Obo à nouveau paralysé : pas d’école, pas de marché, pas d’hôpitaux, les grèves s’intensifient
La ville d’Obo, capitale provinciale du Haut-Mbomou, au sud-est de la République centrafricaine, sombre depuis trois jours dans le chaos. Grèves, couvre-feux, questionnements : un état d’urgence aux multiples facettes.
Obo, une ville folklorique de la préfecture du Haut-Mbomou, est actuellement plongée dans les ténèbres de la crise. Des tensions ont éclaté le 9 mars à la suite d’une altercation entre les Forces armées centrafricaines (FACA) et la famille d’un jeune du quartier AIM. Ce qui n’était au départ qu’un simple incident s’est envenimé, conduisant les FACA à imposer un couvre-feu strict, interdisant la circulation des motocyclistes et rythmant la ville de détonations assourdissantes.
Aussitôt, suite aux détonations intense d’armes, la ville, désormais prise entre deux feux, est paralysée : les écoles fermées, les marchés déserts et les rues vides. Les habitants, perplexes face à la brutalité inattendue des FACA, s’interrogent sur les raisons de cette répression soudaine, surtout après avoir salué l’arrivée de ce nouveau contingent militaire dans leur ville.
Pour exprimer leur désapprobation, les habitants ont déclenché des grèves, privant la ville de son activité économique vitale. En signe de solidarité, les commerçants locaux ont décidé de suspendre la vente de leurs produits, ce qui a encore affaibli la situation. Cependant, cette action de la population locale a suscité la désapprobation des fonctionnaires et agents d’ONG à Obo, la jugeant inappropriée.
En représailles, les fonctionnaires et agents des ONG ont également annoncé leur entrée en grève, amplifiant le chaos. Sans personnel soignant dans les hôpitaux, sans écoles, sans administration, les conséquences se font sentir à tous les niveaux. Une spirale de revendications qui, pour l’instant, ne montre aucun signe d’essoufflement.
Pour l’heure, des négociations sont en cours avec toutes les parties. La population locale réclame des explications sur les violences soudaines des FACA, tandis que les fonctionnaires cherchent à comprendre la réticence des commerçants à ouvrir leurs commerces. Pour l’instant, les FACA restent tranquilles dans leur base.
Il est à rappeler que pendant le couvre-feu instauré par les soldats FACA, au moins sept personnes ont été arrêtées et détenues dans un conteneur à la base de l’armée nationale. Ils ont été relâchés le lendemain, c’est-à-dire dimanche, soulevant encore plus de questions sur les actions des FACA.
La vile d’Obo, théâtre d’une crise complexe, cherche des réponses. Les négociations en cours font naître l’espoir d’une solution pacifique imminente.
Par Fidèle ZEGUINO
Correspondant du CNC dans le grand sud-est
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