Abus contre les migrants en Libye : Amnesty accuse l’Europe de «complicité»

Publié le 11 décembre 2017 , 9:13
Mis à jour le: 11 décembre 2017 9:13 pm

Abus contre les migrants en Libye : Amnesty accuse l’Europe de «complicité»

 

 

 

Bangui, le 12 décembre 2017.

Par : Agence France-Presse | Publié le 11 décembre 2017 à 19:37 – Mis à jour à 19:43

 

Abus contre les migrants en Libye

Amnesty International a accusé mardi les gouvernements européens de complicité dans la détention des migrants dans des conditions épouvantables en Libye, leur reprochant notamment leur aide aux garde-côtes libyens impliqués, selon l’organisation, dans le trafic d’êtres humains.

«Les gouvernements européens sont sciemment complices de la torture et des abus endurés par des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants détenus par les autorités libyennes de l’immigration dans des conditions épouvantables en Libye», a indiqué l’organisation de défense des droits de l’Homme dans un rapport.

Amnesty accuse les Européens de soutenir «un système sophistiqué d’abus et d’exploitation des réfugiés et des migrants» de la part des garde-côtes, des responsables des centres de détention et des trafiquants, avec pour seul souci d’empêcher les migrants de traverser la Méditerranée.

«Des dizaines de milliers de personnes sont détenues indéfiniment dans des centres de détention surpeuplés où elles subissent des sévices systématiques», a déclaré John Dalhuisen, directeur d’AI pour l’Europe.

«Les gouvernements européens ne sont pas seulement pleinement au courant de

ces abus, mais (…) ils en sont complices», a ajouté M. Dalhuisen.

«Les gouvernements européens doivent repenser leur coopération avec la Libye en matière d’immigration et permettre aux personnes de se rendre en Europe par les voies légales, notamment en réinstallant des dizaines de milliers de réfugiés», a-t-il dit.

Ils «doivent insister pour que les autorités libyennes mettent fin (…) aux arrestations arbitraires et à la détention de réfugiés et de migrants», a ajouté M. Dalhuisen, appelant à la libération «immédiate» de tous les ressortissants étrangers détenus dans les centres de détention en Libye.

«Depuis fin 2016, les États membres de l’UE – notamment l’Italie – ont mis en oeuvre une série de mesures visant à fermer la route migratoire via la Libye et la Méditerranée centrale, sans se soucier des conséquences pour les personnes bloquées» en Libye.

Selon AI, les gouvernements européens ont fourni notamment à la Libye leur assistance au Département de lutte contre l’immigration clandestine qui gère les centres de détention en Libye, et ont formé et fourni des équipements aux garde-côtes libyens pour qu’ils interceptent les migrants en mer.

«Les réfugiés et les migrants interceptés par les garde-côtes libyens sont envoyés dans des centres de détention où ils subissent des traitements horribles».

«Jusqu’à présent, 20 000 personnes restent confinées dans ces centres de détention surpeuplés et insalubres», selon Amnesty.

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