Patricia Mamadou : De l’employée modèle à la baronne de la mafia au ministère de l’Intérieur.
Bangui, 21 février 2024 (CNC).
Patricia Mamadou, autrefois une simple fonctionnaire de l’État, s’est élevée des rangs modestes de l’Administration pour devenir une figure aussi puissante que redouté en Centrafrique, incarnant la quintessence de la corruption, de la mafia et du pouvoir occulte qui gangrènent toutes les Administrations de la République centrafricaine.
Son ascension, marquée par une série d’alliances obscures et de manœuvres politiques audacieuses, révèle l’emprise croissante de sa mafia sur les institutions clés du pays, notamment au sein de l’armée, de la police et de la gendarmerie.
En tant que directrice du budget à la gendarmerie, Patricia Mamadou a été au cœur des décisions financières qui ont façonné, au côté de son mari Zéphirin, l’appareil sécuritaire de la nation pendant des années. Sa nomination ultérieure en tant que directrice administrative et financière au ministère de la Sécurité Publique a marqué une transition vers un nouveau domaine d’influence, où les enjeux étaient encore plus élevés et les opportunités de gain encore plus vastes et importantes.
Sa position de trésorière au sein du MCU, le parti au pouvoir, lui confère en plus une immunité tant judiciaire que diplomatique quasi absolue. Cette connexion politique la place au-dessus des lois et des règlements, lui permettant d’opérer en toute impunité, hyperprotégée par ses alliances politiques et ses relations privilégiées avec les plus hautes sphères du pouvoir, y compris le président putschiste Faustin Touadera lui-même.
Si son accession a atteint son apogée aujourd’hui, faut-il le rappeler, qu’elle a été l’aboutissement d’un fruit minutieusement préparé et mis en œuvre depuis 2015. Patricia Mamadou a joué un rôle crucial dans l’ascension de Touadera au pouvoir, lui apportant un soutien financier inestimable lors des élections de 2016. En retour, elle exerce aujourd’hui un contrôle indéniable sur le président putschiste, qui lui doit une dette politique et personnelle qu’il ne peut, en principe, facilement ignorer du jour au lendemain.
La nomination de son mari, Zéphirin Mamadou, au poste de chef d’État-major des armées, illustre l’étendue de son emprise sur les rouages du pouvoir. Cette décision stratégique consolide davantage son influence, plaçant un allié fidèle à la tête de l’appareil militaire et renforçant ainsi sa position au sommet de la hiérarchie politique et sécuritaire.
Patricia Mamadou, actuellement directrice des affaires financières au ministère de la Sécurité publique, a su étendre son influence au-delà des simples frontières de son poste, en se positionnant comme l’une des principales fournisseuses de l’État en matière d’habillement et d’équipements militaires. Les fonds alloués pour l’habillement des policiers, s’élevant à 400 millions dans le budget de l’État 2024, sont désormais entre ses mains, lui permettant de contrôler non seulement les vêtements de la police, mais aussi de l’armée nationale, y compris de la gendarmerie.
Mais ce n’est pas tout. Patricia Mamadou a su influencer et mettre en place une caisse noire, alimentée par les 92 millions de francs CFA issus du budget de la Direction Générale des Opérations qui est un organe de coordination des patrouilles de la police et de la gendarmerie. Cette somme qui représente une manne noire du ministère de la Sécurité publique est gérée directement par madame Patricia Mamadou et sa clique, représente une source de pouvoir et de richesse considérable, lui permettant de consolider son emprise sur les forces de l’ordre et de maintenir son influence sur les rouages de l’État.
Son ascension financière ne se limite pas à la fourniture d’habillements militaires et aux alimentations des forces de sécurité et de défense. Patricia Mamadou a également investi dans l’immobilier. Elle achète des immeubles au centre-ville, les détruit et reconstruit des nouveaux immeubles prestigieux dans la capitale, signes extérieurs de sa puissance croissante et de sa richesse accumulée grâce à ses activités illicites.
Le champ visuel de Patricia Mamadou porte plus loin en dehors de son ministère qui ne paie pas bien à ses yeux. Patricia Mamadou envisage désormais de se lancer dans l’arène politique, aspirant à devenir la prochaine députée du premier arrondissement de Bangui. Cette nouvelle dimension de son parcours illustre l’étendue de ses ambitions et son désir de consolider son pouvoir à travers toutes les sphères de la société centrafricaine.
Dans un pays rongé par la corruption et l’impunité, Patricia Mamadou incarne les défis auxquels est confrontée la République centrafricaine dans sa quête de stabilité et de démocratie. Son ascension fulgurante, de l’obscurité de l’administration à la lumière éblouissante de la mafia politique, souligne les failles béantes du système et la nécessité urgente de réformes profondes pour restaurer l’intégrité et la confiance dans les institutions de l’État.
Patricia Mamadou, de l’employée modèle à la baronne de la mafia au ministère de l’Intérieur, implanterait sa mafia sous une immunité parlementaire à l’Assemblée nationale en 2025.
Affaire à suivre.
Par Alain Nzilo
Directeur de publications
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