Bangui, République centrafricaine, jeudi, 24 septembre 2020, 21:37:59 ( Corbeaunews-Centrafrique ). En Centrafrique, l’on ne cesse d’enregistrer des cas de violation des libertés publiques, l’opposition démocratique sans force se met à l’affut et dénonce le régime policier. Pourtant, les acteurs démocratiques semblent se butter par l’incompréhension d’un peuple qui ne veut plus entendre parler des confrontations politiques. Dans cette atmosphère politique morose, l’opposition et le peuple ne s’entendent pas ou plus…Mais pourquoi ?
Les violences politiques s’accentuent après des élections générales fortement contestées par une bonne partie de l’opposition démocratique ainsi que certains observateurs ; mais les voix discordantes de la vie publique centrafricaine ne désarment pas ; la Coalition de l’Opposition Démocratique 2020 ne manque aucune occasion d’attirer l’attention des autorités sur les multiples cas de violation de la Constitution et des libertés publiques chères à toute démocratie.
Depuis quelques temps, le pays a connu de nombreuses arrestations arbitraires, enlèvements, et assassinats contre des personnes jugées proches des leaders de l’opposition ou toutes autres voix discordantes au pouvoir de Bangui. La majeure partie des opposants au régime du Professeur Touadéra sont aujourd’hui contraints à la clandestinité ou empêchés dans leurs libertés de s’exprimer sur les faits politiques même les plus mineurs.
La mise en place du BIT7, (un nouveau bataillon militaire composé des ex éléments d’autodéfense du KM5) par un décret du Président de la République n’a fait qu’exacerber le climat de grande peur qui caractérise désormais l’animation de la vie publique en Centrafrique.
Dans ce jeu dangereux, les professionnels de médias ne sont pas aussi épargnés ; les sbires du régime ne manquent jamais aucune occasion à coller des étiquettes à ceux qui défendent les droits humains dans ce pays pris en otage par la semi-dictature. « Nouveaux opposants » ou encore « alliés médiatiques des rebelles de la CPC », c’est bien souvent le qualificatif que le pouvoir et ses branches médiatiques donnent aux voix discordantes même dans les discours officiels.
La grande crainte se situe bien au niveau de la prolongation de l’état d’urgence où se dégage un fort pressentiment d’accentuation des rappels judiciaires pour la plupart sans fondements.
Malgré ce péril démocratique en la demeure, les opposants centrafricains ne reculent pas, ces intrépides animateurs de la jeune démocratie centrafricaine foncent mais se buttent à l’incompréhension d’une population à majeure partie analphabète (70% selon les chiffres officiels).
C’est la caricature d’un peuple visiblement lassé qui préfère le STATUT QUO à la place du combat démocratique pour la vraie liberté dans le pays. Bien souvent, c’est le bas-peuple qui lance des invectives contre les dirigeants de l’opposition. Des contrastes difficilement explicables dans un pays où malgré les multiples aides internationales, les autorités en place n’ont pu fournir aux populations le pain moyen pour leur survie.
Le silence ou l’inaction des acteurs internationaux inquiète à juste titre d’autant plus que l’on doit s’attendre cinq (5) ans plus tard à des communiqués « médecin après la mort » pour dénoncer avec la plus fine hypocrisie l’âme sacrifiée d’un peuple totalement abandonné.
Qui doit rappeler les hommes qui tiennent le pouvoir à l’ordre ? La justice ? Elle semble être inféodée au régime. Les médias ? Ils sont quelque peu instrumentalisés et la voix des plus résistants semble être étouffée par la fréquence du mal. Cependant, il faut poursuivre l’œuvre de la liberté de la presse même lorsqu’on ne sait pas si après ce reportage l’on serait rappelé auprès de Dieu.
Un dossier que notre rédaction suit avec circonspection !
Par Gisèle MOLOMA
Journaliste politique
Alain Nzilo
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