En République centrafricaine, malgré l’amélioration de la situation sécuritaire à Bangui, l’immense camp de déplacés de l’aéroport Mpoko n’a pas disparu. Ce camp avait vu le jour avec les violences de décembre dans la capitale et a compté jusqu’à 100 000 réfugiés. Aujourd’hui, ils sont moins nombreux – environ 37 000 – mais vivent dans des conditions de plus en plus précaires, aggravées par la saison des pluies et la multiplication des cas de paludisme.
Depuis décembre, maman Nicole survit sous une bâche en plastique sans matelas ni couvertures à même le sol, boueux. La nuit dernière, en raison des orages, cette grand-mère, réfugiée au camp Mpoko de Bangui, n’a pas fermé l’œil. « On n’a pas dormi parce que la pluie tombe, la pluie rentre dans la maison, les habits sont mouillés, nous restons debout », raconte-t-elle.
Pour les 37 000 déplacés de ce gigantesque camp planté le long des pistes de l’aéroport, la saison des pluies rime désormais avec maladies. « Il y a trop de maladies. Quand il pleut, il y a trop de boue, il y a du paludisme. Nous n’avons même pas de couvertures ni de moustiquaires. Nous qui dormons ici avec des bâches qui sont trouées, nous n’avons bénéficié de rien », dénonce, de son côté, ce déplacé.
Depuis six mois, les déplacés sont moins nombreux, mais les humanitaires également. Médecins sans frontières (MSF) a conservé trois hôpitaux, où 50% des malades viennent pour des crises de paludisme. « Ici, on traite environ 2 500 cas par semaine, souligne Caroline Sholtes, coordinatrice de l’ONG. Par rapport à la population du camp aujourd’hui, c’est énorme, mais il faut garantir un accès rapide aux soins et aux traitements des cas de malaria pour éviter des complications qui peuvent être très graves chez les enfants par exemple, [mais aussi] chez les femmes enceintes ou d’autres personnes qui sont plus vulnérables ».
Pour le moment, au camp de Mpoko, la situation sanitaire est maîtrisée, mais le pic de malaria n’est pas encore atteint.
Les réfugiés de Mpoko manquent de nourriture