Propagande sur les cadavres  : quand David Doté Koïmara, directeur de la radio Centrafrique,  déshonore le journalisme

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Propagande sur les cadavres  : quand David Doté Koïmara, directeur de la radio Centrafrique,  déshonore le journalisme

 

Propagande sur les cadavres : quand David Doté Koïmara, directeur de la radio Centrafrique, déshonore le journalisme
L’ex-détenu Maxime Balalou, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Vingt-neuf morts, 260 blessés au lycée Barthélemy Boganda, et Propagande sur les cadavres  : quand David Doté Koïmara, directeur de la radio Centrafrique transforme cette tragédie en hymne à Touadéra. Voilà le journalisme selon Radio Centrafrique.

 

Rarement un éditorial n’aura autant illustré la servilité médiatique que celui de David Doté Koïmara, directeur général de la Radio Centrafrique, publié à la suite de la tragédie du 25 juin 2025 au lycée Barthélemy Boganda. Cet éditorial, censé rendre hommage aux 29 jeunes vies fauchées et aux 260 blessés dans l’explosion d’un transformateur électrique, n’est rien d’autre qu’un exercice éhonté de propagande, une ode grotesque au président Faustin-Archange Touadéra et à son gouvernement. Loin d’être un cri du cœur, cet éditorial est une insulte à l’intelligence collective des Centrafricains, un tissu de flagornerie qui trahit la douleur d’un peuple en deuil.

 

Revenons aux faits.  Le 25 juin 2025, un transformateur explose pendant les épreuves du baccalauréat, causant une panique générale et des victimes par dizaines. Une intervention ratée de l’ENERCA en pleine journée d’examen, des secours qui tardent, une infrastructure vétuste qui cède. Autant d’éléments qui pousse les centrafricains à s’interroger sur les responsabilités. Mais David Doté Koïmara  préfère autre chose : il salue la « compassion » présidentielle et les « qualités humaines » de Touadéra. Ce choix rédactionnel pose problème Non? Mais David Doté Koïmara préfère vanter le « geste paternel » du président. Paternel ? Un père protège ses enfants, il ne se contente pas de pleurer sur leurs cadavres après avoir failli.

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Le voilà qui loue la visite de Touadéra à l’hôpital général de Bangui et sa rencontre avec les familles au palais de la Renaissance. Des « qualités humaines » et une « compassion » qui, selon lui, apaisent les cœurs meurtris. Mais que pèsent ces visites face à l’ampleur du drame ? Des paroles, des poignées de main, des promesses honteuses : voilà ce que Touadéra offre, tandis que les familles pleurent leurs enfants morts dans une bousculade provoquée par l’incompétence de son administration. Le directeur de la radio nationale David Doté Koïmara  préfère parler d’un « contrat social » entre le peuple et son président, on s’interroge sur le contenu de ce contrat. Les familles endeuillées ont-elles signé pour des infrastructures défaillantes ? Les élèves ont-ils accepté de risquer leur vie pour passer un examen ? Cette vision idyllique du lien entre gouvernants et gouvernés détonne avec la réalité des faits. L’explosion du transformateur montre des défaillances dans la gestion des infrastructures publiques, particulièrement dans le secteur de l’énergie, sous la coupe du ministre mafieux Bertrand Arthur Piri.

 

Pire encore, David Doté Koïmara ose invoquer un verset biblique, Romains 12:15, « Pleurez avec ceux qui pleurent », pour draper Touadéra d’une aura divine. Cette récupération éhontée de la foi chrétienne pour justifier l’inaction d’un régime est une profanation. Si le président pleure, c’est après avoir laissé des enfants mourir sous sa garde. Où était cette compassion quand l’ENERCA, sous la coupe du ministre Bertrand Arthur Piri, envoyait des techniciens mal formés réparer un transformateur en pleine journée d’examen ? Où était ce principe divin quand les pompiers, mal équipés, ont mis des heures à intervenir, laissant des élèves suffoquer dans les gaz toxiques ? Duteko-Himara, en citant les Écritures, ne fait que salir la mémoire des victimes pour mieux blanchir un régime corrompu.

 

Mais le comble de l’indécence arrive lorsque David Doté Koïmara s’en prend à ceux qui « descendent dans la rue » pour manifester. Il les accuse de « joie déplacée » et d’indifférence à la douleur des victimes. Quel toupet ! Ces manifestations, loin d’être des provocations, sont l’expression légitime d’une colère populaire face à un gouvernement qui a failli. Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) a dénoncé, lors d’une conférence de presse le 4 juillet 2025, « l’incompétence notoire » et le « cynisme criminel » des autorités. Des leaders de la société civile, comme ceux arrêtés lors d’une veillée en mémoire des victimes, ont tenté d’honorer les morts, mais ont été brutalisés par la police. Et David Doté Koïmara, au lieu de saluer leur courage, choisit de les vilipender pour mieux glorifier un régime qui réprime la douleur au lieu de l’apaiser. C’est une trahison pure et simple du rôle d’un journaliste.

 

Cet éditorial n’est pas seulement un échec professionnel ; c’est une honte morale. David Doté Koïmara, en tant que directeur de la Radio Centrafrique, avait l’occasion d’élever le débat, de donner voix aux familles, de demander des comptes. Au lieu de cela, il s’est fait le porte-voix d’un pouvoir qui instrumentalise la tragédie pour redorer son blason.  Cet éditorial ressemble davantage à un communiqué de presse présidentiel qu’à une analyse journalistique indépendante.

 

Le timing de cette prise de position pose aussi question. Publier un tel éditorial pathétique au lendemain d’une tragédie, sans laisser le temps aux familles de faire leur deuil, sans permettre aux enquêtes de déterminer les responsabilités, relève d’une précipitation douteuse

 

La profession journalistique exige une certaine distance avec le pouvoir, même en période de crise. David Doté Koïmara a fait le choix inverse : transformer son média en relais officieux du gouvernement. Cette confusion des rôles nuit à la démocratie centrafricaine et prive les citoyens d’une information fiable sur les enjeux qui les concernent.

 

Au final, cet éditorial révèle l’état inquiétant du journalisme d’État en République centrafricaine. Quand une tragédie devient prétexte à communication politique, quand des questions légitimes sont étouffées par la propagande, c’est tout le système qui s’affaiblit….

 

 

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