Madagascar chasse son président pour des coupures d’eau et d’électricité,  et les Centrafricains, eux, acceptent tout et le Président, gonflé par Wagner, veut briguer un troisième mandat

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Madagascar chasse son président pour des coupures d’eau et d’électricité,  et les Centrafricains, eux, acceptent tout et le Président, gonflé par Wagner, veut briguer un troisième mandat

 

Madagascar chasse son président pour des coupures d’eau et d’électricité, et les Centrafricains, eux, acceptent tout et le Président, gonflé par Wagner, veut briguer un troisième mandat
Des résidents et des manifestants applaudissent et brandissent des banderoles alors qu’ils se rassemblent pour un rassemblement de la société civile devant l’hôtel de ville d’Antananarivo, le 13 octobre 2025.

 

Rédigé le 14 octobre 2025 .

Par : la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique (CNC). 

Madagascar vient de connaître sa cinquième crise politique depuis l’indépendance en 1960. Le président Andry Rajoelina, réélu en 2023 après avoir muselé toute opposition, a quitté le pouvoir dans les mêmes conditions que son prédécesseur : à bord d’un avion français. La cause ? Des coupures d’eau et d’électricité, ainsi que la corruption systémique au sein des institutions.

 

Tout a commencé le 26 septembre 2024, lorsque des milliers de jeunes Malgaches sont descendus dans les rues d’Antananarivo pour agiter leurs portables comme des torches, afin de protester contre les coupures d’eau et d’électricité, ainsi que pour dénoncer la corruption systémique au sein des institutions et la pauvreté extrême qui touche une grande partie de la population.

 

La situation a basculé le weekend dernier. Andry Rajoelina a dénoncé samedi “une tentative de prise du pouvoir illégale actuellement en cours”, tandis que l’unité militaire Capsat, qui avait joué un rôle clé lors de sa première accession au pouvoir, s’est retournée contre lui. Sous la pression de “Gen Z Madagascar”, un collectif lancé mi-septembre sur les réseaux sociaux, le président a finalement été contraint de fuir.

 

Cette histoire malgache devrait interpeller profondément les Centrafricains. Parce que si on compare la situation à Madagascar avec ce qui se passe en Centrafrique, les Malgaches ont chassé leur président pour des problèmes que les Centrafricains vivent quotidiennement depuis des années sans jamais réagir.

 

Des coupures d’eau et d’électricité ? À Madagascar, cela a suffi pour déclencher des manifestations massives qui ont renversé un président. Mais en Centrafrique, l’électricité n’existe pratiquement pas. L’eau courante est un luxe que seule une minorité de Bangui peut s’offrir. Et pourtant, personne ne manifeste. Personne ne descend dans les rues. Les Centrafricains acceptent cette situation comme une fatalité.

 

Pendant dix ans, le régime Touadéra a fait des promesses sur l’électricité : “On va rétablir”, “On va arranger”, “Ça va marcher bientôt”. Dix ans de promesses vides. Dix ans d’attente. Et la situation ne fait qu’empirer de jour en jour. Les quelques heures d’électricité que Bangui recevait auparavant à l’époque de la transition ont diminué. Les coupures sont devenues la norme. Et les Centrafricains continuent à attendre patiemment.

 

Si on parle de corruption à Madagascar, qu’est-ce qu’on dira de la Centrafrique ? Chez nous, c’est le palais des corrupteurs. C’est le royaume de la corruption en Afrique. La Centrafrique est classée parmi les pays les plus corrompus au monde. Les dirigeants volent, détournent, commettent des crimes économiques en toute impunité. Et que font les Centrafricains ? Ils disent “tant pis, on vit avec”.

 

Les gens volent ? Tant pis, on vit avec. Les gens détournent ? Tant pis, on vit avec. Les gens commettent des crimes ? Tant pis, on vit avec. Il n’y a personne pour lever le doigt. Personne pour dire non. Personne pour exiger des comptes. Les Centrafricains ont accepté de vivre dans la corruption, la misère, l’insécurité, sans jamais se révolter.

 

Pourquoi cette différence entre les Malgaches et les Centrafricains ? Pourquoi les Malgaches descendent dans les rues pour des coupures d’eau et d’électricité, alors que les Centrafricains acceptent de vivre sans eau, sans électricité, sans services publics, sans rien ?

 

La réponse tient en un mot : Wagner. Les Centrafricains ont peur de Wagner. Ils disent que Wagner va prendre les gens, les torturer, les tuer. Cette peur paralyse toute velléité de protestation. Le régime Touadéra, protégé par les mercenaires russes, a instauré un climat de terreur qui empêche les Centrafricains de revendiquer leurs droits.

