RCA : Pourquoi la liberté de la presse est ébranlée

 

Bangui (République centrafricaine) – la liberté de La presse est ébranlée en RCA. Manipulation, désinformation et matraquage médiatique. La gangrène russe contamine les médias déjà affaiblis, au point de les contrôler.

Le ministre de la communication et des médias , Serge Ghislain Djorie
Le ministre de la communication et des médias , Serge Ghislain Djorie. Photo CNC

 

 

Rédigé par Adama Bria

Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le 16 novembre 2022

 

La liberté de la presse est ébranlée en RCA

 

Sur le territoire, la vraie information peine à se développer. La faute à la pauvreté et à un pays en guerre. Dans ce contexte, toute aide extérieure est accueillie comme une aubaine. Cependant, la place est déjà prise.
En 2017, l’arrivée des Russes dans les médias locaux se fait de manière agressive, mais très efficace. Ils diversifient les thématiques habituelles en relayant les livraisons d’armes, la formation et les faits de guerre des paramilitaires de la société Wagner, ou encore leurs « médiations » avec les groupes rebelles…
Aux yeux de tous, les libérateurs actent leur coopération avec les FACA par des campagnes de publicité sur de grands panneaux. Sans compter leurs « opérations séduction » : grands événements, conférences, tables rondes, distribution de tracts sur leurs actions culturelles et humanitaires ou rencontres informelles avec des journalistes. (La presse est ébranlée en RCA).

Les Russes investissent de bout en bout

Un an après, à Bangui, la radio Lengo Songo apparaît. Elle est financée, comme d’autres médias, par des intérêts et une compagnie de recherches minières russes. L’activité principale de Lobaye Invest ? Extraire les ressources naturelles du pays, notamment situées dans les zones tenues par les bandes armées, et encadrées par des paramilitaires, russes !
En résumé, la Russie comprend bien l’importance de maîtriser les médias pour asseoir ses actions, avec la complicité d’hommes politiques, dont les déclarations lui sont hautement favorables.
Dès 2021, et en toute logique, Lengo Sango, l’une des principales radios de la ville, change sa ligne éditoriale jusqu’à être appelée par certains : « La radio des Russes ».

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Ils achètent la liberté de la presse à moindre coût…

Ce n’est pas un secret. Les journalistes ne mangent pas toujours à leur faim. Peu importe ce qu’ils écrivent, car ils n’ont ni salaire fixe ni revenu minimum légal. Pour survivre, le « per diem » de 20.000 FCFA est monnaie courante. Il sert à glorifier le pays russe bienfaiteur, mettre à la Une un politicien en manque de reconnaissance, et critiquer les opposants. La pratique manque cruellement d’éthique, mais fonctionne bien.
Les kiosques à journaux saturent de presse russophile, heureusement destinée à l’élite et concentrée sur la capitale. Mais à l’heure des réseaux sociaux, il faut reconnaître l’impact des médias russes sur l’opinion publique, leur savoir-faire en matière de propagande, de désinformation, et de manipulation, dont les fondements s’améliorent sans cesse depuis des décennies. Malheureusement, les Centrafricains en sont les victimes.(La presse est ébranlée en RCA).

 

Ils paient pour être référencés en premier…

Sur Facebook, le Kremlin gagne en visibilité en payant à bas prix des liens « sponsorisés », comme le font toutes les entreprises optimistes à la survie. Les posts pro-russes sur les réseaux sociaux occidentaux, qu’il bannit lui-même, n’en finissent plus. Les campagnes « Google Adwords » se démultiplient pour imposer les informations des agences russes.
Sa stratégie : le matraquage.

Et ils n’épargnent même pas leurs propres journalistes

 

Sortis des combats numériques, l’État peine à gérer son territoire. Les autorités centrafricaines, prises en étau, sont devenues allergiques à la critique. Les journalistes sont régulièrement traités d’espions ou de complices des bandes armées.
Du côté russe, aucune pitié. Orkhan Dzhemal, Kirill Radchenko et Alexander Rastorguev, venus enquêter en 2018 sur la présence de mercenaires dans le pays et les intérêts de la Russie, l’ont payé de leurs vies. Un an et demi après les faits, une enquête de Moscou avait été catégorique: « Le mobile est crapuleux et les journalistes ont ignoré les risques », avait conclu un article de Russia Today.(La presse est ébranlée en RCA).

Sans surprise, de nombreux éléments troublants ont été passés sous silence et ne seront jamais élucidés. Comme bien d’autres depuis. (La liberté de la presse est ébranlée).

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