L’horreur à l’OCRB : un enfant de 15 ans battu, piétiné, humilié sous les yeux des parents, la police centrafricaine à la dérive

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Le 12 mars 2025, un adolescent de 15 ans, Salé Abakar , fils de Mahamat Abakar, a été sauvagement torturé par huit policiers de l’Office central pour la répression du banditisme (OCRB) à Bangui. Cette violence gratuite, infligée sous le regard impuissant de ses parents, révèle une police en perdition.
Tout a commencé Le 11 mars 2025 quand Mahamat Abakar, ancien directeur général du Trésor et actuel coordonnateur du projet Agir, financé par la Banque mondiale, est arrêté à son bureau à Bangui. Un commando de l’OCRB, dirigé par le directeur adjoint de l’unité surnommé « Missile 2 , l’emmène au poste sans fournir d’explication claire. Pourquoi cet homme, connu pour son intégrité, est-il soudain traité comme un criminel ? La question reste sans réponse, et c’est le début d’une tragédie qui va s’aggraver au fil du jour.
Pourtant, le lendemain, 12 mars, l’épouse de Mahamat Abakar, madame Zara Salé Djidalbaye, colonel de la douane centrafricaine, est aussi arrêtée à son tour à l’OCRB sur décision directe du directeur général de la police Bienvenu Zokoué.
Pendant ce temps, le fils du couple, Salé Djidalbaye , un adolescent de 15 ans, accompagne le chauffeur de la famille vers 18 heures pour apporter de la nourriture à monsieur Mahamat Abakar, son père. Arrivés sur place, ils sont accueillis par quatre policiers. Le garçon, Salé Djidalbaye , avec tout le respect, explique qu’il est venu remettre de la nourriture à son père. Les agents le laissent entrer, et il remet la nourriture à Mahamat Abakar. Une fois le repas terminé, l’adolescent récupère les assiettes et les ustensiles, puis retourne à la voiture. Là, il attend avec le chauffeur, pensant que sa mère, encore à l’intérieur, va bientôt les rejoindre.
Mais les minutes passent, et rien ne se passe. Le garçon et le chauffeur restent près du véhicule, sans bouger, comme figés par l’incertitude. Ils discutent, peut-être, ou observent les allées et venues, espérant un signe de la mère. Pendant ce temps, à l’intérieur, elle est toujours en interrogatoire, sans que personne ne prenne la peine d’informer son fils de la situation. Dehors, un policier remarque leur présence prolongée. Avec une impatience teintée d’agressivité, il s’approche : « C’est fini, vous avez ramené les assiettes, tout est fait, vous devez partir maintenant ».
L’adolescent, inquiet mais déterminé, répond avec franchise : « Non, on attend maman. Elle est à l’intérieur, on l’attend ». Ces mots, simples, reflètent l’espoir d’un enfant qui croit encore que les choses vont s’arranger. Le policier, au lieu de rassurer, entre dans le bâtiment. Là, on lui dit quelque chose – peut-être que la mère est en garde à vue, peut-être autre chose. Mais lorsqu’il ressort, il ne dit pas la vérité au garçon. À la place, il lâche, d’un ton sec : « Votre mère rentrera demain. Ce n’est pas possible aujourd’hui, rentrez chez vous ».
Le garçon, désemparé, sent monter une frustration légitime. « Vous arrêtez mon père hier, et maintenant vous dites que ma mère ne sortira pas aujourd’hui. Qu’est-ce qu’ils ont fait ? ». Sa voix tremble peut-être, mais sa question est celle de n’importe quel enfant confronté à l’injustice. Il ne défie pas, il cherche à comprendre. Pourtant, pour le policier, ces mots sont une provocation.
Tout bascule en un instant. L’agent attrape le garçon par le col de sa chemise, avec une violence soudaine, et lui dit qu’il ne va pas rentrer aujourd’hui. L’adolescent, surpris, se débat pour se libérer, un réflexe naturel face à une agression. Mais ce geste déclenche une tempête. Un deuxième policier accourt, et les deux hommes commencent à frapper le garçon. Des coups de poing, des gestes brutaux, sans retenue. Le jeune, malgré son énergie, n’a aucune chance. Depuis l’intérieur, six autres agents assistent à la scène. Au lieu d’intervenir pour calmer les choses, ils se joignent à la mêlée. « C’est quoi ça ? » lancent-ils, comme si l’adolescent était une menace. Huit policiers, maintenant, s’acharnent sur lui.
