Réinsertion sociale en République Centrafricaine : La couture comme vecteur de changement

Réinsertion sociale en République Centrafricaine : La couture comme vecteur de changement

 

Remis de certificat aux détenus de la maison d'arrêt de Ngaragba à Bangui après leur formation en couture. Photo Minusca
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Bangui, 08  janvier 2024 (CNC) – Dans l’ombre des conflits et des défis socio-économiques de la République Centrafricaine, une lumière d’espoir émerge à la Maison d’arrêt de Ngaragba à Bangui. Dix détenus viennent de franchir une étape significative dans leur réintégration sociale : l’obtention de certificats de formation en couture, une initiative financée par la MINUSCA et mise en œuvre par le service pénitentiaire. Cette approche soulève des questions fondamentales sur l’efficacité de la réinsertion sociale comme moyen de lutte contre la récidive et le rôle de la communauté internationale dans la stabilisation de la République Centrafricaine.

 

La formation en couture pour les détenus de Ngaragba n’est pas qu’une compétence artisanale ; c’est une porte vers une nouvelle vie. En effet, ce programme s’inscrit dans une perspective plus large de réhabilitation et de réinsertion des prisonniers, un défi crucial dans un pays marqué par la guerre civile et les troubles. La couture, un métier respecté et économiquement viable, offre non seulement une compétence professionnelle mais aussi une nouvelle identité sociale aux anciens détenus.

 

Les experts en réhabilitation sociale soulignent l’importance de telles initiatives. “La réinsertion des détenus est un processus complexe qui exige non seulement une formation professionnelle mais également un accompagnement psychologique et social”, explique Dr. Amadou Diop, sociologue. Cependant, il reste critique quant à l’ampleur des efforts nécessaires pour adresser la problématique de la récidive dans un contexte où les infrastructures de base et les opportunités économiques sont limitées.

 

De plus, cette initiative met en lumière le rôle de la MINUSCA et de la communauté internationale dans la stabilisation de la République Centrafricaine. La MINUSCA, mandatée par les Nations Unies pour aider à la restauration de la sécurité et de l’ordre, s’investit également dans des projets de développement social et économique. Cet engagement reflète une compréhension que la paix durable ne se construit pas seulement avec des armes mais aussi à travers la reconstruction du tissu social et économique du pays.

 

Cependant, cette approche suscite des controverses. Des critiques arguent que de telles initiatives ne doivent pas occulter les enjeux politiques et sécuritaires plus larges du pays. Ils pointent du doigt le besoin d’une approche plus holistique qui inclurait la réforme du système judiciaire, la lutte contre l’impunité, et la réconciliation nationale.

 

L’initiative de formation en couture à la Maison d’arrêt de Ngaragba est une étape prometteuse vers la réinsertion sociale des détenus en République Centrafricaine. Elle illustre l’importance de la réhabilitation et de la réinsertion dans le cadre plus large de la stabilisation du pays. Cependant, elle soulève également des questions sur l’équilibre entre les interventions économiques, sociales, et les enjeux politiques plus larges. Est-ce que la couture peut réellement tisser un nouveau départ pour ces individus et, par extension, pour la société centrafricaine? Seul l’avenir nous le dira, mais une chose est certaine : chaque point de couture est un pas vers un futur plus stable et pacifique.

 

Par Anselme Mbata

 

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