DW / CNC
Après les violences de la semaine dernière qui ont fait une dizaine de morts dont un casque bleu, la présidente de transition Catherine Samba Panza mène des consultations à Bangui afin de rassurer les acteurs politiques.
Selon le Premier Ministre Mahamat Kamoun, cette série de rencontres permettra à Catherine Samba Panza de discuter avec les acteurs de la crise, de la suite du processus de transition, fortement grippé en ce moment. Catherine Samba Panza parviendra-t-elle alors à convaincre ses interlocuteurs ? En tout cas la présidente de la transition centrafricaine réservera à chacune des délégations conviées à ces concertations une demie-heure d’échanges.
Dialogue inclusif
Partis politiques, acteurs de la société civile, ex-rebelles de la Seleka et miliciens Anti-balaka. Tous sont invités. Sur quoi devra déboucher une telle rencontre ? Kag Sanoussi spécialiste de la RCA à l’Institut International de gestion des conflits, basé à Lille en France explique :
« Ce qu’on espère de cette réunion qui a une importance capitale pour sortir de la mini crise et sortir de la grande crise demain, c’est que les acteurs puissent parler librement avec une responsabilité républicaine. Ce n’est pas évident d’élaborer un acccord politique en quelques heures de réunion, mais on peut poser les bases sur les éléments de blocage aujourd’hui qui font que la transition n’est pas vue par certains acteurs comme étant une transition consensuelle. Il y a des choses qu’on reproche à la présidente de la transition, il y a des choses qu’on reproche au président du CNT, le parlement provisoire. Mais la réalité aussi de la situation en Centrafrique, c’est qu’il y a différents agendas et des agendas cachés. »
Des agendas cachés
Les violences de ces derniers jours ont été perpétrées par les Anti-balaka qui sont pourtant signataires de l’accord de Brazzaville, accord intervenu le 23 juillet entre les ex-seleka, les Anti-balaka et quatre autres groupes armés centrafricains.
Les signataires de ce document en neuf points se sont entre autres engagés à cesser les hostilités c’est-à-dire à ne plus commettre de crimes et à cantonner leurs éléments pour un désarmement. Un accord à minima qui a été à l’époque fustigé par un certain nombre d’analystes. Car, la feuille de route signée à Brazzaville ne prévoyait aucune clause obligatoire pour les parties qui le violeraient.