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RCA : comment l’annulation de ce scrutin peut-il garantir la paix ?

 

Madame Danielle Darlan, Présidente de la cour constitutionnelle, le 03 décembre 2020. Photo CNC / C.J. Y apendé
Madame Danielle Darlan, Présidente de la cour constitutionnelle, le 03 décembre 2020. Photo CNC / C.J. Y apendé

 

Bangui, République centrafricaine, samedi, 16 janvier 2021 (Corbeau news-Centrafrique). C’est l’inquiétude et l’interrogation  de la présidente de la cour constitutionnelle Madame Dominique Darlan après avoir écouté les différents avocats des candidats à l’élection présidentielle du 27 décembre 2020. Si les avocats des 10 candidats plaident tous pour l’annulation pure et simple des elections du 27 décembre 2020, les avocats du président Touadera et de la coalition qui le soutient, quant à eux, plaident pour sa validation. Mais eux, tou, ne les demandent au nom de la paix de la paix. Mais comment l’annulation de ce scrutin peut-il garantir la paix ? s’est interrogée la présidente. Alors comment ?

 

C’était le vendredi 15 janvier dernier que les avocats des différents candidats ont été autorisés à présenter devant la Cour, leurs différents arguments. Pour les  avocats des 10 candidats à l’élection présidentielle qui ne demandent que l’annulation pure et simple de ce double scrutin en raison de plusieurs irrégularités, ces élections ne sont qu’une « mascarade qui n’honore pas le pays ».

D’après Maître Sombo Dibele, ces élections ne sont pas l’expression de la démocratie car une grande partie des électeurs  n’y ont pas participé. « Nous ne votons pas pour le président de Bangui. Comment voulez-vous que lorsqu’il y a plus de la moitié, les deux tiers de l’électorat qui ne se sont pas présentés, on puisse réclamer la légitimité d’une personne élue ? » a conclu Maître Sombo Dibele.

Pour les avocats du président Touadera qui plaident pour la validation de ces élections, s’il y a fraude, il faut en apporter la preuve. Dans ses arguments présentés aux 9 juges de la Cour, Maitre Moussa Vekéto rétorque aux arguments présentés par les avocats de la partie adverse en ces termes : « Toute la population n’a pas voté, oui, par ce qu’une frange de la population a été empêchée. Mais cela ne remet pas en cause la validité du vote pour ceux qui ont pu voter effectivement. C’est ça le principe de la démocratie »

D’après la présidente de la cour, tous les avocats mettent en avant l’intérêt supérieur de la nation sans pour autant présenter un plan de sortie que ces élections ont créé. D’où l’interrogation de la Cour.

 

Mais comment justement l’annulation de ce scrutin peut-il garantir la paix ?

D’après une source bien informée ayant requis l’anonymats, l’annulation des ces élections ne fait aucun doute sur le point de droit. Ces élections, poursuit notre source, ont été organisées en dehors du cadre légal. Plusieurs articles du code électoral ont été foulés à pieds et le président qui sera élu n’est pas élu au suffrage universel mais plutôt « restreint.»

Pour notre source, du moment où le mémoire ampliatif des avocats n’ont fait aucune référence aux solutions politiques à l’annulation de ces élections ou sa validation, la Cour entend auditionner tous les candidats partis au procès afin d’avoir d’eux une garantie politique qui pourrait garantir la paix dans le pays avant de décider

Mais pour un diplomate africain en poste à Bangui, l’annulation  pure et simple de ces élections garantira la paix et la sécurité dans le pays.

Comment ?

Pour ce diplomate, le président sortant Faustin Archange Touadera est déjà dos au mur et mains entre les cuisses. Proclamé sa victoire au premier tour sera une source de déstabilisation totale de la Centrafrique.

Selon ce diplomate, le pouvoir du président Touadera ne tient plus qu’à un fil. Face au refus de l’Angola de lui fournir les troupes et munitions et la volonté de Poutine de retirer les 300 instructeurs et les  hélicoptères de combats russes déployés pour sauver son régime, le régime du mathématicien de Boye-rabe est agonisant.

A cela s’ajoute, conclu notre diplomate, plusieurs faits et actes de ces derniers jours concourent bel et bien à la dégradation de la situation sécuritaire et que seule l’annulation pourra apporter la paix dans le pays. Entre autres, cite notre diplomate, le refus déjà annoncé de la victoire du président Touadera par les opposants démocratiques ; la caducité de l’Accord de Khartoum prononcé par le président Touadera à travers la révocation des chefs militaires des groupes armés signataires dudit Accord de leurs postes de conseillers ministres délégués auprès du Premier ministre ; l’occupation de plus de à 90% du territoire par ces groupes armés dont l’encerclement de la ville de Bangui ; la désertion des quartiers à un autre par la habitants de la ville de Bangui et Bimbo, les arrestations arbitraires et exécutions sommaires de certaines ethnies.

 

Affaire à suivre

 

Par Gisèle MOLOMA

Journaliste politique

Alain Nzilo

Directeur de publications

Tel / WhatsApp : +1 438 923 5892

Email : alainnzilo@gmail.com

 

 

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