Bangui, République centrafricaine, jeudi, 14 octobre 2021 ( Corbeaunews-Centrafrique). Au deuxième jour de la séance de confirmation des charges contre le suspect Mahamat Said poursuivi pour crime contre l’humanité et crime de guerre devant la cour pénale internationale, le collectif des victimes, dans un communiqué de presse dont une copie est parvenu à la rédaction du CNC, menace de se retirer de l’affaire et accuse la cour pénale internationale d’avoir violé leur droit des victimes.
Ci-dessous l’intégralité du communiqué de presse :
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Collectif des victimes de Mahamat Said Abdel Kani devant la CPI
NOUS LES VICTIMES DE Mahamat Said Abdel Kani sommes privés de nos avocats devant la CPI et sommes privés du droit de nous exprimer et de participer à la procédure devant la CPI. La CPI nous impose un avocat de la Haye de leur bureau de TOPCV un avocat que l’on n’a jamais vu ici en Centrafrique en qui nous avons absolument aucune confiance et dont on ne veut définitivement pas. La CPI viole gravement notre droit à choisir librement l’avocat de notre choix. Nous rejetons eh bloc la décision du 6 octobre 2021 évinçant nos avocats centrafricains de la procédure et nous retirons nos plaintes de la procédure Said.
Nous prenons l’opinion nationale et internationale à témoin et nous contestons vigoureusement la légitimité de la CPI. Ainsi nous déclarons que le bureau de la CPI de Bangui est déjà corrompu par Monsieur Said avec son argent.
Nous avons investigué sur le terrain et plusieurs membres de la CPI de Bangui (VPRS) chargés d’assister les victimes, rendent visite régulièrement à la famille de Monsieur Said. Nous savons d’ores et déjà que la décision dans l’affaire Said est déjà rendue en haut lieu pour blanchir Monsieur Said et nous les victimes nous n’aurons rien comme justice et indemnisation comme dans l’affaire Bemba. D’où la volonté de la CPI de nous imposer un avocat basé à la Haye et dépendant de l’OPCV (bureau du conseil public pour les victimes de la CPI) afin de travailler en faveur de Said et contre nous les victimes.
Nous avons déjà tant souffert dans cette affaire et la CPI continue de nous maltraiter en nous imposant un avocat de la Haye pour tenter de blanchir Monsieur Said en rejetant un maximum de dossiers des victimes. C’est scandaleux et ceci constitue une insulte à l’endroit des victimes. Nous retirons en bloc nos plaintes dans l’affaire Said et nous interdisons à l’avocat du bureau du conseil public pour les victimes de la CPI (OPCV) d’intervenir sur nos dossiers. Nous demandons solennellement à la CPI de réviser sa décision du 6 octobre 2021 et de réintégrer nos avocats du Barreau de Centrafrique dans la procédure Said.
Le Président du Collectif
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Antoine TOMBET