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Que dit l’accord de Nairobi entre ex-Séléka et antibalaka

La médiation kényane a annoncé mercredi la signature à Nairobi d’un accord sur le cessez-le-feu et l’arrêt des hostilités en Centrafrique entre les ex-Séléka et les anti-balaka. Un texte immédiatement rejeté par Bangui. Mais quel en est le contenu ?
Ouvertes fin décembre à Nairobi, les négociations entre belligérants de la crise centrafricaine ont débouché à un accord sur le cessez-le-feu et sur l’arrêt des hostilités entre des ex-rebelles de la Séléka et les miliciens anti-balaka. L’annonce a été faite mercredi 28 janvier par l’un des médiateurs, Kenneth Marende, ancien président de l’assemblée nationale kényane.
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Que dit cet accord de paix qui est déjà contesté par les autorités centrafricaines, estimant qu’elles n’ont pas été associées aux pourparlers ?
Cessez-le-feu dans 72 heures
“Les parties ont adopté un cessez-le-feu, une cessation des hostilités et un accord de DDR (Désarmement, démobilisation, réintégration)”, a déclaré Kenneth Marende, soulignant qu’il s’agit d’un “accord initial” qui “ne prendra effet qu’après avoir été formellement signé”.
Dans cet accord initial, ex-Séléka et anti-balaka conviennent donc de rendre public “dans les 72 heures” qui suivent la signature du texte “une ordonnance inconditionnelle de cessez-le-feu et de cessation d’hostilités contre le personnel armé de l’une et de l’autre partie, et contre tous les civils.”
Le document signé à Nairobi prévoit également l’arrêt dans les 48 heures des “actes offensifs tels que la délivrance de nouvelles armes et munitions, le recrutement de nouveaux combattants, l’appel des troupes, le recrutement et l’utilisation d’enfants, l’appel aux renforcements (…), le lancement de nouvelles attaques contre les civils” …
Échange d’informations
Les ex-Séléka et les anti-balaka acceptent de prendre part à une “opération détaillée de mappage et d’échange d’informations transparentes” entre eux, sous la supervision d’un comité conjoint de suivi à mettre en place et d’une commission nationale de désarmement, de démobilisation, de réhabilitation et de réinsertion (CNDRR), deux structures à mettre en place dans les 30 jours suivant la signature de l’accord.
Création des corridors sécurisés
Les parties signataires s’engagent à “prendre des mesures conjointes dans les 14 jours suivant la signature du présent accord, afin de créer des corridors sécurisés” à travers le pays.
Ces corridors permettront ainsi d’assurer la libre circulation des civils, le libre accès à l’aide humanitaire et la libération ainsi que l’échange des prisonniers civils.
Reconstitution de la Minusca
Rappelant leur soutien à la Minusca, les ex-Séléka et les anti-balaka “en appellent au Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il place toutes les autres forces étrangères [présentes en Centrafrique] sous l’unique structure de commandement et de contrôle de la Minusca”.
Processus DDRR et restructuration de l’armée
Les deux parties s’engagent à mettre en œuvre immédiatement un “processus national de cantonnement, de désarmement, de démobilisation, de réhabilitation, de réintégration et de réinstallation de leurs forces et combattants”.
Elles autorisent la Minusca à prendre le contrôle des opérations militaires de la Centrafrique “au plus tard à la date de lancement du processus de désengagement et de désarmement des forces et combattants ex-Séléka et anti-balaka.
Elles prévoient également la restructuration d’une nouvelle armée centrafricaine, composée d’effectifs équitables ex-combattants ex-Séléka et anti-balaka, des membres de l’actuelle armée et de nouvelles recrues.
Amnistie générale et révision de la Charte de la transition
Les ex-rebelles Séléka et les miliciens anti-balaka estiment que le gouvernement de transition “aura l’obligation d’envisager l’octroi d’une amnistie générale à toutes les personnes et parties engagées ou impliquées dans des combats durant le conflit” en Centrafrique.
Les belligérants appelent enfin à l’ouverture des négociations en vue de la révision de la Charte de la transition. Celles-ci “doivent réunir des tendances très variées représentant les parties (ex-Séléka et anti-balaka), tous les autres partis politiques de la République centrafricaine, ainsi que les leaders religieux et les principales parties prenantes”. Et ces pourparles porteront sur “la reconstitution du gouvernement national de transition”.
L’ex-président François Bozizé et Michel Djotodia, qui lui avait succédé à la tête de l’État avant d’être contraint à la démission par la communauté internationale en janvier 2014, ont été aperçus lors des pourparlers à Nairobi.

jeuneafrique

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