La mafia des uniformes scolaires” : Les troublantes manœuvres du ministre Zingas
Par la rédaction de Corbeaunews-Centrafrique.
Le ministre d’État à l’Éducation nationale, Aurélien Simplice Zingas, vient de déclencher une tempête en République centrafricaine. Sa décision d’instaurer les uniformes obligatoires dans les établissements scolaires du pays cache des réalités troublantes qui remontent à plus de quinze ans. Une enquête minutieuse de notre rédaction dévoile un système de détournement de fonds particulièrement sophistiqué, mis en place durant son premier passage au ministère de l’éducation dans le gouvernement Doté 1.
Le précédent de 2005 : Un système mafieux du ministre Zingas bien huilé
En juin 2005, nommé ministre délégué à l’Éducation sous la présidence de François Bozizé, dans le premier gouvernement du premier ministre Doté, le ministre Zingas avait déjà instrumenté une opération similaire. Nos investigations révèlent un mécanisme complexe de détournement de fonds publics articulé autour des uniformes scolaires.
“Le ministre Zingas avait commencé par placer stratégiquement ses proches aux postes d’intendants dans les principaux établissements de Bangui et de province”, dévoile un ancien cadre du ministère qui a requis l’anonymat. “Des enseignants du primaire, sans expérience en gestion, se sont retrouvés du jour au lendemain propulsés intendants dans des lycées prestigieux comme le lycée des Martyrs en 2005 – 2006 “.
Le mécanisme mis en place par le ministre Zingas était imparable : les intendants, tous liés au ministre Zingas , centralisaient les commandes d’uniformes. Les parents étaient contraints d’acheter ces tenues à des prix exorbitants, sans possibilité de se tourner vers d’autres fournisseurs “. Les bénéfices étaient astronomiques”, témoigne un ancien responsable administratif du lycée des Martyrs. “Pour chaque uniforme vendu, plus de 60% du prix revenait directement dans les poches du réseau”.
Des chiffres vertigineux aux mains du ministre Zingas
Les montants détournés donnent le vertige. Selon nos sources au sein du ministère de l’éducation à l’époque, rien que pour l’année scolaire 2005-2006, le système aurait généré plus de 700 millions de francs CFA de profits illicites. “Avec environ 100 000 élèves par exemple, et une marge minimum de 15 000 FCFA par uniforme, faites le calcul“, nous glisse un ancien fonctionnaire du ministère de l’éducation.
Ce que veut le ministre Zinga, c’est le retour d’un système lucratif
Aujourd’hui, la nouvelle tentative du ministre Zingas intervient dans un contexte encore plus dramatique. Les familles centrafricaines, déjà exsangues, peinent à assurer un repas quotidien à leurs enfants. “C’est une provocation”, dénonce un leader d’une association des parents d’élèves de Bangui. “Comment peut-on imposer l’achat d’uniformes à des parents qui ne peuvent même pas nourrir convenablement leurs enfants?”
Les besoins urgents ignorés
Dans les établissements scolaires centrafricains, la situation est catastrophique. “Nos élèves s’assoient par terre, nous n’avons pas de tables-bancs, pas de manuels scolaires, pas de matériel pédagogique“, déplore Pierre Mbari, directeur d’une école de la capitale Bangui. “Et on nous parle d’uniformes!”
Le spectre des événements de 1979
Cette initiative ravive également le souvenir tragique des événements de janvier 1979. L’obligation du port de l’uniforme imposée par le régime de Bokassa avait conduit à une révolte des élèves, brutalement réprimée dans le sang. “C’est comme si l’histoire se répétait”, s’inquiète Mathieu Sérégaza.
Un système bien rodé qui se réactive
Nos sources au sein du ministère confirment que le ministre tente actuellement de replacer ses pions. “Plusieurs nominations d’intendants sont en cours de préparation“, révèle un fonctionnaire proche du dossier. “Le schéma de 2005 est en train de se reconstituer sous nos yeux“.
Les réactions commencent à monter. Les centrafricains sur les réseaux sociaux dénoncent une “arnaque organisée” et menacent de boycotter cette mesure. Les syndicats d’enseignants, quant à eux, restent encore silencieux.
“Le président doit comprendre que derrière cette initiative apparemment anodine se cache une véritable entreprise criminelle”, alerte un enseignant de l’école Notre Dame de Bangui. “Les sommes en jeu sont colossales, surtout dans un pays où le système éducatif est à reconstruire entièrement“.
Face à la colère des centrafricains sur les réseaux sociaux, y compris la dénonciation de l’ancien ministre Elie Ouéifio sur cette affaire, le ministre Zingas reste étrangement silencieux et s’active toujours autour de son projet contesté de tenues scolaire. Nos multiples demandes d’interview sont restées sans réponse. Une attitude qui ne fait que renforcer les soupçons sur les véritables motivations de cette réforme controversée.
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