Les heures sombres de la Nana-Bakassa : Couvre-feu et chicotte des Wagner
“La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent,” écrivait Montesquieu. Or, à Nana-Bakassa, ce principe semble s’effondrer sous le poids d’un couvre-feu sévère imposé par le sous-préfet Jérôme Gouma. Dès huit heures, les rues de la ville tombent sous le silence de la répression, les cris des habitants résonnant contre les chicottes des mercenaires de Wagner. Cette mesure, loin de garantir la sécurité, inspire terreur et méfiance parmi les citoyens.
Le sous-préfet Jérôme Gouma, un homme à la gouvernance controversée, s’appuie sur des mercenaires russes du groupe Wagner pour maintenir ce qu’il qualifie d’« ordre nécessaire ». Ces hommes, devenus ses instruments de contrôle, imposent une loi martiale non officielle, chassant femmes et enfants des rues à la nuit tombée sous la menace de la chicotte.
Ainsi, chaque 18 heures, à Nana-Bakassa, dès que l’horloge sonne, le sous-préfet Jérôme ordonne à ses mercenaires du groupe Wagner de faire respecter un couvre-feu strict qu’il a imposé. Les hommes de Wagner patrouillent alors dans les ruelles, forçant tout le monde à rentrer chez soi. Avec leurs chicottes en main, ils n’hésitent pas à user de violence pour chasser les retardataires. Des cris et le bruit des coups résonnent dans la nuit noire, poussant les habitants à se précipiter vers la sécurité de leurs foyers avant que les rues ne tombent entièrement sous le silence imposé.
Par ailleurs, dans cette préfecture, un motel construit à l’origine par une organisation non gouvernementale pour des besoins communautaires a été usurpé par le sous-préfet. Le bâtiment est désormais sa résidence privée, et aussi une source de son revenus supplémentaires, car Jérôme Gouma le loue au détriment de la communauté qui en était le destinataire initial.
Mais ce n’est pas tout. Une fontaine, autrefois érigée par une ONG pour offrir un accès libre à l’eau potable à la population, est aujourd’hui contrôlée par le même sous-préfet Jérôme Gouma. L’eau, source de vie, est devenue une marchandise que Jérôme vend au plus offrant, privant ainsi ses administrés d’un droit fondamental.
Il convient de noter que les actions du sous-préfet Jérôme Gouma à Nana- Bakassa soulèvent des questions cruciales sur la légitimité de son pouvoir et les limites de l’autorité en temps de crise. Entre gestion sécuritaire et exploitation ouverte, où doit-on vraiment tracer la ligne ? Nana-Bakassa reste une énigme, un coin sombre de la République centrafricaine où la lumière de la justice peine encore à percer.
Par Arsène Féimonazoui
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