Ndachima : une zone interdite à l’armée centrafricaine, révèle Dérant Lakoué
Bangui, CNC. “Une portion de notre territoire est devenue un État dans l’État”, a révélé mardi dernier l’ancien Premier ministre Énoch Dérant Lakoué, lors d’une conférence de presse du BRDC à Bangui. Le site aurifère de Ndachima, situé à 505 kilomètres de la capitale près de Bambari dans la Ouaka, échappe totalement au contrôle des Forces Armées Centrafricaines (FACA).
Une souveraineté confisquée à Ndachima
“Les FACA n’ont pas le droit de circuler dans tout notre pays, notamment à Ndachima. Même s’ils veulent seulement passer, entrer dans la zone et sortir de la zone, c’est interdit”, a expliqué l’octogénaire, visiblement ému. “Pas par le gouvernement de notre pays, mais par ceux qui exploitent”, précise-t-il, faisant allusion aux forces russes du groupe Wagner qui contrôlent la zone.
Une exploitation opaque à Ndachima
“Ça leur permettra de piller nos ressources naturelles, particulièrement l’or de Ndachima, des centaines de milliards de francs CFA”, dénonce Nicolas Tiangaye, président du CRPS. “Ils ne versent rien au trésor public. C’est votre argent, c’est notre argent. C’est tout cela qui est détourné”, ajoute-t-il.
Un précédent dangereux
“Une portion du territoire, moins d’une sous-préfecture, mais nos forces armées ne peuvent pas entrer là-dedans”, s’insurge Dérant Lakoué. “C’est comme si vous aviez une maison et qu’on vous interdisait d’entrer dans une des chambres. Vous êtes le chef de famille. Est-ce tolérable ? Et jusqu’à quand ça va continuer ?”
Le silence complice des autorités sur Ndachima
Martin Ziguelé, président du MLPC, établit un lien direct entre cette situation et la récente Constitution : “Cette constitution n’est pas l’expression de la volonté du peuple centrafricain, mais l’émanation d’un diktat de la Russie pour avoir la mainmise sur les ressources naturelles de la République Centrafricaine”.
Ndachima, une zone stratégique
Située dans la préfecture de la Ouaka, Ndachima représente l’un des plus importants gisements aurifères du pays. Cette zone, autrefois contrôlée par les groupes rebelles, est passée sous le contrôle des forces russes qui en assurent désormais l’exploitation exclusive, au détriment de l’État centrafricain.
Un enjeu de souveraineté nationale
“Vous tous, vous avez des maisons, vous dormez quelque part. Il y a un endroit où vous vivez ça avec la famille, vous mangez, il y a un endroit où vous allez dormir. On vous dit, vous n’avez pas le droit d’entrer. Je soumets ça à votre réflexion”, interpelle Dérant Lakoué.
La mise en garde de l’opposition
Pour le BRDC, la situation de Ndachima illustre parfaitement la perte progressive de la souveraineté nationale. “C’est une portion de notre territoire national qui échappe totalement au contrôle de l’État”, résume Nicolas Tiangaye, rappelant que cette situation est “sans précédent dans l’histoire du pays.”
Un appel à la réaction
Face à cette situation, l’opposition appelle à une prise de conscience collective. “La question n’est pas de savoir si nous sommes avec l’Est ou avec l’Ouest. La question est de savoir si nous sommes encore maîtres chez nous”, conclut Dérant Lakoué, appelant le gouvernement à “reprendre le contrôle de l’ensemble du territoire national”.
Pour l’heure, le gouvernement centrafricain n’a pas réagi à ces graves accusations. Le ministre des Mines et de la Géologie, Rufin Benam-Beltoungou, n’a pas répondu à nos sollicitations concernant les conditions d’exploitation de la mine de Ndachima.
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