Aujourd’hui, force doit rester à la loi et à la puissance publique. L’attitude des autorités centrafricaines ne peut que nous interpeller. Qu’est-ce que c’est que cette incapacité du Gouvernement à assurer la sécurité sur tout le territoire ? Les Centrafricains n’en peuvent plus de voir des bandes armées et de petits malfrats défier aussi bien l’État que les forces internationales et celles de la Sécurité intérieure. Le gouvernement, pour rassurer une population désemparée, doit mettre fin en urgence aux agissements criminels des petits voyous du KM5.

          Si non, que se passera-t-il ? D’autres voyous surgiront dans d’autres quartiers de Bangui et la situation ne fera qu’empirer.

 

JOSEPH AKOUISSONNE DE KITIKI

(5 avril 2018)

 

 

Monsieur Joseph Akouissonne de Kitiki, l’auteur de l’article. Photo archive du CNC.

 

 

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