Ndachima : Dix jeunes piégés par les mercenaires russes sur le chantier minier et enfermés depuis plusieurs jours dans des containers

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Ndachima : Dix jeunes piégés par les mercenaires russes sur le chantier minier et enfermés depuis plusieurs jours dans des containers

 

Ndachima : Dix jeunes piégés par les mercenaires russes sur le chantier minier et enfermés depuis plusieurs jours dans des containers

 

Rédigé le 22 septembre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

 Sur le site minier de Ndachima exploité par les Russes, des jeunes récupérant des graviers ont été arrêtés et enfermés dans des containers après avoir blessé un mercenaire russes et un russe noir.

 

Le site minier de Ndachima, situé à 60 kilomètres de Bambari dans la préfecture de la Ouaka, a été le théâtre de nouveaux affrontements entre des jeunes artisans miniers et les mercenaires russes qui exploitent cette mine d’or depuis 2018. Ces incidents du 18 et 19 septembre 2025 s’inscrivent dans un cycle de violences qui perdure depuis des années sur ce site stratégique.

 

L’origine de ces nouveaux troubles remonte à une pratique devenue courante dans toute la région : la récupération des graviers abandonnés par les machines d’extraction. Quand les compagnies minières exploitent les gisements aurifères, leurs machines rejettent des graviers considérés comme sans valeur commerciale. Ces résidus contiennent pourtant encore de petites quantités d’or que les populations locales tentent de récupérer pour survivre.

 

Cette activité de récupération est devenue l’une des principales sources de revenus pour les familles de Bambari et des villages environnants, y compris celles venant d’ailleurs. Chassées de leurs terres ancestrales par l’attribution de concessions minières aux compagnies étrangères, ces populations n’ont souvent d’autre choix que de fouiller les déchets des exploitations pour espérer trouver quelques grammes d’or.

 

C’est dans cet ordre d’idée que le 18 septembre dernier, une dizaine de jeunes sont entrés sur le site de Ndachima pour récupérer ces graviers. Cette pratique, bien qu’interdite par les exploitants russes, était tolérée tacitement depuis des mois. Mais cette fois-ci, les mercenaires russes présents sur le site ont décidé de durcir leur position. Informés de la présence de ces jeunes dans la mine, ils ont utilisé une machine pour boucher l’entrée, piégeant les intrus à l’intérieur.

 

Cette manœuvre a immédiatement provoqué la colère des autres jeunes présents aux alentours du site. Voyant leurs camarades bloqués dans la mine, ils ont organisé une action de protestation qui a rapidement dégénéré. Les manifestants ont attaqué les mercenaires présents, blessant un mercenaire russe avec une arme blanche.

 

L’affrontement a pris une tournure dramatique quand les jeunes se sont aussi attaqués à un “russe noir”. Cette appellation désigne les anciens rebelles centrafricains qui ont été formés et recrutés par les mercenaires russes pour les accompagner dans leurs opérations. Ces hommes, bien que centrafricains, sont perçus par les populations comme des collaborateurs des forces étrangères. L’un d’eux a été mortellement poignardé au cours de l’affrontement.

 

Face à cette escalade de violence et au décès de leur collaborateur, les mercenaires russes ont organisé une riposte immédiate. Le 19 septembre, vers quatre heures du matin, ils ont lancé une opération de bouclage du secteur pour arrêter les responsables des agressions de la veille.

 

Cette opération punitive s’est soldée par l’arrestation d’une dizaine de personnes. Mais au lieu de les remettre aux autorités judiciaires centrafricaines, les mercenaires ont choisi d’appliquer leurs propres méthodes. Ils ont enfermé les prisonniers dans des containers métalliques, méthode de détention particulièrement inhumaine compte tenu des températures élevées de la région.

 

Ces containers, normalement destinés au transport de marchandises, deviennent de véritables fours sous le soleil tropical. Y enfermer des êtres humains constitue une forme de torture qui peut rapidement devenir mortelle. Cette pratique témoigne du mépris total des mercenaires russes pour les droits humains les plus élémentaires.

 

Après cette détention dans des conditions inhumaines, les prisonniers ont été transférés vers Bambari. On ignore encore s’ils ont été remis aux autorités centrafricaines ou s’ils restent sous le contrôle des mercenaires russes. Cette incertitude sur leur sort ajoute à l’inquiétude des familles et de la population locale.

 

Cet incident de Ndachima s’inscrit dans un schéma qui se répète régulièrement sur les sites miniers contrôlés par des compagnies étrangères en République centrafricaine. Les populations locales, exclues des bénéfices de l’exploitation de leurs ressources naturelles, tentent de survivre en récupérant les miettes laissées par ces exploitations industrielles.

 

La situation devient particulièrement explosive quand ces populations désespérées se heurtent à des mercenaires armés qui n’hésitent pas à employer la force létale pour protéger les intérêts de leurs employeurs. Les autorités centrafricaines semblent impuissantes à réguler ces conflits qui opposent leurs propres citoyens à des forces étrangères sur le territoire national.

 

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