 

Mais cette peur n’explique pas tout. Il y a aussi une absence de conscience collective, une résignation face à l’injustice, un manque de solidarité qui font que chaque Centrafricain souffre individuellement sans jamais se joindre aux autres pour exiger le changement.

 

Au Kenya, s’il y a une coupure d’électricité de deux heures, les manifestations éclatent immédiatement. Les gens descendent dans les rues, protestent, et très rapidement le gouvernement règle la situation. Au Sénégal, pareil. Au Madagascar, pareil. Partout en Afrique, les populations se mobilisent quand leurs conditions de vie se détériorent.

 

Mais en Centrafrique, quand le gouvernement fait n’importe quoi, les gens disent “pardon”. Imaginez : au marché Combattant, dans le huitième arrondissement, le gouvernement est arrivé sans préavis, a déguerpir les commerçants, a cassé leurs boutiques, a frappé les gens, et personne n’a levé le petit doigt pour dire “non, ce n’est pas normal”. Les gens ont tout accepté sans broncher.

 

C’est incroyable. Le gouvernement, protégé par Wagner, se croit tout-puissant. Il terrorise le peuple centrafricain. Les Centrafricains sont terrorisés et n’osent plus revendiquer leurs droits, n’osent plus exiger que leurs dirigeants rendent des comptes.

 

Mais il faut comprendre que tout a sa limite, sa fin. Toute dictature a sa fin, tôt ou tard. Si ce n’est pas demain, c’est après-demain. Ça va finir. Et la fin sera probablement violente pour Touadéra et son clan.

 

Ce qui se passe à Madagascar devrait servir de leçon. Andry Rajoelina croyait qu’il pouvait tout faire. Il avait muselé l’opposition, truqué les élections, installé son pouvoir. Mais quand le peuple en a eu assez, quand la jeunesse malgache s’est mobilisée, tout s’est effondré en quelques jours. Rajoelina a dû fuir comme son prédécesseur.

 

Touadéra devrait méditer cet exemple. Lui aussi croit qu’il peut tout faire grâce à Wagner. Lui aussi truque les élections, musèle l’opposition, terrorise le peuple. Mais un jour, quand les Centrafricains en auront vraiment assez, quand la coupe sera pleine, quand la jeunesse centrafricaine se réveillera comme la “Gen Z Madagascar”, tout peut basculer très rapidement.

 

Et ce jour-là, Touadéra fuira probablement comme Rajoelina. Peut-être aussi à bord d’un avion des Wagner, peut-être vers un autre pays. Mais il fuira. Et ses deux épouses officielles qu’il brandit à tout moment, au lieu de lui donner de bons conseils, ne lui disent rien. Elles pensent que demain elles seront libres, qu’elles ne seront pas tenues responsables. Mais elles se trompent.

 

Demain, elles aussi seront considérées comme complices de la situation. Hormis les nombreuses maîtresses, les deux épouses officielles de Touadéra seront inculpées pour complicité avec ce régime criminel. Parce qu’elles ont profité de la situation, elles ont vécu dans le luxe pendant que le peuple souffrait, elles ont fermé les yeux sur les crimes commis par le régime.

 

La leçon de Madagascar est claire : un peuple peut renverser un président, même un président qui contrôle l’armée, même un président qui a truqué les élections. Quand le peuple en a assez, quand il se mobilise massivement, aucun régime ne peut résister.

 

Wagner ne peut pas terroriser éternellement 5 millions de Centrafricains. Si les Centrafricains se mobilisent massivement comme les Malgaches, Wagner ne pourra rien faire. Les mercenaires russes ne peuvent pas tirer sur des foules de centaines de milliers de personnes dans les rues. Et si jamais ils le faisaient, la communauté internationale devrait réagir.

 

La société civile centrafricaine doit s’activer comme on l’a vu au Sénégal, comme on le voit à Madagascar. Les jeunes Centrafricains doivent s’organiser comme la “Gen Z Madagascar”. Ils doivent utiliser les réseaux sociaux pour mobiliser, pour coordonner, pour créer un mouvement de masse qui exigera le départ de Touadéra et la fin de l’occupation russe.

 

Madagascar vient de montrer la voie. Un peuple peut se soulever et chasser un dictateur. Les Centrafricains doivent s’inspirer de cet exemple. Leur tour viendra. Tôt ou tard, ils se réveilleront. Et ce jour-là, Touadéra et son clan devront rendre des comptes.

 

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