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L’ex-directeur du cabinet du président Bongo incarcéré

L’ex-directeur du cabinet du président Bongo incarcéré

Bangui (République centrafricaine ) – 13 déc. 2019 19:28

Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, accusé de corruption, a été renvoyé du gouvernement gabonais.

Encore directeur du cabinet du président du Gabon Ali Bongo Ondimba début novembre, Brice Laccruche Alihanga a été placé vendredi en détention provisoire, dans le cadre d’une opération anti-corruption qui a redistribué les cartes du pouvoir à Libreville. M. Laccruche Alihanga, également ex-ministre, “a été placé sous mandat de dépôt” pour “détournement de fonds publics et blanchiment” dix jours après avoir été interpellé, a déclaré son avocat Anges Kevin Nzigou à l’AFP, dénonçant une “affaire politique”. Une vingtaine d’autres personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’opération anti-corruption Scorpion, et trois autres ex-ministres, tous proches de M. Laccruche, devaient passer devant le juge d’instruction vendredi, selon le quotidien pro-gouvernement l’Union. Contacté par l’AFP, le bureau du procureur n’était pas en mesure de répondre dans l’immédiat. Nommé directeur du cabinet présidentiel en 2017, M. Laccruche, 39 ans, était considéré comme l’homme fort de la politique gabonaise depuis l’accident vasculaire cérébral (AVC) du président Bongo en octobre 2018, qui avait laissé le président très affaibli. Tandis qu’Ali Bongo Ondimba, élu il y a dix ans à la mort de son père Omar Bongo, était souvent en convalescence à l’étranger et restait discret quand il résidait à Libreville, le directeur de cabinet avait vu son influence croître, notamment avec une tournée politique à travers le pays durant l’été. Mais en novembre, au moment où Ali Bongo entamait un retour sur la scène médiatique, M. Laccruche avait été écarté de la présidence, marquant le coup d’envoi d’une opération anti-corruption visant plusieurs hauts responsables de l’administration gabonaise, tous proches de M. Laccruche. Ce dernier a finalement été interpellé mardi 3 décembre, le lendemain de son éviction du gouvernement, où il avait été placé peu de temps auparavant à la tête d’un ministère sans pouvoir. – “Guerre des gangs” – “On ne nous a pas dit ce qu’on lui reproche”, affirme son avocat, pour qui l’affaire “n’a rien de judiciaire”. La justice s’intéresse notamment à la Dupont Consulting Company, une société privée administrée par Grégory Laccruche, frère de l’ancien directeur de cabinet, la soupçonnant d’avoir détourné de l’argent public à l’occasion de contrats avec l’entreprise publique Gabon Oil Company (GOC), dont le directeur général, Patrichi Tanasa, incarcéré jeudi, est lui aussi un proche de Brice Laccruche Alihanga. Selon L’Union, en deux ans, 85 milliards de francs CFA (129 millions d’euros) se sont ainsi “volatilisés” au sein de la GOC, et 350 millions de francs CFA ont été retrouvés dans une des résidences de M. Laccruche. En parallèle de la vague d’arrestation, la présidence a réalisé de nombreux changements au sein de l’appareil judiciaire, comme dans les services de sécurité. Dans un pays riche en pétrole mais souvent pointé du doigt par les ONG de lutte contre la corruption, cette opération “mains propres” ne convainc pas l’opposition. Jean Ping, qui était arrivé deuxième à la présidentielle de 2016, a ainsi évoqué une “guerre des gangs” dans un discours mardi où il a mis dos à dos le réseau de M. Laccruche et la famille présidentielle, faisant notamment état de la nomination du fils du président, Noureddin Bongo Valentin, 27 ans, au poste de “coordinateur des affaires présidentielles” le 5 décembre. Après avoir concentré ses critiques sur M. Laccruche, depuis son arrestation, l’opposition dénonce désormais l’influence du fils aîné, mais également de la femme du président, Sylvia Bongo. Pour la présidence, Noureddin Bongo Valentin “a toutes les compétences requises”, “l’expérience” ainsi que “la confiance absolue du chef de l’Etat qui est libre de choisir, sans exclusive, les personnes avec lesquelles il souhaite travailler”, avait répondu le porte-parole du président, Jessye Ella Ekogha, à un journaliste lors d’une conférence de presse le 6 décembre.
Avec AFP/VOA

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