Bangui, République centrafricaine, mardi, 19 octobre 2021, 02:37:19 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Le célèbre hôtel « Ledger Plaza » est secoué par une crise de gouvernance depuis l’année dernière. En effet, le directeur sortant de l’établissement qui est accusé d’avoir détourné plusieurs milliards refuse de laisser sa place à un remplaçant nommé par le conseil d’administration.
Conscient de ces tractations, Harouna Douamba s’est inséré dans la brèche en jouant les intermédiaires. Il aurait en effet perçu plus de 10 millions de FCFA de la part de la nouvelle direction de l’hôtel pour soudoyer des journalistes locaux. Pourtant, les médias visés n’auraient reçu chacun que 10.000 FCFA, le reste de l’enveloppe restant vraisemblablement dans les mains de M. Douamba. Le manipulateur aura donc joué un rôle clé dans cette mascarade particulièrement lucrative pour lui, et qui embarrasse aujourd’hui le Palais de la Renaissance.
- Douamba, né au Burkina Faso et élevé en Côte d’Ivoire, ne rate aucune opportunité pour s’enrichir au détriment de la République de Centrafrique et des Centrafricains. Ce n’est pas la première fois qu’il s’immisce dans les affaires internes d’un État souverain pour son propre intérêt.
Au printemps 2021, il était déjà au cœur d’un scandale de fake news orchestré par son ONG fictive « Aimons Notre Afrique ». Pour rappel, un vaste réseau de faux comptes Facebook avait été créé autour de cette pseudo ONG panafricaniste et son agence de communication, ANA-COM. En mai 2021, Facebook annonçait ainsi la suppression de 32 pages et 46 profils, tous liés à Monsieur Douamba en Centrafrique. On apprend alors que ses comptes, dont de nombreux médias fictifs, conduisaient des campagnes de désinformation à grande échelle, afin notamment de promouvoir la Russie. C’est encore lui qui, à plusieurs reprises depuis 2017, avait organisé des campagnes de désinformation contre la MINUSCA, en l’accusant notamment, sans aucune preuve, d’avoir livré des armes et des munitions aux groupes armés dans le nord-est du pays.
Il semble que ces activités plus que douteuses apportent leur lot d’avantages. Rappelons en effet que M. Douamba occupe un logement de luxe sur l’avenue Barthélemy Boganda, dont le loyer mensuel de 1,5 million de francs CFA serait payé par le trésor public, c’est-à-dire par les Centrafricains.
Mais le vent a tourné, et les supercheries de M. Douamba ne trompent plus personne. Il est désormais désavoué de tous côtés, y compris par ceux qui l’avaient d’abord soutenu et qui s’étaient laissés dupés par ses mensonges. Ainsi, en août dernier, le collectif des Journalistes Protectionnistes et Engagés de Centrafrique (JPEC) a tenu une conférence de presse pour dénoncer les malversations du faux panafricaniste Harouna Douamba. Entres autres choses, les journalistes centrafricains reprochent à M. Douamba des abus d’autorité sur les médias du pays, sur les forces de l’ordre et même sur les autorités judiciaires. Parmi ses détracteurs, Johnny Yannick Nalimo, ancien proche collaborateur de Douamba. Ce dernier l’avait personnellement nommé représentant national pour la RCA de l’ONG qu’il dirige, « Aimons Notre Afrique », en 2018.
Aujourd’hui, M. Nalimo veut alerter sur la vraie nature d’un homme dont il a été l’une des victimes : un homme qui, au nom d’une éthique panafricaniste pervertie, monnaye ses services au plus offrant.
Par Adama Bria
Journaliste rédacteur
Alain Nzilo
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