Bangui, 2 mai 2023 (CNC) — La République Centrafricaine (RCA) fait face à une situation économique difficile, avec une forte dépendance aux aides internationales pour alimenter et équilibrer son budget le plus faible en Afrique. Dans ce contexte, le Fonds Monétaire International (FMI) a donné son accord de facilité élargie de crédit, FEC, un outil qui va permettre à la RCA de s’endetter facilement. Cette FEC est assortie des simples et robustes conditionnalités que le gouvernement les a accepté en termes d’engagements à prendre et à les respecter. Parmi les engagements exigés figurent le renforcement de l’administration douanière et fiscale, la rationalisation des exonérations fiscales, la réforme du marché des carburants et de la structure des prix, ainsi que le renforcement de la gouvernance et de la transparence fiscales. Des engagements qui chauffent déjà les nerfs à Bangui.
Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le mardi 2 mai 2023
Les réformes exigées par le FMI : Renforcement de l’administration douanière et la rationalisation des exonérations fiscales
Selon des sources internes, le Directeur Général (DG) de la douane, imposé par la première dame du pays, Brigitte Touadera et finalement reconduit à son poste contre la volonté de son ministre de tutelle Hervé Ndoba, accorde sans limite des exonérations fiscales à la famille du président. Les deux épouses du président, Brigitte et Tina Touadera, ainsi que les membres de leurs familles respectives, sont exemptés de droits de douane et des TVA.
Si le FMI ne demande pas expressément un changement à la tête de cette direction générale de la douane, il demande tout de même le renforcement de la gouvernance, son limogeage en d’autres termes, ainsi que la fin de ces pratiques d’exonérations accordées à la famille du président. En d’autres termes, Théodore Frédéric Inamo, lui aussi, membre de la famille du président Faustin Archange Touadéra, placé à la tête de la douane depuis l’arrivée de son oncle aux affaires le 30 mars 2016, a trop duré sur ce poste et n’a plus rien dans sa tête comme stratégie pour reformer la douane. Il est l’auteur de plusieurs détournements et accorde plusieurs exonérations douanières aux membres de son clan.
Réforme du marché des carburants et de la structure des prix
Le ministre de l’Énergie Arthur Piri, les mercenaires de la société Wagner et sa bande de Sani Yalo sont directement concernés par cette mesure. Le FMI exige que ces acteurs cessent d’acheter et de vendre des produits pétroliers de contrebande, et que les prix doivent être harmonisés pour soulager la souffrance de la population.
Renforcement de la gouvernance et de la transparence fiscales
Enfin, le FMI exige un renforcement de la gouvernance et de la transparence fiscales, en particulier dans les ministères de l’Education et de la Santé. Des cas des multiples détournements de fonds ont été signalés mais aucune poursuite n’a été engagée.
Au ministère de l’Education par exemple, Ernest Mada, directeur de cabinet audit ministère durant plusieurs années, a été épinglé dans un cas de détournement de plus de 90 millions de F CFA. Dans un rapport d’inspection diligentée par l’Inspection générale d’Etat sur instruction du président Touadera lors d’un conseil des ministres en 2021, révèle que Ernest Mada a redirigé dans ses propres poches, plus de 90 000 000 F CFA de fonds des partenaires destinés à l’achat des livres scolaires pour les élèves et des motos pour le personnel de son ministère. Dans le rapport que la CNC a pu consulter, le défunt patron de l’IGE avait recommandé le remboursement de ces 90 000 000 F CFA sous peine de poursuite judiciaire. Mais depuis, Ernest Mada qui a regagné le MCU avec armes et bagages intellectuels, dit à tout le monde que le rapport Mapouka de 2021 parle d’un autre Ernest Mada, et non de lui, le vrai Ernest, que Touadera ne peut pas le toucher. Pour preuve, Touadera l’a récompensé en le promouvant ministre directeur de cabinet du premier ministre Moloua. De quoi à choquer les bailleurs.
Des incompréhensions et des accusations infondées
Ces exigences du FMI ont été mal reçues par certains proches du président Touadera, qui y voient une ingérence étrangère dans les affaires internes du pays. Cependant, ces réformes visent à améliorer la situation économique de la RCA et à renforcer sa gouvernance, ce qui est dans l’intérêt de tous les citoyens du pays.
Les réformes exigées par le FMI en RCA visent à renforcer l’administration douanière et fiscale, à réformer le marché des carburants et à renforcer la gouvernance et la transparence fiscales.
En un mot à recadrer les dépenses publiques prioritaires qui ne doivent aller chez les mercenaires de Wagner. Ces mesures sont essentielles pour améliorer la situation économique et sociale de la RCA, attirer les investisseurs pour assurer un avenir meilleur pour tous ses citoyens et que Touadera doit chercher dans ses propres poches ou coffres pour payer les mercenaires.
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