Panique à Obo : la population en débandade face à l’arrivée des mercenaires russes

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Panique à Obo : la population en débandade face à l’arrivée des mercenaires russes

 

Panique à Obo : la population en débandade face à l’arrivée des mercenaires russes
Les miliciens AZANDE ANI KPI GBE de Obo en formation par des mercenaires russes de la société Wagner sur le terrain de l’église catholique d’Obo. Les-miliciens-AZANDE-ANI-KPI-GBE-de-Obo-en-formation-par-des-mercenaires-russes-de-la-societe-Wagner Maxime Balalou : Porte-parole de la paix ou architecte de tromperies ?

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Obo, dans le Haut-Mbomou, est en chaos depuis l’arrivée de mercenaires russes, créant la panique au sein de la population qui se réfugie pour la plus part dans les forêts et dans les églises.

 

Depuis dimanche matin, la ville d’Obo, chef-lieu de la préfecture du Haut-Mbomou, dans le sud-est de la République centrafricaine, est plongée dans un désordre total. L’arrivée de mercenaires russes et de soldats des Forces armées centrafricaines (FACA) a terrifié les habitants, poussant la plupart à fuir vers la brousse ou à se regrouper dans des lieux comme les églises catholiques. La ville, autrefois vivante, est aujourd’hui presque vide , avec des écoles fermées, un marché à l’arrêt et un hôpital à peine opérationnel.

 

Une arrivée qui change tout

 

Tout a commencé dimanche dernier, quand un groupe de 24 hommes armés, composé de mercenaires russes et de soldats FACA, sur des motos, est entré dans Obo. Les mercenaires, au nombre de 12, se déplaçaient également à moto, accompagnés d’un même nombre de militaires centrafricains. Leur présence, avec des armes bien visibles, a tout de suite alarmé les habitants. En quelques heures, la ville s’est vidée. Hommes, femmes et enfants ont quitté leurs maisons pour trouver refuge dans les champs, les forêts ou dans des endroits comme les églises catholiques, où des dizaines de personnes se sont entassées.

 

Cette fuite générale n’est pas un simple réflexe de peur. Elle vient d’une information qui circulait depuis plusieurs jours dans le Haut-Mbomou. Selon cette rumeur, les mercenaires russes, venus de la ville de Mboki, à environ 100 kilomètres d’Obo, auraient pour but de désarmer de force les ex-miliciens azandés intégrés dans l’armée nationale. Cette nouvelle a suffi à terrifier tout le monde, tant les habitants redoutent les méthodes brutales souvent associées aux mercenaires du groupe Wagner.

 

Les ex-miliciens azandés au centre du problème

 

Les ex-miliciens azandés, environ 200 personnes, sont au cœur de cette crise. Ces anciens combattants, entraînés par les mercenaires russes et soi-disant intégrés dans les FACA selon le gouvernement, sont maintenant visés par une opération de désarmement. D’après ce qui se dit à Obo, les mercenaires russes ont pour mission de reprendre leurs armes, même si cela demande l’usage de la force. Ceux qui refuseraient risqueraient d’être arrêtés ou tués. Cette menace, bien réelle pour les habitants, a amplifié la peur générale.

 

Face à cela, plusieurs ex-miliciens ont décidé de commencer à rendre leurs armes pour éviter les ennuis. Ils sont allés voir le préfet, qui leur a donné des documents officiels prouvant qu’ils ont bien obéi. Mais ce choix, loin de les rassurer, les inquiète encore plus. Sans armes, ils se sentent sans défense, exposés dans un contexte où la sécurité est fragile. Certains ont peur d’être arrêtés pour rien, tandis que d’autres craignent des attaques de groupes rivaux ou même des mercenaires.

 

Une ville à l’arrêt

 

Obo, située à plus de 1 200 kilomètres de Bangui, est aujourd’hui une ville figée. Les écoles, en pleine période d’examens, sont fermées. Le marché, d’habitude bruyant et plein de monde, est désert. À l’hôpital, une partie des soignants est partie, laissant les patients dans une situation difficile. Seuls quelques employés restent pour maintenir un service minimum. Les rues, autrefois animées, sont maintenant silencieuses, caractérisées par l’absence de vie.

 

Ceux qui n’ont pas fui se sont regroupés dans des endroits jugés plus sûrs, comme les églises catholiques, où des familles entières s’abritent en espérant éviter des violences. D’autres, préférant rester loin de tout, se sont installés dans la brousse, dormant dehors ou dans des abris près de leurs champs. Cette fuite massive montre une peur profonde : celle de se retrouver pris dans un conflit entre les mercenaires russes, les FACA et les ex-miliciens azandés.

 

Un contexte tendu

 

L’arrivée des mercenaires russes à Obo s’inscrit dans un climat déjà très instable dans le Haut-Mbomou. La région, touchée par des années de conflits armés, vit dans la crainte constante de violences. Les mercenaires russes, présents en Centrafrique depuis plusieurs années, sont souvent vus par les habitants comme agissant sans faire de différence entre les gens, ce qui alimente la méfiance. Leur opération de désarmement, présentée comme un moyen de calmer cette région, est perçue comme une menace directe par les ex-miliciens et la population.

 

La peur des habitants s’appuie aussi sur des événements passés. Dans d’autres villes du pays, des opérations similaires menées par des mercenaires ont parfois tourné à la violence, avec des civils touchés. À Obo, ces souvenirs récents renforcent l’angoisse d’une population qui craint de payer le prix d’un conflit qui ne la concerne pas directement.

 

Une attente pesante

 

Depuis dimanche, Obo vit dans l’incertitude. Les mercenaires russes et les soldats FACA sont toujours dans la ville, mais aucun incident grave n’a été rapporté pour l’instant. Les ex-miliciens azandés, en grande partie désarmés, restent prudents, inquiets pour leur sécurité. Les habitants, dispersés dans la brousse ou regroupés dans les églises, espèrent un retour à la normale pour rentrer chez eux. Mais pour le moment, la peur domine, et la ville reste silencieuse, comme figée….

 

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