Miliciens Azandés recyclés à Zemio : la ‘discipline militaire’ laisse place à la terreur

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Miliciens Azandés recyclés à Zemio : la ‘discipline militaire’ laisse place à la terreur

 

Miliciens Azandés recyclés à Zemio : la ‘discipline militaire’ laisse place à la terreur
marche_organisee_par_les_milicien_azand_a_zemio – Zemio au bord de la guerre communautaire

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À Zemio, dans le Haut-Mbomou, le calme n’existe plus. Des miliciens Azandés, hier rebelles, aujourd’hui intégrés aux FACA selon le gouvernement, sèment la peur chez les civils, surtout les musulmans. Le ministre Bruno Yapandé, à la tête d’une délégation ministérielle à Zemio, promet la “discipline militaire”, mais sur le terrain, c’est une tout autre réalité qui domine.

 

En effet, dans les différentes localités du Haut-Mbomou, notamment à Zemio, Mboki, Rafaï, Djema, c’est la descente aux enfers. Cette préfecture, déjà fragile, est devenue un champ de ruines sous le contrôle de miliciens Azandés que le gouvernement centrafricain a décidé d’enrôler dans les Forces armées centrafricaines (FACA). Ces hommes, hautement criminels et lourdement armés, tiennent aujourd’hui la région d’une main de fer. Et qui souffre ? La population civile, surtout la communauté musulmane, qui subit des exactions inimaginables : maisons brûlées, pillages, violences ciblées. Ça ne s’arrête pas, ça empire. Pendant ce temps, le ministre de l’Administration du territoire, Bruno Yapandé, en visite officielle à Zemio, sort une phrase qui sonne presque comme une blague : “La règle militaire va s’appliquer”. Mais pour qui ? Et pour quoi faire ?

 

Revenons aux faits. À Zemio, les miliciens Azandés, dorénavant baptisés Wagner ti Azandé, ne se contentent pas de “maintenir l’ordre”. Ils contrôlent tout : les routes, les marchés, les vies. Le gouvernement de Bangui, sous Faustin-Archange Touadéra, a eu l’idée de les intégrer aux FACA pour soi-disant les calmer, les encadrer. Mais sur le terrain, c’est une autre histoire. Ces types, habitués à semer la terreur, n’ont pas changé leurs habitudes du jour au lendemain. Et pour cause : ils n’ont reçu aucune formation sérieuse. On leur a donné un uniforme, une arme officielle, et on les a lâchés dans la nature. Résultat ? La population musulmane, déjà vulnérable dans cette zone, paie le prix fort. Des témoignages vérifiés parlent d’attaques ciblées, de familles chassées, de morts qu’on ne compte même plus.

 

Le ministre Bruno Yapandé, lui, est allé à Haut-Mbomou fin février pour parler. Il a dit : “Nous sommes venus expliquer à la population ce qui s’est passé en matière de discipline militaire. […] Pour ceux qui sont déclarés responsables, la règle militaire va s’appliquer”. Ça sonne bien, ça donne l’impression que tout va rentrer dans l’ordre. Mais qui croit encore à ça ? Une armée digne de ce nom, ça se construit avec de la discipline, du respect des droits humains, des règles claires. Pas en prenant des miliciens qui ont passé des années à piller et tuer, en les badigeonnant d’un vernis militaire. Surtout quand on sait que les mercenaires russes de Wagner, présents à Bangui et ailleurs, ont leur part dans ce chaos. Ce sont eux qui entraînent et forment ces voyous, ou plutôt qui les arment sans leur apprendre quoi que ce soit sur la discipline militaire. À Bria, à Bambari, on a vu des miliciens reconvertis en “soldats” agir comme avant : brutalité, extorsion, zéro retenue. À Zemio, Mboki, Rafaï, Djema, c’est pareil, en pire.

 

Le problème, c’est que le gouvernement sait tout ça. Ils ne sont pas dupes. Ces miliciens, ils les ont recrutés parce qu’ils n’avaient pas d’autre choix : l’armée régulière est faible, les caisses sont vides, et les rebelles menacent partout. Mais au lieu de régler le fond du problème,  former une vraie force, disciplinée, qui protège les civils,  ils camouflent. Ils balancent des déclarations ronflantes pour faire croire que tout est sous contrôle. “La règle militaire va s’appliquer”, vraiment ? À qui ? Aux miliciens qui cassent des bras et des jambes comme avant, sauf qu’ils portent un béret FACA maintenant ? Ou aux civils qui, eux, n’attendent plus rien, sinon un miracle pour survivre ?

 

Parce que les civils, à Zemio, ils sont coincés. Ils voient ces “soldats” débouler, racketter, punir, et ils savent que personne ne viendra les protéger. La communauté musulmane, en particulier, est devenue une cible facile, prise entre les milices recyclées et l’incapacité de Bangui à tenir ses promesses. Le ministre peut parler de discipline autant qu’il veut, mais sans formation, sans volonté réelle, ça reste des mots. Wagner, censés être des pros, ne font qu’enfoncer le clou : ils jettent ces miliciens sur le terrain comme des armes vivantes, sans se soucier de ce qu’ils laissent derrière. Et derrière, c’est une catastrophe : des villages vidés, des familles brisées, une région qui sombre.

 

Alors, oui, le gouvernement tente de sauver la face. Ils envoient des ministres, ils promettent des enquêtes, des sanctions. Mais à Zemio, personne n’y croit plus. Les civils n’attendent pas la “règle militaire” – ils attendent juste que ça s’arrête. Et pendant ce temps, ce système bancal, qui mélange miliciens sans foi ni loi et discours creux, continue de tourner. Une vraie catastrophe, orchestrée par un pouvoir qui sait, mais qui préfère fermer les yeux.

 

 

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