samedi, novembre 16, 2024
AccueilSécurité« il n’y aura pas de solution militaire exclusive à la crise...

« il n’y aura pas de solution militaire exclusive à la crise » en Centrafrique, dixit le Représentant du secrétaire général de l’ONU en RCA

 

Bangui, 25 février 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Le Conseil de sécurité des Nations Unies a été informé, ce mardi 22 février, par le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Mankeur Ndiaye, sur les derniers développements en République centrafricaine notamment la sécurité, le dialogue politique, l’Accord de paix, la situation humanitaire et la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA« La MINUSCA doit rendre compte de l’exécution du mandat au Conseil de sécurité tous les 4 mois : février, juin et octobre », a expliqué Kazimiro Rudolph Jocondo, directeur des Affaires politiques de la MINUSCA, qui a participé à la conférence de presse hebdomadaire de la Mission. 

Mankeur Ndiaye, chef de la Minusca, en compagnie de la diplomate rwandaise Valentine Rugwabiza, pressentie pour lui succéder. © Mankeur Ndiaye/Twitter
Mankeur Ndiaye, chef de la Minusca, en compagnie de la diplomate rwandaise Valentine Rugwabiza, pressentie pour lui succéder. © Mankeur Ndiaye/Twitter

 

S’exprimant sur la présentation du rapport, Kazimiro Rudolph Jocondo a indiqué que le Représentant spécial, conscient que « les progrès sont réels et les défis encore nombreux », a appelé le gouvernement centrafricain à « manifester davantage son engagement pour l’avancement du processus de paix à travers l’adoption de mesures concrètes et rapides ».  

Devant les membres du Conseil, Mankeur Ndiaye a souligné que, « la feuille de route conjointe de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, du le 16 septembre 2021, gagnerait à renforcer son ancrage dans l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation », a relevé Kazimiro Rudolph Jocondo, ajoutant que le Représentant spécial appelle « les acteurs politiques centrafricains à poursuivre cet élan positif afin de contribuer à la tenue d’un dialogue républicain sincère, inclusif et constructif, de nature à générer des accords en faveur de la stabilité et de la réconciliation nationale », a noté le directeur des Affaires politiques de la MINUSCA.

Le Chef de la MINUSCA a également souligné devant les membres du Conseil de sécurité que, malgré la déclaration de cessez-le-feu unilatéral décrété en octobre 2021, la situation sécuritaire demeure préoccupante, avec des opérations militaires en cours contre des groupes armés, membres de la Coalition des patriotes pour le changement et les représailles menées par les groupes armés à la fois contre les forces de sécurité nationale et les populations. « Le Représentant spécial a encouragé le gouvernement à explorer une démarche plus équilibrée qui tempère la prédominance des opérations militaires par la poursuite des processus politique et de paix », a signalé Kazimiro Rudolph Jocondo, citant le Représentant spécial, pour qui « il n’y aura pas de solution militaire exclusive à la crise » en RCA.

En ce qui concerne les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises par toutes les parties au conflit, le Représentant spécial « exhorte les autorités centrafricaines à mener les enquêtes requises, poursuivre les auteurs de ces violations et rendre ainsi justice aux victimes ». Pour ce qui est de l’utilisation d’engins explosifs par les parties au conflit, notamment dans l’Ouest du pays, le Chef de la MINUSCA « condamne fermement leur utilisation aux conséquences dramatiques et appelle les parties prenantes au conflit à renoncer à leur usage immédiatement », a informé Kazimiro Rudolph Jocondo.

Lors de sa présentation, le Représentant spécial a salué les autorités centrafricaines dans leur volonté de mise en œuvre de la feuille de route sur la Réforme du Secteur de la Sécurité, approuvée par le chef de l’État en août 2021, ainsi que l’opérationnalisation de la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation. Cependant, le Représentant spécial a déploré le climat délétère entretenu par des campagnes de désinformation ainsi que les violations de l’Accord de siège, tout en saluant la réactivité du Président de la République face aux cas de violations soumis à sa haute attention, ainsi que la disponibilité du nouveau Premier ministre à cet égard.

Pour sa part, le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a annoncé la visite du Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, en RCA du 25 au 29 février 2022. « Cette visite est axée sur la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA et sur le processus politique et de paix en RCA », a déclaré Monteiro.

Le porte-parole de la MINUSCA a par ailleurs souligné que le leadership de la Mission poursuit les contacts avec les autorités centrafricaines pour trouver une issue à la détention des quatre membres de son personnel chargés de la protection rapprochée du Chef d’état-major de la Force de la Mission, le Général Stéphane Marchenoir, arrêtés lundi. « La MINUSCA tient à préciser que les quatre agents arrêtés ont été recrutés par l’organisation des Nations Unies et ont intégré l’équipe de protection rapprochée du Chef d’état-major de la Force de la Mission », a-t-il souligné.

De son côté, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, a fait savoir que la situation sécuritaire sur l’ensemble du territoire a été quelque peu mouvementée au cours de la semaine écoulée, en raison de l’augmentation des mouvements des groupes armés dans certaines parties de l’arrière-pays. De ce fait, « la Force a réadapté son dispositif en direction des zones les plus concernées afin d’assurer au mieux la protection des civils », a-t-il dit, ajoutant que les casques bleus poursuivent des patrouilles robustes, dans leurs différents lieux de déploiement. Le lieutenant-colonel Ouédraogo a également fait part des visites du Commandant de la Force, le Général de corps d’armée Daniel Sidiki Traore, et du Chef d’État-Major, le Général de Brigade Stéphane Marchenoir, à Berberati, Bouar, Beloko et Baboua afin de rencontrer les casques bleus et échanger avec les autorités locales, les autres partenaires et la population.

Pour sa part, le porte-parole de la Police de la MINUSCA, le Commissaire Serge Ntolo Minko, a souligné la poursuite de la collaboration entre UNPOL et les forces de sécurité intérieure à Bangui et dans les régions, afin de protéger les civils. Il a cité entre autres une opération dans la ville de Ouandago, dans la Nana-Gribizi, à laquelle la Force a également pris part, suite aux exactions d’un groupe d’auto-défense sur la population. « Le bilan à mi-parcours fait état de 11 personnes interpellées, 11 armes de fabrication artisanale saisies et plus de 10kg de chanvre indien saisis », dit-il, précisant que la population a apprécié cette opération et a recommandé la présence des forces de sécurité intérieure, à leurs côtés.

 

 

Minusca

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments