Le surcoût a dérapé. Selon Le Canard enchaîné, les opérations extérieures (les Opex) principalement au Mali et en Centrafrique, ont entraîné un surcoût bien plus important que ce qui était prévu. “D’après les derniers calculs, ce surcoût s’élève à 1,2 milliard d’euros. Or, dans la loi de finances 2014, seuls 450 millions d’euros ont été affectés aux Opex et à leur surcoût”, explique Le Canard. Traduction : en 2014, le coût des guerres au Mali et en Centrafrique a triplé par rapport aux prévisions gouvernementales.
Problème : les caisses du ministère de la Défense sont vides. L’hebdomadaire raconte que la direction générale de l’armement a annulé plusieurs commandes militaires (notamment les commandes de missiles qui devaient armer les sous-marins nucléaires d’attaque). Mieux : la loi de programmation militaire 2014-2015, votée en décembre 2013, n’est pas vraiment financée. Estimée à 183,9 milliards d’euros (un record), cette loi de programmation devait notamment être financée par des “ressources exceptionnelles” (Rex) d’un montant de 6,1 milliards d’euros. Parmi les ressources exceptionnelles, il y a notamment les ventes de biens immobiliers appartenant au ministère de la Défense et la vente de fréquences hertziennes 700 MHz aux opérateurs de téléphonie mobile.
Sauf que, là encore, les ressources attendues sont moins élevées que ce qui était prévu : rien que sur l’année 2014, les ressources extérieures n’ont rapporté que 190 millions d’euros sur les 1,7 milliards attendus. Et le gouvernement ne pourra finalement pas compter sur les ventes de fréquences hertziennes pour financer sa loi, puisque ladite vente ne pourra pas avoir lieu avant la conférence internationale des télécommunications qui ne doit se réunir qu’en… novembre 2015.
En résumé, le coût des interventions militaires au Mali et en Centrafrique a triplé, et la loi de programmation militaire n’est plus financée. De quoi alimenter un peu plus un déficit budgétaire bientôt hors de contrôle.
Source:
– “La Défense malade du tiroir-caisse”, Le Canard enchaîné n°4893, 06.08.2014