Sylvain Ndoutingaï : l’ancien ministre d’État centrafricain au cœur d’une polémique sanitaire
L’état de santé critique de Sylvain Ndoutingaï, ancien ministre d’État centrafricain, préoccupe l’opinion publique en République centrafricaine. Un rapport médical daté du 9 juillet 2024 révèle une situation alarmante nécessitant une évacuation sanitaire urgente. Malgré les recommandations des médecins, le gouvernement tarde à réagir, laissant M. Ndoutingaï dans une situation précaire depuis plusieurs mois.
Bangui, 04 septembre 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Diagnostic médical et recommandations pour Sylvain Ndoutingaï.
Le rapport médical indique que l’ancien ministre d’État , 51 ans, souffre d’une insuffisance cardiaque d’origine valvulaire, compliquée par une hypertension artérielle. Les médecins notent qu’un traitement a été instauré, entraînant une légère amélioration clinique. Ils recommandent expressément son transfert vers un centre spécialisé de cardiologie à l’étranger, justifiant cette décision par le faible plateau technique disponible en Centrafrique.
Le parcours de Sylvain Ndoutingaï au service de l’État.
Ndoutingaï a occupé des postes clés dans l’administration centrafricaine pendant près d’une décennie. Ministre d’État chargé des Mines, de l’Énergie et de l’Hydraulique de 2003 à 2011, puis Ministre d’État aux Finances et au Budget de 2011 à 2012, cet officier de carrière a servi le pays sous la présidence de François Bozizé.
L’incompréhension face à l’inaction du gouvernement.
L’apparente indifférence du gouvernement actuel envers la situation de l’ancien ministre d’État indigne une partie de l’opinion publique centrafricaine. Certains y voient une forme de règlement de comptes politiques.
Un membre du parti au pouvoir, sous couvert d’anonymat, déclare : “Sylvain Ndoutingaï a servi ce pays avec abnégation. Il a même contribué à l’ascension politique de certains membres de l’actuel gouvernement. Ce traitement est injuste et indigne”.
Des précédents inquiétants dans la gestion des anciens dignitaires.
Le cas de Sylvain Ndoutingaï n’est pas isolé. D’autres anciennes personnalités politiques centrafricaines ont rencontré des difficultés similaires pour obtenir une prise en charge médicale adéquate. L’ancienne maire de Bangui, Mme Anne-Marie Ngouyombo, avait elle aussi vu sa demande d’évacuation sanitaire ignorée par les autorités.
Le décès récent d’un éminent professeur de médecine, faute d’équipements et de médicaments appropriés, a choqué l’opinion. Malgré ses demandes répétées d’évacuation, son dossier est resté sans suite jusqu’à son décès.
Deux poids, deux mesures dans la gestion des évacuations sanitaires ?
Le contraste avec certaines situations récentes interpelle. Un ancien parlementaire s’indigne : “Il y a quelques mois, pour un simple problème dentaire, le premier vice-président de l’Assemblée nationale s’est vu accorder 17 millions de francs CFA pour des soins à Paris. Même s’il n’a finalement pas effectué le voyage, cet argent n’a jamais été récupéré par l’État”.
Cette apparente disparité de traitement alimente le sentiment d’une gestion arbitraire des évacuations sanitaires, basée davantage sur des considérations politiques que sur de réels critères médicaux. Le cas de Sylvain Ndoutingaï semble confirmer cette tendance inquiétante.
Sylvain Ndoutingaï et la question de la continuité de l’État.
Au-delà du cas individuel de Sylvain Ndoutingaï, c’est toute la question de la continuité de l’État qui se pose. Un analyste politique banguissois explique : “Dans un État de droit, le changement de régime ne devrait pas signifier la rupture totale avec les anciens serviteurs de l’État. Cette culture de l’exclusion systématique nuit au pays”.
Le traitement réservé à Sylvain Ndoutingaï montre cette problématique. Malgré ses années de service et son état de santé critique, il semble être victime d’un système qui peine à assurer la continuité et la stabilité nécessaires à la construction d’un État fort.
L’importance du capital humain : le cas Sylvain Ndoutingaï.
Le traitement réservé à Sylvain Ndoutingaï pose également l’importante question de la gestion du capital humain en Centrafrique. Un officier supérieur, sous couvert d’anonymat, s’alarme : “Former un cadre de haut niveau comme Sylvain Ndoutingaï coûte extrêmement cher à l’État. Laisser mourir nos compétences, c’est dilapider nos ressources les plus précieuses”.
Il ajoute : “Le ministère de la Défense devrait se battre pour protéger ses officiers, quel que soit leur bord politique. C’est une question de sécurité nationale. Le cas de Sylvain Ndoutingaï devrait nous faire réfléchir sur notre façon de traiter nos élites”.
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