Bossangoa, République centrafricaine, 25 juin 2020 (Corbeaunews-Centrafrique ) – pendant que les Casques bleus de la Minusca, mission des Nations unies en Centrafrique, et les forces de sécurité intérieure, gendarmes et policiers centrafricains pliaient leur bagage et quittent la zone, le MPC (mouvement patriotique pour la Centrafrique ), dirigé par l’autoproclamé général Mahamat Al-Khatim renforce sa présence dans les sous-préfectures de Markounda et de Nana-Boguila.
Alors que le chef rebelle Mahamat Al-Khatim et ses hommes sont aperçus depuis quelques jours dans la localité de Kouki, un nouveau site minier situé à 65 kilomètres de Markounda et qui attire massivement ce dernier temps les groupes armés, sur l’axe Paoua-Bossangoa, les rebelles du MPC, appuyé par des mercenaires tchadiens, contrôlent les localités de Boguila, Nana-Bakassa et Béboura, abandonnées par les Casques bleus et les gendarmes centrafricains.
« Tout ça, c’est à cause de la Minusca. On ne comprend pas pourquoi les Casques bleus ont abandonné Béboura, Boguila, Batangafo aux mains des rebelles qui circulent désormais comme des poissons dans l’eau et terrorisent les populations civiles », s’alarme l’unique gendarme centrafricain en position de départ à l’entrée de la commune de Nana-Bakassa, sur l’axe Boguila – Bossangoa.
À Béboura 3, un croisement stratégique situé à une vingtaine de kilomètres de Paoua sur l’axe Bossangoa, la base opérationnelle temporaire, Tempory Operational base (TOB) de la Minusca a été complètement détruite le jeudi 9 avril 2020 par les populations locales suite à un accident de circulation impliquant un véhicule de patrouille des Casques bleus. La Minusca, de son côté, réagit très rapidement en rapatriant son personnel local à Paoua. Quelques semaines plus tard, la Minusca évacue sa base de Boguila, laissant les voies libres aux rebelles tchadiens et centrafricains qui circulent désormais libres dans le secteur.
Il y a lieu de noter que la semaine dernière, à Kabo, une localité frontalière avec le Tchad, le chef rebelle Mahamat Al-Khatim, chef d’État major et coordonnateur du MPC avaient reçu un pick-up neuf lourdement armé venu du Tchad. Selon des sources sécuritaires locales, cette nouvelle dotation pourrait s’inscrire dans les activités d’exploitation minière du chef rebelle.
À six mois des échéances électorales prévues pour la fin décembre 2020, les principaux groupes armés, pourtant signataires de l’accord de paix de Khartoum du 6 février 2019, ont investi et terrorisé malheureusement les populations des localités de l’est, du centre, du Nord et du Nord-ouest de la République centrafricaine.
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