Recrutement illicite des élèves officiers et sous-officiers des FACA
Bangui (République centrafricaine) – Depuis près d’une semaine, à Bangui, plusieurs dizaines des jeunes centrafricains ont pris d’assaut les locaux de l’état-major des armées sur la colline Panthère de Bazoubangui. Ces jeunes sont en colère. Ils manifestent leur inquiétude face à la disparition subite du colonel Charles Ngremangou, chef de cabinet du chef d’état-major des FACA. À en croire aux différentes déclarations de ces jeunes, ils auraient remis au colonel Maximes Ngremangou plusieurs dizaines de millions de francs CFA afin de faciliter leur admission dans les écoles des officiers et sous-officiers à l’étranger. Et l’enquête menée montre que le dégât est énorme.
Rédigé par Anselme Mbata
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le lundi 19 décembre 2022
Recrutement illicite des élèves officiers et sous-officiers des FACA
Alors que l’opacité des recrutements et l’absence de vérification des antécédents fragilisent la composition du corps sécuritaire et la construction d’une éthique militaire respectueuse des droits humains, certains officiers centrafricains, y compris, ceux du groupe Wagner continuent d’entretenir un réseau de recrutement irrégulier dans la capitale et dans des villes périphériques.
Afin d’améliorer leur statut social, certains jeunes seraient prêts à payer entre 50 000 et 1 millions de francs CFA à des officiers pour être sur les listes de recrutement, soit des élèves officiers, soit des élèves sous-officiers, ou carrément celles des hommes du rang.
Mais la mort subite du colonel Maximes Ngremangou, chef de cabinet du chef d’État-major, révèle au grand jour l’étendue du système mafieux qui gangrène en partie l’armée nationale.
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Des dizaines des jeunes rackettés
En effet, plusieurs dizaines des jeunes centrafricains, pour la plupart des étudiants, inquiets de leur avenir, ont pris d’assaut depuis la semaine dernière l’état-major des forces armées centrafricaines (FACA) sur la colline de Bazoubangui. À en croire leur témoignage, ils auraient remis chacun plusieurs centaines des milliers de francs CFA au colonel Maxime Ngremangou afin que celui-ci facilite leur admission dans des écoles des officiers et sous-officiers à l’étranger. Ces jeunes réclament à l’état-major la régularisation de leur situation.
De son côté, l’état-major mène sa propre enquête rapidement et découvre que la somme recueillie par l’ex-colonel Maximes Ngremangou s’élève à plus de 50 millions de francs CFA, et les victimes se comptent par centaines.
La carte mémoire contenant tous les noms des victimes disparaît également de son bureau après sa mort. Il est presque difficile de vérifier les allégations de ces victimes.
Pour un sous-officier des FACA interrogé par la rédaction, la seule solution pour les victimes serait de regagner le colonel dans les séjours des morts afin de réclamer leur argent. C’est la mafia. C’est pile ou face. Si l’on gagne, on gagne. Si l’on perd, on perd, estime-t-il.
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