Bangui, République centrafricaine, mardi, 23 mars 2021, 05:57:25 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Au moment où la situation sécuritaire et humanitaire se détériore dans le pays, la préfecture de la Vakaga manque de semences, ce qui menace le bon déroulement de la campagne agricole annuelle prévue pour le mois de mai.
Depuis 2012, la préfecture de la Vakaga, dans le cercle de Birao, est l’une des régions de la République Centrafricaine les plus touchées par les problématiques sécuritaires, environnementales et politiques.
Isolée et difficilement accessible géographiquement à cause de l’état des axes routiers, la Vakaga dispose toutefois de zones riches en pâturages. La disponibilité de ce pâturage est l’un des facteurs qui va déterminer la durée de séjour d’un troupeau au sein d’une localité. Cet espace pâtis permet aux éleveurs voisins, principalement du Tchad et du Soudan, d’en profiter en période de transhumance. Ceci provoque régulièrement des conflits armés avec la population, les agriculteurs et éleveurs locaux concernant l’occupation des terres, l’état de l’espace cultivable et la gestion des points d’eau.
Malheureusement, les crises sécuritaires qui ont eu lieu entre 2019 et 2020 ont poussé de nombreux agriculteurs à abandonner leurs activités ainsi que leurs récoltes. C’est ainsi plus de 13 000 personnes qui ont été déplacées selon l’OCHA. Néanmoins, même si certains disposent « encore de quelques réserves de semences de mil, il n’en demeure pas moins qu’ils craignent la menace de la famine avec la période de transhumance qui se pointe à l’horizon » comme l’indique la radio NDEKE LUKA sur son site d’information. Aussi, certains agriculteurs locaux auraient confié aux journalistes de la radio que cela ferait « déjà près de cinq ans qu’ils ne disposent pas de semences. » Face à ce manque de semences et avec la période de transhumance qui approche, il est primordial d’anticiper et de donner une réponse à la situation alimentaire et humanitaire locale. De nombreuses ONG sont actuellement sollicitées pour répondre à cet appel. Par ailleurs, le « Fond Békou » pourrait également être en mesure d’apporter des solutions comme cela a pu être le cas entre janvier 2019 et juillet 2020.
Le Fonds Bêkou, qui signifie espoir en sango, a été créé lors de la crise de 2013 afin de renforcer et de faciliter l’accès aux services essentiels tels que l’eau, l’alimentation, la mise à disposition de services médicaux, etc. Il a également pour but de participer à la stabilisation et à la reconstruction du pays en coordonnant des programmes qui devraient permettre le renforcement des capacités locales.
Par Adama Bria
Journaliste
Alain Nzilo
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