Minusca : Les révélations de Mamert Sinarizi sur le processus DDR en RCA
Bangui (Corbeau News Centrafrique): 08-01-2015. Il y a grincement des dents dans les sites de cantonnement des ex-Séléka, alors que la population elle, attend de voir ces Séléka démobilisés et réinsérés dans la vie active pour ce nom qui symbolise la terreur et de le danger de mort disparaisse. Seulement, tout se passe comme si le DDR unique porte de sortie dans cette situation traîne à venir. L’impatience gagne tous les milieux et le gouvernement est pointé du doigt. De quoi est-il réellement question, si la communauté internationale est là pour aider l’action gouvernementale dans ce sens. La Minusca, par la voix de son Officier en charge du DDR Mamert Sinarizi situe l’opinion lors de la traditionnelle conférence de presse initiée par la force onusienne, le mercredi 7 janvier 2015.
Si jusque-là, le processus DDR n’a commencé, à qui la faute? Cette question mérite bien d’être posée puisque que tout le monde en parle sans s’en faire une idée claire. Alors que l’on est d’accord que c’est la communauté internationale qui se charge de financer ce programme. Cependant, aujourd’hui, il y a grincement de dents dans les milieux concernés, notamment au sein des groupes armés qui se plaignent de la lenteur dans le processus.
En effet, rien n’a commencé. Contrairement aux attentes des uns et des autres vis-à-vis du Programme DDR (le Désarmement démobilisation et réinsertion des ex-combattants), la Minusca est plutôt appelée à intervenir en appui aux autorités de la transition dans le cadre d’un Accord politique qui, malheureusement, reste à déterminer. « Plusieurs programmes DDR ont eu lieu dans ce pays, mais qui sont basés sur un processus individuel. Or, le DDR n’est pas une caisse de distribution d’argent ; mais une stratégie de stabilisation. L’approche du DDR a changé. La nouvelle approche est communautaire et prend en compte le processus du relèvement global du pays. » a déclaré Mamert Sinarizi, Officier chargé du DDR de la Munisca lors de la conférence de presse qu’il a co-animé avec Mme Ikavi de la communication, les Lieutenant-colonel Franck Gnapié et Adolphe Munirakiza respectivement Porte-parole de la Police et Force militaire de la Minusca. Par conséquent, Mamert Sinarizi a précisé qu’« aujourd’hui, il n’y a pas un cadre politique légal pour le DDR en Centrafrique. A Brazzaville, il devrait avoir un Accord politique sur le désarmement, mais qui malheureusement n’a pu être signé pour des raisons propres aux parties-prenantes. Si cet accord avait été signé, ce serait dans ce cadre politique que la Minusca devrait intervenir sur la question du DDR. Aujourd’hui, la Minusca ne peut pas se levé de tue-tête pour aller désarmer des gens qui ont leurs leaders politiques. Non ! Peut-être que les négociations de Forum de Bangui déboucheront sur un cadre politique sur le désarmement pouvons permettre à la Minusca d’appuyer le gouvernement dans ce sens. »
Mamert Sinarizi a saisi cette occasion pour faire un éclairage sur la question des éléments de la Séléka cantonnés sur les sites des camps Beal, Rdot et Bss à Bangui. Selon lui, ce chapitre n’a rien à voir avec la mission de la Minusca : « Le regroupement des ex-Séléka au Camp Beal, Bss et Rdot n’a rien à voir avec le cantonnement qui a ses normes. Il s’agissait d’une décision de l’ancienne MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) prise en commun accord avec les autorités de l’époque du temps du président Djotodia. Ce regroupement avait pour but de trouver un endroit pour caser les combattants de l’ex-Séléka qui n’ont pas d’endroit où habiter à Bangui et qui errent partout. Aussi, il a été question de les faire regrouper et permettre un niveau de sécurité dans la capitale. Donc, ce regroupement n’avait aucune vision de l’avenir. » a-t-il affirmé.
Toutefois, au titre d’assistance, la Minusca ne saurait lésiner sur sa disponibilité à œuvrer à la recherche d’une solution apaisée à ce problème. « La Minusca n’est pas indifférente du sort des combattants regroupes dans des sites. Nous avons fait une offre d’assistance à ces gens-là. Seulement, pour être efficace, nous avons demandé à ce qu’ils acceptent de quitter les casernes et qu’ils soient relocalisés ailleurs pour une meilleure assistance. Malheureusement, ils ont accepté dans un premier temps, mais ont fini par rejeter l’offre, exigeant plutôt au gouvernement de leur payer une compensation au titre des mois de cantonnement. A ce niveau, nous savons que le gouvernement est en discussion avec eux et on attend la suite de ces négociations pour voir comment accompagner le gouvernement. » a-t-il conclu.
Cette version de la Minusca laisse cependant croire qu’il y aurait certains responsables des groupes armés qui n’ont pas intérêt à aller véritablement vers le DDR pour s’enrichir sur le dos des bénéficiaires cantonnés dans les sites comme les ex-Séléka ou regroupés ailleurs comme les Anti-balaka. Le temps est venu pour ceux-là, avec l’appui du gouvernement de créer le cadre politique, à travers un Accord de désarmement, afin que la Minusca déroule le programme DDR et que la paix revienne durablement en RCA.
CNC / Bangui / Fred Krock.