Bangui, République centrafricaine, mercredi, 28 octobre 2020, 19:55:13 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Après leur marche pacifique violemment réprimée par les forces de l’ordre le mardi 13 octobre dernier à Bangui, la plateforme de la société civile dénommée « M4500 », qui entend revendiquer le droit des centrafricains à avoir accès à la carte identité nationale au prix fixé par la loi des finances qui est à 4500 francs CFA au lieu de 6750, annonce lors d’un point de presse vouloir organiser une marche pacifique avec un « sit-in » devant l’Assemblée nationale avant le vote jeudi de la loi des finances 2021.
Décidément, le bras de fer autour des tarifs des titres de séjour et des cartes nationales d’identité fixés illégalement par la société libanaise Almadina en complicité avec le gouvernement devient de plus en plus politique.
Le 6 août 2020, un groupe des députés avait introduit des requêtes en annulation auprès du tribunal administratif de la capitale pour la suspension et l’annulation de l’arrêté interministériel augmentant les tarifs des titres de séjour et des cartes nationales d’identité, contrairement aux prix fixés dans la loi des finances votée par l’Assemblée nationale.
Le vendredi 4 septembre, le tribunal administratif a finalement pris sa décision. Il ordonne le sursis à exécution de cet arrêté interministériel. Ce qui a poussé le ministre des Finances, et son collègue de la sécurité publique à abroger l’arrêté interministériel querellé.
Le 10 octobre, lors d’une conférence de presse organisée à Bangui, le député Thierry-Georges Vackat, l’un des députés ayant introduit la requête en annulation auprès du tribunal administratif, annonce qu’il va porter l’affaire en citation directe devant le tribunal correctionnel de Bangui.
24 heures plus tard, un mouvement des jeunes centrafricains, pour la plupart des leaders d’opinion est associatifs, a été créé à Bangui pour revendiquer le droit des centrafricains à avoir accès à la carte identité nationale au prix fixé par la loi des finances qui est à 4500 francs CFA au lieu de 6750 francs. Les membres ont lancé, le dimanche 11 octobre un vibrant appel aux centrafricains de tout bord, et de toutes confessions de se retrouver mardi 13 octobre 2020 à 7 heures du matin au rond-point Barthélemy Boganda avant de se diriger vers la brigade criminelle où ils vont organiser un grand sit-in pour obtenir gain de cause, une satisfaction face à la société Almadina.
Malheureusement, le jour de leur manifestation, les forces de l’ordre ont durement réprimé
Leur sit-in qu’il entend organiser, et trois membres du collectif avaient été interpellés par les forces de l’ordre.
Contre toute attente, le gouvernement, dans le projet de la loi des finances 2021 soumis à l’Assemblée nationale, augmente les tarifs des titres de séjour et des cartes nationales d’identité au même prix controversé fixé illégalement par la société libanaise Almadina.
D’après les députés et le collectif des jeunes dénommé M4500, le gouvernement voudrait légaliser les prix illégaux fixés par la société Almadina contrairement à la loi des finances 2020.
En conséquence, le collectif, lors d’un point de presse organisé à Bangui ce mercredi 28 octobre, annonce vouloir organiser, ce jeudi 29 octobre, une marche pacifique avec un « sit-in » devant l’Assemblée nationale avant le vote de la loi des finances 2021 qui aura lieu le même jour.
Pour le collectif « M4500 », il est plus que nécessaire de rappeler les députés à l’ordre que les prix des documents officiels fixés par le gouvernement dans ce projet de loi de finances soient totalement illégaux. Donc, il n’y a aucune raison pour eux de le voter tel que soumis par l’exécutif, a précisé le collectif.
Pendant ce temps, à l’Assemblée nationale, la majorité des députés ont clairement indiqué que dans la loi des finances 2021, ils ne vont pas voter le tarif des cartes nationale d’identité à 4500 francs CFA.Notons que lors de leur conférence de presse, le mouvement 4500 dénonce l’arrestation de trois membres du collectif mardi par les forces de l’ordre qui les ont littéralement frappés avant de les libérer quelques heures plus tard.
Affaire à suivre…
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique
Alain Nzilo
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