Zemio : suicide d’un jeune soldat FACA et l’aggravation du mal-être dans les rangs de l’armée centrafricaine
Bangui, CNC. Le mardi 8 octobre 2024, un militaire centrafricain de première classe, Gboh Juvénal, âgé d’une vingtaine d’années et issu de la promotion 2022, a mis fin à ses jours à Zemio, dans la préfecture du Haut-Mbomou. Ce geste tragique, réalisé avec son arme de service, s’inscrit dans une série d’incidents alarmants touchant les Forces armées centrafricaines (FACA), alimenté par des conditions de vie et de travail extrêmement précaires. Le jeune soldat, décrit par ses camarades militaires comme souffrant de troubles mentaux, est un nouveau visage de la crise de moralité et de dépression qui gangrène l’armée.
Suicide d’un jeune soldat : la crise de moralité dans les rangs militaires
Les soldats centrafricains font face depuis quelques temps à des difficultés multiples qui, au fil des années, ont sapé leur moral. Parmi les causes de ce mal-être généralisé, le non-paiement des primes d’allocation, notamment les Primes Générales d’Alimentation (PGA), constitue un facteur majeur. L’armée, en particulier dans les régions reculées comme Zemio, laisse ses hommes dans des conditions de vie déplorables. Sans équipements adéquats et avec des tenues en mauvais état, les soldats peinent à maintenir un semblant de dignité.
À cela s’ajoute la pression psychologique exercée par des supérieurs, et parfois, l’agression physique de certains officiers FACA, qui mettent en danger l’équilibre mental des militaires. La dépression n’est donc plus un phénomène isolé, mais devient un fléau endémique dans l’armée nationale.
Le Suicide d’un jeune soldat, Gboh Juvénal, est un drame révélateur.
Ce mardi 8 octobre, Gboh Juvénal, visiblement accablé par une profonde dépression, a utilisé son arme de service pour mettre fin à ses jours. Ses collègues ont confirmé qu’il montrait des signes évidents de trouble mental. Cependant, aucune prise en charge psychologique ne lui a été offerte par ses supérieurs. Cette tragédie souligne un manque criant de soutien pour les soldats confrontés à de graves pressions.
Le Suicide d’un jeune soldat , Gboh Juvénal, n’est malheureusement pas un cas isolé. Il s’inscrit dans une série d’événements similaires qui ont eu lieu au sein de l’armée centrafricaine ces derniers mois. À Bangui, dans le camp militaire Kassaï, une femme soldat s’est également donnée la mort après avoir été harcelée par son supérieur, qui fut rétrogradé à la suite de ce drame.
Des recrutements précipités sans enquêtes de moralité.
L’un des facteurs qui contribue à la détérioration de la situation dans l’armée est la politique de recrutement adoptée depuis 2019. Le processus de sélection est devenu de plus en plus laxiste, à tel point que des rebelles, miliciens et même criminels peuvent intégrer les rangs des FACA moyennant un paiement. Les vérifications de santé mentale et de moralité des nouveaux recrus, autrefois obligatoires, ont été délaissées.
Cette méthode de recrutement, combinée à des conditions de vie désastreuses, a entraîné une augmentation des incidents de violence interne et de suicides. Pour de nombreux observateurs, l’armée centrafricaine court à sa perte si des mesures ne sont pas prises pour redresser la situation.
Le manque de soutien psychologique, un désastre en devenir.
La situation mentale des soldats est particulièrement alarmante, car aucun système d’accompagnement psychologique n’existe. Les militaires, souvent en poste dans des zones isolées et dangereuses, sont livrés à eux-mêmes sans aucun soutien institutionnel. La conséquence directe de ce vide est une multiplication des actes désespérés, tels que les suicides.
L’armée nationale semble aujourd’hui incapable de gérer ces crises répétées. Le suicide de Gboh Juvénal est un rappel tragique des effets d’une négligence systémique qui, à terme, pourrait affaiblir durablement les capacités opérationnelles des FACA.
Des cas de suicide en augmentation dans l’armée.
Les suicides au sein de l’armée ne sont pas nouveaux, mais leur fréquence s’accroît à mesure que la situation des militaires se dégrade. Les conditions de travail et de vie, combinées à un commandement souvent oppressif, sont des facteurs qui poussent certains soldats à commettre l’irréparable. Le cas de la soldate à Dimbi, qui s’est suicidée après avoir appris qu’elle était enceinte de son supérieur, illustre bien cette dérive. Le manque de recours pour les victimes de harcèlement au sein de l’armée contribue également à aggraver la situation.
Face à ces nombreux suicides, les autorités militaires semblent incapables de réagir efficacement. La récurrence de ces incidents montre bien que la question de la prise en charge psychologique des soldats doit être abordée avec sérieux.
un avenir incertain pour l’armée nationale.
Le suicide de Gboh Juvénal et d’autres incidents similaires pose des questions fondamentales sur l’état de l’armée centrafricaine. Si rien n’est fait pour améliorer les conditions de vie des soldats et pour instaurer un véritable soutien psychologique, la situation risque de se détériorer davantage, fragilisant une armée déjà affaiblie. Loin d’être un simple fait divers, ces suicides sont le reflet d’une crise profonde qui, sans une action rapide, pourrait menacer la stabilité de toute la structure militaire du pays.
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