Bangui, 10 août 2023 (CNC) – La quiétude relative qui avait enveloppé la ville de Obo, nichée au sud-est du pays dans la préfecture du Haut-Mbomou, a été brutalement ébranlée par les échos d’un enlèvement et des affrontements entre la milice AZANDE ANI KPI GBE et les éléments de l’UPC, survenus dimanche et lundi derniers. Depuis lors, une atmosphère tendue imprègne les rues, les discussions et les regards des habitants, tous craignant l’avènement d’un affrontement potentiel qui pourrait secouer la ville.
L’enlèvement en question a eu lieu à 25 kilomètres de la ville, où cinq personnes ont été capturées par des individus armés, rapidement identifiés comme des membres de l’UPC (Unité pour la Paix en Centrafrique). Cet incident a été rapidement suivi par des affrontements signalés le lundi, mettant aux prises les combattants de l’UPC et ceux de la milice AZANDE ANI KPI GBE. Les jours qui ont suivi ont été empreints d’une tension palpable alors que les habitants observaient avec appréhension les développements de la situation.
Malgré la relative quiétude qui règne dans la ville, il est difficile de ne pas ressentir le frisson de la peur qui parcourt les rues. Les corps sans vie du chef de groupe enlevé ainsi que de sa femme, cruellement assassinés, ont été rapatriés et inhumés dans la ville, marquant d’une manière macabre la présence persistante de la violence à ses portes.
Les forces de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine) n’ont pas tardé à réagir face à ces événements. Les patrouilles ont été intensifiées sur les axes menant à Bambouti et Obo, tentant de restaurer une certaine forme de sécurité et de confiance dans la population. Pourtant, malgré ces efforts, une anxiété profonde s’est installée parmi les habitants.
Des rapports alarmants évoquent la présence grandissante d’hommes armés, à la fois membres de la milice AZANDE ANI KPI GBE et de l’UPC. Ces informations ont fait naître des inquiétudes croissantes au sein de la population, craignant un affrontement imminent. Les souvenirs encore vifs des affrontements passés et la terreur que ces souvenirs suscitent colorent leurs appréhensions.
Remontons aux origines de cette flambée de violence. Tout a commencé un dimanche, lorsque cinq âmes ont été enlevées au village Lingwa, distant de 25 kilomètres de la ville. Les responsabilités ont été rapidement attribuées aux membres de l’UPC, amorçant ainsi une série d’événements tragiques. Les hostilités ont ensuite pris une tournure plus violente avec l’affrontement entre l’UPC et la milice AZANDE ANI KPI GBE, toujours à 5 kilomètres d’Obo sur l’axe Bambouti. Cet acte a été suivi d’une attaque de représailles menée par des éléments de l’UPC à seulement 7 kilomètres d’Obo sur le même axe. Les conséquences ont été dévastatrices, avec la perte de vie de 11 personnes, principalement des civils innocents pris au piège d’une violence qui les dépasse.
Le député de la région, Obo 1, a élevé sa voix pour dénoncer le manque d’action du gouvernement face à cette montée de tension. Il a appelé à un retour à l’ordre dans la région du Haut-Mbomou, soulignant les conséquences dramatiques que les inactions pourraient engendrer.
Alors que le calme apparent enveloppe Obo, l’angoisse demeure. Les habitants scrutent l’horizon avec une prudence croissante, priant pour que les forces en présence trouvent un moyen de résoudre leurs différends sans précipiter la ville dans le tourbillon de la violence. Seule l’avenir détient la réponse à la question qui brûle toutes les lèvres : Obo pourra-t-elle surmonter les épreuves actuelles et retrouver la paix qui lui a été si durement arrachée ?
Par Félix Ndoumba
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