Maxime Balalou ivre de panafricanisme : quand le Tchad devient le nouveau sauveur de Bangui

Rédigé le 01 octobre 2025 .
Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC).
Le ministre Maxime Balalou transforme N’Djamena en bienfaiteur de la paix centrafricaine après des années d’accusations mutuelles, dévoilant les contradictions d’un régime à la dérive diplomatique.
Le 1er septembre 2025, l’ex-détenu et Kitandaire Maxime Balalou a livré une performance digne des grands moments de l’opportunisme politique africain. Interrogé par l’un des journalistes présents à la conférence de presse sur les critiques de Jean-François Akandji Kombé concernant le soutien tchadien à l’accord de paix, le ministre s’est lancé dans une apologie du Tchad qui confine au ridicule tant elle contraste avec l’historique conflictuel entre Bangui et N’Djamena.
“Hier, on accusait le Tchad. Par-ci, par-là, que le Tchad est derrière, le Tchad déstabilise notre pays”, reconnaît candidement Balalou avant d’opérer un revirement spectaculaire. Cette franchise involontaire mérite d’être soulignée : le ministre admet que son propre gouvernement accusait hier le Tchad de déstabilisation. Mais les temps changent, les alliances aussi, et l’amnésie diplomatique fait des miracles.
Le voilà qui découvre soudainement les “liens séculiers” avec le voisin tchadien : “Nous avons des liens séculiers avec le Tchad. On est liés par l’histoire. Vous savez, à la frontière, on est à une frontière de milliers de kilomètres où les gens pratiquement ne parlent d’autre part la même langue”. Cette géopolitique approximative, où la proximité linguistique justifierait l’intervention étrangère, dévoile une conception pour le moins fantaisiste de la souveraineté nationale.
Maxime Balalou pousse l’effronterie jusqu’à transformer le Tchad en chevalier blanc de la paix centrafricaine : “Et si aujourd’hui, le gouvernement tchadien participe pour régler les questions sécuritaires dans notre pays, soutient. Mais c’est une très bonne chose pour les Centrafricains”. Cette métamorphose subite du “déstabilisateur” d’hier en “pacificateur” d’aujourd’hui illustre parfaitement l’opportunisme du régime Touadéra.
Le ministre Maxime Balalou monte ensuite sur ses grands chevaux pour fustiger les critiques du Professeur Jean-François Akandji-Kombé: “Quel est ce compatriote qui va causer comme une ingérence intérieure le fait que le Tchad participe à consolider la paix dans notre pays en apportant ce soutien ? Vous imaginez un peu comment peut-on regarder ces types de réactions ?”. Cette indignation de commande masque mal l’embarras gouvernemental face aux questions légitimes sur les contreparties de ce soutien tchadien providentiel.
Mais c’est dans sa tirade panafricaniste que Maxime Balalou atteint des sommets de grandiloquence creuse. “C’est terminé. Nous ne sommes plus à la colonisation, vous le savez bien. C’est terminé. Aujourd’hui, les peuples africains sont debout, sont réveillés. Nous voulons disposer de nous-mêmes”, proclame-t-il avec une conviction touchante.
Cette rhétorique de l’émancipation africaine sonne particulièrement faux dans la bouche d’un ministre dont le gouvernement survit grâce aux mercenaires russes et au soutien militaire rwandais . Prétendre à l’autodétermination quand on dépend entièrement des béquilles étrangères pour se maintenir au pouvoir relève de la pure comédie politique.
Le porte-parole gouvernemental persiste dans cette voie : “Et maintenant, beaucoup de pays africains ont compris que leur destin était eux-mêmes. Nos destins ne dépendent plus d’un pays ou d’un leader étranger, non. Nous affirmons notre destinée nous-mêmes”. Cette déclaration d’indépendance tardive prête à sourire quand on mesure la dépendance abyssale de la Centrafrique vis-à-vis de ses “partenaires” stratégiques successifs.
Le ministre Maxime Balalou conclut sa charge par un verdict sans appel contre les détracteurs du soutien tchadien : “Et c’est pour cette raison que regardez ce qui se passe en Afrique. Et aujourd’hui, si certaines personnes considèrent que l’action que le Tchad a mené pour amener la paix dans nos pays est une ingérence intérieure, ces personnes se trompent diamétralement”.
Cette formule péremptoire traduit l’incapacité chronique du régime Touadéra à accepter la moindre critique sur ses alliances de circonstance. Plutôt que de reconnaître les zones d’ombre de cette coopération tchadienne, Balalou préfère disqualifier d’emblée ses détracteurs comme des esprits rétrogrades incapables de saisir les subtilités géopolitiques africaines.
Cette métamorphose du Tchad en sauveur de la Centrafrique interroge sur les véritables motivations de ce revirement spectaculaire. Hier accusé de tous les maux par Bangui, N’Djamena devient aujourd’hui l’artisan providentiel de la paix centrafricaine. Quels engagements secrets le gouvernement Touadéra a-t-il pris pour bénéficier de ce précieux soutien dans la signature de l’accord avec l’UPC et les 3R ?
Cette question centrale reste soigneusement évitée par Balalou, trop occupé à chanter les louanges de la “coopération fraternelle” tchadienne. Cette omission délibérée des contreparties de l’aide étrangère traduit une conception particulièrement opaque de la gouvernance démocratique.
CONTACTER CORBEAU NEWS CENTRAFRIQUE
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com
Rejoignez notre communauté
Chaine officielle du CNC
Invitation à suivre la chaine du CNC
Note : les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC