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Référendum constitutionnel en Centrafrique, des fraudes massives se préparent

Référendum constitutionnel en Centrafrique, des fraudes massives se préparent

 

les électeurs à l'École Gbaya Dombia dans le 3e arrondissement de Bangui par fridolin ngoulou
les électeurs à l’École Gbaya Dombia dans le 3e arrondissement de Bangui.

 

 

Bangui, 22  juin 2023 (CNC) —   Le pouvoir en place à Bangui, en Centrafrique, semble se préparer à des fraudes massives en vue du référendum constitutionnel prévu le 30 juillet 2023. Malgré les contestations croissantes et le manque de transparence entourant ce processus, le parti au pouvoir, le mouvement des Cœurs Unis, et ses alliés continuent de mener campagne en faveur du référendum.

 

Le chef de l’État s’inquiète cependant de l’opinion que pourraient exprimer les Centrafricains, étant donné les nombreuses irrégularités constatées depuis le début du processus et le manque de clarté concernant le contenu du projet de la nouvelle constitution. Cette situation laisse planer un doute sur les intentions du pouvoir en place.

 

Selon une enquête menée par l’équipe d’investigation du CNC, le parti au pouvoir, le MCU, aurait discrètement lancé un recrutement visant à constituer un groupe d’une centaine de jeunes Centrafricains chargés d’une tâche peu scrupuleuse : remplir préalablement de fausses urnes avant leur arrivée à l’Autorité Nationale des Élections (ANE), similairement à ce qui s’est produit en décembre 2020.

 

Ces jeunes recrues seraient déplacées dans un local à Damara, le village du Président Touadera situé à 75 kilomètres de Bangui. Leur mission consisterait uniquement à bourrer des centaines d’urnes frauduleuses. Ainsi, le jour du vote, ces urnes pourraient simplement être substituées à celles collectées dans les bureaux de vote des villes provinciales et de Bangui.

 

Contrairement à 2020, où les fausses urnes avaient été bourrées au domicile de l’ancien ministre de la sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, dans le quartier PK11 à la sortie nord de Bangui, cette fois-ci, le pouvoir de Bangui prévoit de mener cette opération à l’abri des regards, dans une petite ville provinciale, afin de dissimuler au mieux la réalité.

 

On peut légitimement se demander pourquoi le pouvoir de Bangui souhaite à tout prix bourrer les urnes, alors qu’il dispose déjà de la possibilité de manipuler les résultats électoraux via les logiciels utilisés par l’Autorité Nationale des Élections, comme cela s’est produit en 2015-2016. De plus, la Russie, auteure de la rédaction de cette constitution, est connue pour son expertise en matière de falsification des élections.

 

Ce qui est certain, c’est que pour les Centrafricains, Faustin Archange Touadera ne parviendra pas à obtenir un troisième mandat présidentiel, même s’il modifie la constitution.

Par Anselme Mbata

 

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