Mes chers concitoyens, parents et amis à travers le monde,
C’est avec très grande tristesse que moi, Jean – François Akandji-Kombé, citoyen centrafricain, je vais dire ce que je vais dire. J’aime profondément mon pays, notre terre de Centrafrique que sacrée à mes yeux.
J’ai toujours considéré comme étant de mon devoir de donner de mon pays la meilleure image et la meilleure réputation. Mais je pense aussi, depuis toujours, que cette image et cette réputation ne doivent pas reposer sur le mensonge. En ce jour du 2 juillet 2021, j’estime et j’assume qu’est venu le temps de faire connaitre le vrai visage du régime de Monsieur Touadera, Président de la République centrafricaine.
Vous savez sans doute qu’un collectif des centrafricains s’est levé ces dernières semaines pour dénoncer les exactions des mercenaires de la compagnie russe Wagner dans notre pays, avec comme porte-voix 12 jeunes centrafricains qui se sont donnés le nom de 12 apôtres. Un sit-in a été organisé à Paris ce 12 juin. À cet effet, un mémorandum a été a été adressé aux autorités centrafricaines, ainsi qu’aux institutions africaines et internationales. Les informations et les revendications citoyennes qui étaient contenues dans ce mémorandum ont été aussi portées sur les médias nationaux et internationaux, et j’ai y pris ma part.
Le fait que depuis ce matin, nous avons la réponse du pouvoir de Bangui à ces légitimes expressions citoyennes, et cette réponse en dit plus sur le régime du Président Touadera que n’importe quel discours.
En effet, depuis ce matin du 2 juillet 2021, en France comme dans la capitale centrafricaine Bangui, on peut voir dans l’espace publique une affiche sur papier A4, placardée. En tête de cette affiche, il y’a de barre en barre un logo représentant un REQUINS. C’est le logo de la milice politique du Président Touadera qui se nomme précisement « les REQUINS ». Entre ces deux logos, on peut lire l’inscription suivante, je cite : « Peuple centrafricain, voici les douze apôtres satanique CPC et leurs complices ».
En sous-titre, on peut encore lire ceci, je cite : »Regardez les biens. Leurs parents sont à Bangui ici. L’avenir nous dira ! ».
En dessous de ces inscriptions sont placées les photos de 16 personnes dont les noms suivent :
Rodrigue Mayté
Romaric Damale
Axime Oronondji
Larissa Tomté
Regis Sikangba
Charli Chanel
Di Cavani
Éric Tchindeph
Abdoul Karim Legos
Kiki Yalo
Hortense Paulette
Louis Firmin Kongoubé
Ludovic Ledo
Prof Akandji (moi-même)
Yves Sindo
Édouard Yamalé
Sous ces photos, une série d’affirmation qui sont d’ailleurs autant d’indexation, je cite : « C’est eux qui encouragent par les live la CPC de Bozizé à tuer les centrafricains. C’est eux que la France utilise pour salir les partenaires russes venus nous sauver. C’est eux qui ont fait que la France a suspendu son aide financière à la Centrafrique. C’est à cause de la marche satanique du 12 juin à Paris que l’Union européenne suspend son aide ».
E fin, et pour finir, il y’a cette phrase en gras en bas de l’affiche, je cite encore : « Vous êtes forts. Venez à Bangui. Ne restez pas en France faire des bruits ». Comme si tout cela ne suffisait pas, les auteurs de cette affiche on peut n’y ajouter sur la plus part des exemplaires, et à la mais, je cite encore : »Les traitres de France. À bas les traitres ».
Ainsi se révèle le vrai visage du régime de Bangui. Un régime de terreur, de violences, et de haine.
Aux autorités de mon pays, je dis ceci, « Monsieur Touadera, Président de la République centrafricaine, Monsieur Sarandji, Président de l’assemblée nationale, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas. Vous ne pourrez plus dire que votre milice politique des « REQUINS » n’existe pas. Ce qui est jeté aujourd’hui à la face des centrafricains et du monde à un nom. Il se nomme « assassinat de masse planifié. Il se nomme plan concerté d’extermination ». Sachez-le, nous vous tenons pour personnellement responsable de ce qui arrivera à nos famille qui sont à Bangui, dans le pays ou ailleurs. Et nous engageons dès ce jour des action appropriées devant les institutions compétentes.
En attendant que nul en doute, je ne me tairais pas, Nous ne nous tairons pas tant que des centrafricains sur leur propre terre continueront à souffrir le martyr. Je ne me tairais pas, nous ne nous tairons pas tant que continueront dans notre pays des pratiques du genre de cette entité dont il est question ici. Je ne me tairais pas, et nous ne nous tairons pas jusqu’à ce que notre pays revienne aux valeurs fondamentales que nous a légué notre Président fondateur Barthelemy Boganda : unité, dignité, travail.
Professeur Jean-François Akandji—Kombé
Propos transcris de vidéo Facebook en texte par CNC