Zawa : une femme enceinte hospitalisée après des violences à la gendarmerie

0
212

Zawa : une femme enceinte hospitalisée après des violences à la gendarmerie

 

La victime des gendarmes à Zawa, dans la commune de Guézéli, Yaloké2, Ombella-Mpoko, à l'hôpital
La victime des gendarmes à Zawa, dans la commune de Guézéli, Yaloké2, Ombella-Mpoko, à l’hôpital

 

Rédigé le 06 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Une femme enceinte se trouve actuellement hospitalisée à l’hôpital à Zawa, commune de Guezeli, préfecture de l’Ombella-Mpoko, à 245 km de Bangui, après avoir été brutalisée par des gendarmes.

 

En effet, tout a commencé samedi dernier par une altercation violente sur un chantier minier situé à quelques kilomètres de la ville de Zawa. Deux ouvriers miniers en sont venus aux mains. L’un des belligérants a alors appelé les gendarmes pour intervenir.

 

À leur arrivée sur le chantier, les gendarmes ont procédé à l’arrestation massive de tous les présents. Parmi les personnes interpellées figuraient non seulement les deux ouvriers impliqués dans la bagarre, mais également des témoins qui assistaient simplement à la scène. Une femme enceinte, de passage, se trouvait parmi ces personnes arrêtées arbitrairement par ces gendarmes.

 

Tous les interpellés ont été conduits à la brigade de la gendarmerie de Zawa. Arrivés au poste, plutôt que de procéder à un interrogatoire normal pour distinguer les participants à la bagarre des simples témoins, les gendarmes ont immédiatement fixé leurs conditions : 500 000 francs CFA par personne pour être libéré. Ceci dit, leur intérêt n’était manifestement pas de faire la justice, mais de racketter ces personnes.

 

C’est à ce moment qu’un proche de la femme enceinte est intervenu auprès des gendarmes. Il leur a expliqué que cette dame n’avait aucun lien avec la bagarre, qu’elle n’avait fait que passer et assister à la scène. Il a insisté sur le fait qu’étant enceinte, elle devait être libérée immédiatement. Le proche a également fait remarquer aux gendarmes que puisque l’affaire concernait un conflit minier, elle relevait de la compétence de la brigade minière de Yaloké et non de celle de la brigade territoriale de Zawa.

 

Ces observations ont provoqué la colère des gendarmes. Ils ont estimé qu’on cherchait à leur apprendre leur métier. Par vengeance, ils ont décidé de garder la femme enceinte en cellule, comme pour punir son proche d’avoir osé leur tenir tête.

 

Une fois enfermée dans la cellule, la femme a commencé à ressentir des besoins pressants pour faire de pipi. Elle a demandé aux gendarmes de la laisser sortir pour uriner, expliquant qu’elle ne pouvait pas faire ses besoins dans la cellule. Les gendarmes l’ont accompagnée dehors. Elle est revenue en cellule.

 

Quelques minutes plus tard, la femme a de nouveau demandé à sortir pour uriner. C’était probablement l’effet de la tension et du stress de son arrestation arbitraire. Mais les gendarmes ont interprété cela différemment. Ils ont pensé qu’elle se moquait d’eux, qu’elle faisait semblant d’avoir envie d’uriner pour les déranger.

 

Lorsqu’elle a demandé une troisième fois à sortir, la situation a basculé dans la violence. Les gendarmes, convaincus qu’elle jouait avec eux, l’ont accompagnée dehors. C’est là qu’ils l’ont giflée violemment. Sous l’impact, la femme enceinte est tombée à terre. Les gendarmes ne se sont pas arrêtés. Ils l’ont brutalisée alors qu’elle était au sol, avant de la ramener de force dans la cellule.

 

Les autres détenus ont protesté, rappelant aux gendarmes que cette femme était enceinte et qu’il était dangereux de la frapper ainsi. Mais les gendarmes ont répondu qu’ils s’en fichaient complètement. Pour eux, elle faisait semblant d’avoir envie d’uriner et méritait d’être corrigée.

 

Le commandant de la brigade, un certain Sérégaza, n’était pas présent lors de ces événements. Lorsqu’il a appris ce qui s’était passé, il est immédiatement venu sur les lieux en moto. Arrivé au poste, il a réprimandé ses hommes, leur expliquant que leur comportement était inacceptable et risquait de leur causer de graves problèmes.

 

Les gendarmes se sont défendus en répétant que la femme faisait semblant, qu’elle n’avait rien de grave. Mais leur commandant a insisté : cette situation pouvait dégénérer et il fallait immédiatement conduire la femme à l’hôpital. Ce qui a été fait.

 

À l’hôpital, les médecins ont examiné la victime. Leur diagnostic a confirmé la gravité de la situation : la femme avait beaucoup saigné. Son état nécessitait une prise en charge urgente. Les médecins ont placé la femme sous perfusion et l’ont gardée en observation.

 

Malgré le diagnostic médical formel, certains gendarmes continuent de tourner autour de l’hôpital, persistant à dire que la femme simule. Ils affirment que si elle n’a finalement rien de grave, ils vont “corriger encore beaucoup plus” ce qu’ils ont fait. Cette attitude montre leur refus d’accepter la gravité de leurs actes, même face à l’évidence médicale.

 

Cet acte criminel montre clairement plusieurs dysfonctionnements graves des forces de l’ordre à Zawa. D’abord, l’arrestation de personnes qui n’étaient pas impliquées dans l’altercation. Ensuite, l’exigence de 500 000 francs CFA par personne, qui s’apparente à du racket pur et simple. Puis, la brutalisation d’une femme enceinte pour avoir simplement demandé à satisfaire un besoin naturel. Enfin, le déni des gendarmes face aux conséquences médicales de leurs violences.

 

Ces gendarmes, qui devraient protéger les populations, se comportent comme des gangsters. Face aux civils désarmés et vulnérables, ils font preuve d’une violence et d’une arrogance inadmissibles. Mais ce sont ces mêmes hommes qui, face à de véritables menaces, montrent souvent leur faiblesse.

 

Ce comportement discrédie l’ensemble du corps de la gendarmerie nationale. La population ne peut avoir confiance en des forces de l’ordre qui rackettent, brutalisent et menacent les citoyens qu’elles sont censées protéger.

 

Pour la population de Zawa, les autorités judiciaires et la hiérarchie de la gendarmerie doivent ouvrir une enquête immédiate sur ces faits. Les gendarmes responsables de cette brutalisation doivent être identifiés, suspendus et traduits en justice. La victime et sa famille méritent justice et réparation.

 

Rejoignez notre communauté

Chaine officielle du CNC

Invitation à suivre la chaine du CNC

CNC Groupe 3

CNC groupe 4

CNC groupe le Soleil

Note : les deux premiers groupes sont réservés  uniquement aux publications officielles du CNC