Quand la RCA refuse de célébrer la journée internationale de soutien aux victimes de la torture    

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Quand la RCA refuse de célébrer la journée internationale de soutien aux victimes de la torture

 

Quand la RCA refuse de célébrer la journée internationale de soutien aux victimes de la torture
photo de torture d’un centrafricain par les mercenaires russes du groupe Wagner

 

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Alors que le monde observe ce 26 juin la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, la République centrafricaine présente un paradoxe troublant. Le pays affiche un arsenal juridique contre la torture – Constitution, Code pénal, conventions internationales – mais dans les faits, ce sont les institutions elles-mêmes qui pratiquent ces abus. Au premier rang de ces tortionnaires en uniforme : le commandant Yarkokba de la garde présidentielle.

 

La RCA a beau avoir ratifié en 2016 la Convention contre la torture et inscrit l’interdiction des traitements inhumains dans sa Constitution de 2023, la réalité du terrain raconte une autre histoire. Les prisons se remplissent, les milices terrorisent, et les mercenaires de Wagner opèrent en toute liberté. Pendant ce temps, les lois dorment dans les tiroirs.

 

Yarkokpa , le visage de la torture institutionnelle

 

Dans les couloirs du pouvoir centrafricain, le nom de Yarkokpa fait frémir. Ce officier délinquant de la garde présidentielle a bâti sa réputation sur le vol, le braquage et la violence. « Il a torturé des milliers de personnes », témoigne les victimes qui sont toujours à Ngaragba. Détentions arbitraires, sévices dans les cachots, brutalités: Yarkokpa incarne cette machine répressive qui broie les citoyens.

 

Ses victimes atterrissent souvent dans des lieux sinistres comme la « prison de Ngaragba», où les droits humains n’existent plus. Pas de procès, pas de comptes à rendre. L’homme continue d’opérer sous la protection du régime, symbole parfait de l’impunité qui gangrène le pays.

 

Jean Balekouzou, juriste expérimenté, résume la situation : « Nos lois sont bien écrites sur le papier, mais sans volonté politique de les appliquer, elles ne valent rien ». Le système judiciaire centrafricain est aussi complice de ces crimes d’État.

 

Wagner, les mercenaires de la terreur, industrie de la torture

 

L’arrivée du groupe Wagner a transformé la RCA en une géante industrie de la torture. Ces mercenaires russes, officiellement présents pour restaurer la stabilité, ont en réalité instauré un règne de terreur. Leur méthode ? Filmer leurs exactions et les diffuser sur internet, comme pour narguer leurs victimes.

 

« Wagner tue et torture sans aucune retenue », s’indigne Pierre Nguélé. Ces hommes opèrent en dehors de tout cadre légal, protégés par un gouvernement qui préfère regarder ailleurs. Les autorités centrafricaines, qui ont fait appel à ces mercenaires, se taisent face à leurs crimes. Une complicité qui révèle l’hypocrisie du discours officiel sur les droits humains.

 

Les « Requins » et l’État complice

 

À Bangui, la milice des « Requins » fait régner sa loi. Fidèles au régime, ces hommes kidnappent et torturent au camp de Roux sans que personne n’intervienne. Ils ne sont pas des éléments inconnus mais bien des rouages d’un système répressif organisé.

 

Les Forces armées centrafricaines (FACA) et la gendarmerie participent activement à cette répression. Les prisons se remplissent de détenus qui n’ont jamais vu un juge, victimes quotidiennes de violences.

 

Pierre Nguélé évoque des « milliers » de cas de torture, mais les chiffres précis restent impossibles à établir. L’absence de mécanismes de contrôle permet à cette machine répressive de fonctionner dans l’ombre.

 

Le silence des médias, complice malgré lui

 

Les journalistes centrafricains vivent dans la peur. Évoquer les tortures d’État équivaut à signer son arrêt de mort. « Qui oserait dénoncer Yarkokpa ou Wagner ? », interroge Pierre Nguélé. Cette autocensure protège les bourreaux et maintient le système en place.

 

Les mécanismes de justice transitionnelle, comme les tribunaux communautaires, restent théoriques. En zone rurale, ils sont tout simplement inexistants. Ce sont les soldats FACA qui prennent le relais. Les rares sessions criminelles ne peuvent pas traiter l’ampleur du problème. Résultat : les victimes n’ont nulle part où aller, et les tortionnaires continuent en toute impunité.

 

Quand la tradition excuse la barbarie

 

La torture trouve aussi ses racines dans certaines pratiques culturelles. Les châtiments corporels, tolérés dans certains contextes familiaux ou communautaires, créent une zone grise que les autorités exploitent. Le Code de protection de l’enfance de 2020 tente de fixer des limites, mais les mentalités évoluent lentement.

 

Cette confusion entre discipline traditionnelle et torture juridique brouille les repères. Les victimes, surtout les plus vulnérables, hésitent à parler. Elles craignent les représailles ou le rejet de leur communauté. Ce silence arrangé perpétue le cycle de violence.

 

La RCA vit ainsi une double tragédie : un État qui torture ses citoyens tout en prétendant les protéger, et une société qui ferme les yeux sur ces crimes. Tant que cette hypocrisie perdurera, les lois anti-torture ne resteront que des vœux pieux….

 

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