RCA : « Il y a deux ans, Ngrebada intronisait son Ministre conseiller Darassa chef de la Ouaka avec la bénédiction de Smail Chergui et de Jean-Pierre Lacroix

Publié le 25 avril 2021 , 8:41
Mis à jour le: 25 avril 2021 8:41 pm
Photo de famille entre le Premier ministre Firmin Ngrebada, Jean Pierre Lacroix et le général d'armée Ali Darassa peu avant la revue des troupes de l'UPC à Bambari
Photo de famille entre le Premier ministre Firmin Ngrebada, Jean Pierre Lacroix et le général d’armée Ali Darassa peu avant la revue des troupes de l’UPC
à Bambari

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 26 avril 2021 05:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Il y a deux ans de cela, le 15 Avril 2019, le Premier ministre Firmin Ngrebada passait en revue les troupes rebelles de l’UPC à Bambari en présence de Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de paix, Smaïl Chergui, commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine.

Ali Darassa qui était alors nommé « Ministre conseiller auprès du Premier ministre » et « chef militaire des unités mixtes de la région de la Ouaka », paradait alors avec les galons de général d’armée, le marquage militaire de l’armée centrafricaine devant le Premier Ministre qui reconnaissait de facto son grade de général cinq étoiles.

Le maire de la ville, Abel Matchipata expliquait alors à la presse le ressentiment des populations mis devant le fait accompli d’une telle cérémonie : « la population était énervée » car « le conflit a fait beaucoup de victimes et beaucoup d’exactions, on a beaucoup de mal avec les groupes armés ».

Ali Darassa et ses hommes à Bambari le 16 mars 2019
Le chef rebelle Ali Darassa et ses hommes à Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, le 16 mars 2019.

Malgré ces promotions consécutives à l’accord de Khartoum, l’UPC a continué à être impliqué dans des incidents graves dont les principaux sont listés ci-dessous.

Sans évoquer les victimes mortes en brousse dans un total anonymat, les réfugiés et déplacés provoqués par les exactions de l’UPC, les blessés, les victimes d’atteintes aux droits humains, l’implication d’enfants, le pillage des récoltes, des ressources minières, du bétail, les taxes aux commerçants et aux transporteurs, ou encore la participation active au sein de la coalition rebelle CPC, on peut estimer à environ 1300 morts des décomptes officiels les victimes impliquant l’UPC de Darassa entre 2016 et 2020.

Malgré́ ce bilan et une participation active dans la CPC, les chefs de l’UPC ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire en RCA et ne sont pas non plus sous sanctions des Nations Unies.

Malgré la participation active de l’UPC au sein de la coalition rebelle CPC, le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU en RCA Mankeur Ndiaye a estimé début Avril 2021 dans une interview à RFI que « ceux qui sont responsables de ces crimes contre les casques bleus seront recherchés, arrêtés et traduits devant la justice. » Mais que « d’autres membres de groupes armés qui sont disposés au dialogue. Je donne l’exemple de l’UPC, dont le chef Ali Darassa vient de déclarer, il y a deux jours, qu’il se démarquait de Bozizé et de la CPC et qu’il revenait à l’accord de paix. Je pense que ce genre de déclaration mérite d’être fortement encouragé. »

  • 17 et le 23 avril 2019 : affrontements entre membres de l’UPC et groupes d’auto-défense à Zangba, dans la préfecture de Basse-Kotto. Bien qu’il soit compliqué d’avoir les chiffres exacts, environ 100 décès sont signalés à la suite de ces affrontements, avec plus de 6000 déplacés.
  • 2 Juin 2019 : des éléments de l’UPC assassinent 6 personnes dont le sous-préfet de la préfecture de la Basse-Koto dans la localité de Zangba proche de la ville de Mobaye.
  • 29 août 2019 : plusieurs villages à proximité du site minier de Kolo, dans la sous-préfecture de Mingala, essuient des attaques perpétrées par des éléments armés de l’UPC qui entraînent le déplacement des villageois (bilan exact inconnu)
  • Fin septembre 2019 : affrontements entre AB et l’UPC, dans les villages de Bangao et de Lihoto faisant environ 20 morts avec des destruction de près de 60 habitations et le déplacement d’environ 9 000 personnes.
  • Octobre 2019 : alors qu’ils se rendent de Mboki à Bambouti, des éléments de l’UPC attaquent des villageois faisant au moins 5 morts (décompte exact inconnu).
  • 27 décembre 2019 : éléments UPC tendent une embuscade à six soldats de la paix qui effectuaient une patrouille entre Bossangoa et Batangafo
  • 9 Janvier 2020 : affrontement UPC FACA à Alindao faisant deux soldats tués + une vingtaine de civils blessés et des centaines de logements de déplacés incendiés.
  • 15 mars 2020 : quatre hommes détenus et torturés à Mboki par l’UPC
  • 20 mai 2020 : Suite à des accrochages avec les FACA, des éléments de l’UPC attaquent Obo, au moins trois civils tués par des éléments de l’UPC en retraite et des centaines de personnes déplacées.
  • Fin juillet 2020 : convoi ANE bloqué pendant plusieurs jours par des combattants de l’UPC à Bokolobo
  • 10 août 2020 des éléments de l’UPC ont bloqué l’accès à des centres de vote à Zémio
  • 11 août 2020 : UPC vole matériel au personnel de l’ANE déployé à Ndassima et les chasse
  • 13 août 2020 : l’UPC tue un commerçant à Zémio et enlève les membres d’une équipe médicale qui vaccinait la population contre la rougeole à Mboki.

Par Bertrand Yékoua

Journaliste, correspondant du CNC à Bambari

Alain Nzilo

Directeur de publications

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