Zémio : les FACA libèrent précipitamment tous leurs détenus en apprenant l’arrivée du procureur

Rédigé le 27 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Les soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA), les gendarmes stationnés à Zémio ont fait une “surprise” à la population la semaine dernière. Quelle surprise ? Ils ont libéré tous leurs détenus d’un coup. Pourquoi ? Parce qu’ils ont appris que le procureur de la République devait arriver dans la ville.
Immédiatement après avoir été informés de la visite imminente du procureur, les gendarmes, les policiers et les soldats FACA ont vidé leurs cellules. Tous les détenus qu’ils avaient enfermés ont été libérés. Même les personnes arrêtées pour des motifs complètement futiles, même celles qui étaient détenues depuis longtemps, tout le monde est sorti. Les cellules ont été complètement vidées en quelques heures.
La population de Zémio a bien sûr accueilli ces libérations avec satisfaction. Des familles ont retrouvé leurs proches. Des personnes qui croupissaient en détention sans jugement ont retrouvé la liberté. Mais personne n’est dupe : ces libérations massives ne sont pas un acte de justice ou d’humanité. C’est une opération de camouflage pour cacher les crimes commis par les FACA.
Car ces détenus avaient tous été arrêtés arbitrairement. Ils n’avaient commis aucun crime. Ils n’avaient été jugés par aucun tribunal. Ils avaient simplement été kidnappés par les FACA, enfermés dans des cellules, et leurs familles avaient été contraintes de payer des rançons pour obtenir leur libération.
C’est le système que les FACA ont mis en place partout dans les provinces : arrêter arbitrairement des civils, les enfermer, demander de l’argent aux familles, et les relâcher une fois la rançon payée. Ceux qui ne peuvent pas payer restent enfermés indéfiniment. C’est du racket pur et simple, du banditisme en uniforme.
Mais quand le procureur annonce sa visite, soudainement tous les détenus sont libérés. Pourquoi ? Parce que les FACA savent parfaitement que ces détentions sont illégales. Ils savent qu’ils n’ont aucune justification pour garder ces gens enfermés. Ils savent que si le procureur découvre l’ampleur de leurs détentions arbitraires, ils pourraient avoir des problèmes.
Alors ils préfèrent libérer tout le monde avant l’arrivée du procureur. Comme ça, quand le magistrat visitera les cellules, il les trouvera vides. Il pourra se dire que tout va bien à Zémio, que les forces de l’ordre font correctement leur travail, qu’il n’y a pas de problème de détentions arbitraires.
Cette situation montre plusieurs choses extrêmement graves sur l’état de la Centrafrique sous le régime Touadéra.
Premièrement, elle confirme que les FACA pratiquent massivement les détentions arbitraires et le racket. Ce n’est pas un secret, tout le monde le sait, mais ces libérations massives en sont la preuve flagrante. Si ces détenus étaient de vrais criminels, si leurs détentions étaient légales, les FACA ne les auraient pas libérés juste parce que le procureur arrive. Le fait qu’ils les libèrent tous d’un coup prouve qu’ils n’avaient aucune raison légale de les garder enfermés.
Deuxièmement, elle montre que les autorités judiciaires sont totalement déconnectées de ce qui se passe sur le terrain. Le procureur de la République annonce sa visite plusieurs jours à l’avance. Cette annonce donne le temps aux FACA de nettoyer leur criminalité, de faire disparaître les preuves, de libérer leurs victimes. Si le procureur voulait vraiment voir la réalité de ce qui se passe à Zémio, il devrait arriver par surprise, sans prévenir personne.
Mais apparemment, soit le procureur ne comprend pas cette réalité, soit il ne veut pas la voir. En annonçant sa visite à l’avance, il permet aux FACA de masquer leurs crimes. Il se rend complice, consciemment ou non, du système de détentions arbitraires et de racket.
C’est exactement ce qui manque aux autorités de ce pays : des visites surprises. Si les procureurs, les ministres, les inspecteurs arrivaient dans les villes et les villages sans prévenir, s’ils débarquaient à l’improviste pour voir ce qui se passe vraiment, ils découvriraient l’ampleur des crimes commis par les forces de l’ordre.
Bien sûr, ces autorités sont déjà informées. Elles savent ce qui se passe. Les rapports leur parviennent. Les plaintes s’accumulent. Mais elles font semblant de ne pas savoir. Elles ferment les yeux. Et quand elles se déplacent enfin, elles le font en prévenant à l’avance, ce qui donne le temps aux criminels en uniforme de nettoyer leurs traces.
Si le procureur était arrivé à Zémio par surprise, sans que personne ne sache qu’il venait, il aurait trouvé les cellules pleines de détenus arbitraires. Il aurait pu interroger ces prisonniers, entendre leurs histoires, constater de ses propres yeux l’ampleur du système de racket mis en place par les FACA. Il aurait pu ouvrir des enquêtes, sanctionner les responsables, mettre fin à ces pratiques criminelles.
Mais en annonçant sa visite, il a permis aux FACA de faire le ménage. Ils ont libéré tous leurs détenus. Quand le procureur arrivera, il trouvera des cellules vides. Il se dira que tout va bien. Il repartira sans rien faire. Et dès qu’il sera parti, les FACA recommenceront leurs arrestations arbitraires et leur racket.
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