Ce qui suit est une descente dans l’horreur. Ils le rouent de coups, le jettent à terre, le piétinent avec une sauvagerie indescriptible. Les témoins, des passants et des personnes présentes à l’OCRB ce soir, sont pétrifiés. « Ils l’ont tapé, tapé, jusqu’à ce qu’il tombe, et même là, ils ont continué à l’écraser », raconte l’un d’eux interrogé par la rédaction du CNC. Le garçon, à peine conscient, n’est plus qu’un corps sous les bottes de ces hommes en uniforme.
Certains spectateurs, révoltés, osent interpeller les policiers. « Qu’est-ce qu’il a fait, ce petit ? », demandent-ils. Un capitaine de police, au lieu de répondre intelligemment, répond malheureusement avec arrogance : « C’est un gamin mal éduqué, il faut le corriger. ». Corriger ? Une autre personne parmi les badauds dit réagit au propos du policier : « Ce n’est pas une correction, c’est de la torture ! C’est un enfant ! Une gifle aurait suffi, mais là, vous le détruisez ! S’il est blessé, vous direz quoi ? ». Ces mots, pleins de bon sens, tombent pourtant dans le vide.
Au même moment, les policiers bousculent l’adolescent pour le mettre dans les geôles. Un autre officier, de loin, ordonne aux agents de lui enlever son pantalon avant de le mettre au cachot. Mais un commandant, prend la parole, et ses mots glacent le sang. Cet officier, dans un mélange de mépris et de cruauté, tranche : « Non, laissez-lui son pantalon. Jetez-le comme ça dans la cellule, qu’il ait chaud, qu’il comprenne ». Et ainsi, pour rien – pour une question, pour un réflexe d’enfant –, l’adolescent est traîné dans une cellule, « jeté » comme un objet, selon les témoins. Dans l’obscurité du cachot, il reste seul avec sa douleur et sa peur.
Ce n’est que vers 22 heures, 4 heures après cette brutalité insensée, qu’un lieutenant de police décide d’agir. « C’est trop », dit-il, peut-être le seul à réaliser l’ampleur de l’injustice. Il ouvre la cellule et ordonne au garçon de partir. « Rentre chez toi », lui dit-il. Mais rentrer comment ? À 15 ans, blessé, traumatisé, dans la nuit de Bangui ? L’adolescent n’a pas le choix. Il quitte les lieux, laissant derrière lui un endroit qui n’a rien d’un commissariat, mais tout d’un lieu de cauchemar.
Le lendemain, heureusement sa mère est libérée, un maigre soulagement dans cette tempête. Le garçon, lui, est conduit à l’hôpital. Les médecins découvrent des blessures graves : des douleurs physiques intenses, des troubles de la vision, des traumatismes qui nécessitent deux jours d’hospitalisation. Les frais médicaux, bien sûr, sont à la charge de la famille. L’État, qui emploie ces agents, qui tolère leurs excès, ne prend aucune responsabilité. Et les blessures psychologiques ? Elles pourraient marquer cet adolescent pour des années, peut-être pour toujours. Comment faire confiance au monde quand ceux censés vous protéger vous traitent comme un ennemi ?
Cette affaire est une plaie ouverte pour la Centrafrique. Ces huit policiers, et les officiers qui les ont couverts, ne sont pas des défenseurs de l’ordre. Ce sont des brutes, des voyous déguisés en agents de l’État, qui salissent l’uniforme qu’ils portent. Leur commandant, qui a ordonné qu’on « jette » un enfant en cellule, est tout aussi coupable. Pourtant, il faut le dire : tous les policiers ne sont pas comme eux. Ce lieutenant, qui a libéré le garçon, montre qu’il existe encore des individus capables de droiture. Mais leur présence est noyée par l’impunité, par le silence des autorités, par un système qui laisse la violence prospérer.
Que dire d’un pays où un adolescent de 15 ans peut être battu, piétiné, enfermé, pour avoir posé une question ? Que dire d’une police qui, sous les yeux d’une mère interrogée et d’un père détenu, s’acharne sur leur enfant sans raison ? Ce pays est à la dérive, livré à une anarchie où l’uniforme devient une arme contre les citoyens. Sans justice, sans responsabilité, la confiance entre le peuple et ses institutions s’effondre.
Pour tous ceux qui ont assisté à la scène ce soir, ils exigent que justice soit rendue. Les huit policiers, le capitaine, le commandant, doivent être suspendus, jugés, punis pour ce crime odieux.
À cet adolescent, à ses parents, à tous ceux qui souffrent sous le poids de l’injustice de ce régime, les centrafricains leur disent: vous n’êtes pas seuls. Votre histoire les bouleverse, et ils continueront à écrire, à dénoncer, à crier, jusqu’à ce que la dignité triomphe de la barbarie humaine.
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